Femmes et hommes de mon pays, continuez à somnoler dans une léthargie généralisée. Vous êtes pillés, humiliés, rabaissés, tués, explosés chaque jour, même peut-être achetés le 15 mai pour un prix minable, mais attention, il faut vous réveiller. Vous mourrez toutes et tous dans une douce euthanasie collective quand il ne restera plus rien du Liban : les milliards de dollars déjà volés et envolés, subtilisés par les PEPs (ou PPE, personnes politiquement exposées) impunément ou transférés à l’étranger par les puissants alors que vous n’arriviez plus à transférer un cent de vos dépôts, les réserves soi-disant obligatoires de la BDL qui fondent comme neige au soleil, graduellement et toujours impunément, la ligne 23 à laquelle le Liban a renoncé à des milliards de dollars pour un deal politique inique que Schenker lui-même a dénoncé, les SDR (ou DTS, droits de tirage spéciaux) dans lesquels ils ont déjà puisé 15 millions de dollars pour financer l’importation de blé, manne providentielle préélectorale, l’accord infâme avec le FMI qui quasiment exonère l’État de toute responsabilité dans la faillite historique du système financier et bancaire, faillite qui a mené des centaines de milliers de déposants à la ruine, ce sale État qui nous régit, faisant assumer principalement les pertes aux déposants, tous les déposants, petits moyens et grands, résidents et diaspora confondus. Puis suivra l’or, qu’ils ont déjà commencé à compter tels les harpagons insatiables qu’ils sont. Tout cela pourquoi ? Pour sauver la planète? Reconstruire le Liban? Sauver nos générations futures ? Non, non, tout ce pillage organisé a lieu pour maintenir en place cette classe « crasse » politique pourrie, corrompue et criminelle qui gère le Liban en collusion parfaite depuis plus de 30 ans. Qui a le culot de se présenter de nouveau aux élections législatives du 15 mai 2022, qui est toujours l’interlocutrice de la communauté internationale, alors qu’elle devrait croupir dans les prisons s’il y avait une justice indépendante et forte au Liban.
Alors, réveillez-vous de votre coma, allez voter pour le changement. Si vous ne voulez pas voter, descendez dans la rue, allez aux ministères, au Parlement, au Sérail, à Baabda, à Dahié. Soyez courageux et déterminés, piétinez-les, écrasez-les, délogez-les de leurs sièges, de leurs palais, reprenez votre avenir et celui de vos enfants en main, reprenez vos vies aliénées, hurlez, criez, battez-vous tant que vous en avez encore la possibilité.
Cela n’est pas un conte de Grimm ou de Perrault, c’est votre vie. Il y a plus d’une façon de mourir, et une fois morts, vous n’aurez plus de voix.
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.
commentaires (0)
Commenter