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Politique - Décryptage

Le pape au Liban en juin : un timing étudié et un message d’espoir

Le pape au Liban en juin : un timing étudié et un message d’espoir

Le pape François pendant la messe hier à la basilique Saint-Pierre, au Vatican. Alberto Pizzoli/AFP

En dépit du tapage électoral qui fait passer au second plan toutes les autres échéances, les préparatifs pour la visite du pape François au Liban ont commencé dans la plus grande discrétion. Après la polémique interne au sujet de la réalité de la visite, aussi bien la nonciature apostolique que les parties concernées au Vatican et à Beyrouth préfèrent désormais agir en silence pour que ce déplacement prévu les 12 et 13 juin puisse donner un nouvel élan au Liban et aux Libanais. Hier, le Conseil des ministres a formé une commission spéciale présidée par le ministre du Tourisme Walid Nassar pour établir, en coopération avec la commission épiscopale présidée par l’évêque Michel Aoun, un projet de programme pour le voyage, qui sera soumis au Vatican. C’est à partir de là que ce dernier devrait annoncer officiellement la visite du pape et son emploi du temps. Bien entendu, la visite aura un côté pastoral, mais des rencontres à la fois politiques et religieuses avec les représentants de toutes les communautés, ainsi qu’avec la population, devraient être prévues.

Plongés dans la crise, les Libanais attendent beaucoup de cette visite, sachant que lorsque le pape se rend dans un pays, c’est avant tout pour lui offrir symboliquement une sorte de parapluie de protection. Le timing de la visite est d’ailleurs en lui-même un message d’espoir aux Libanais, inquiets pour l’avenir de leur pays. Il faut préciser que les deux visites papales précédentes ont eu lieu à des moments cruciaux et elles ont confirmé, en quelque sorte, l’existence d’une protection internationale pour le Liban. En mai 1997, Jean-Paul II avait lancé à partir du Liban l’exhortation apostolique qui conseillait aux Libanais et aux chrétiens en particulier de s’incruster dans la région et de privilégier l’entente interne. Douze ans plus tard, et alors que la guerre en Syrie battait son plein et que le Liban faisait face à un afflux de réfugiés syriens, Benoît XVI est venu à Beyrouth en septembre 2012 pour assurer que le Liban doit préserver sa diversité et « son message ». Depuis, les crises se sont succédé et la situation aussi bien régionale qu’internationale est devenue plus compliquée. Le Liban s’est tourné de nouveau vers le pape et le Vatican, les seuls à pouvoir remettre le pays sur la scène internationale, grâce à leur diplomatie dynamique et à leurs relations étroites avec les Occidentaux, France et États-Unis en tête.

Lors de la visite du pape François en mars 2021 en Irak, l’idée d’un déplacement au Liban avait été sérieusement évoquée. L’année 2022 a été choisie car elle est cruciale pour ce pays avec deux importantes échéances : les législatives et l’élection présidentielle. La visite figurait donc sur l’agenda papal de cette année, mais il restait encore à en préciser la date. Au cours de son déplacement au Vatican en mars dernier, le président Michel Aoun a réitéré l’invitation au pape de se rendre à Beyrouth le plus tôt possible, pour donner aux Libanais un souffle d’espoir et de confiance dans l’avenir. C’est ainsi que la date de juin a commencé à faire son chemin. Selon des sources diplomatiques proches du Vatican, François voulait que sa visite marque le début d’une nouvelle étape pour les Libanais, placée sous le signe de l’espérance. À ce sujet, deux approches auraient été discutées à la fois dans les milieux libanais et dans ceux du Vatican: la première voulait que la visite se tienne le plus tôt possible pour éviter un surplus d’effondrement du pays et la seconde préférait que la visite se tienne plutôt vers la fin de l’année, après l’élection présidentielle, pour consacrer en quelque sorte la sortie de crise. Les partisans des deux approches étaient toutefois d’accord sur un point : la nécessité que la visite se déroule après les législatives de mai pour éviter qu’elle ne soit « électoralement » exploitée par une partie contre l’autre. Après un examen précis des circonstances intérieures libanaises et des développements régionaux et internationaux, et après des contacts avec les parties concernées au Liban, les dates du 12 et 13 juin ont été retenues. Le nonce apostolique a remis un message en ce sens au chef de l’État, mais l’annonce officielle ne sera faite qu’après l’adoption du programme définitif de la visite. Selon les sources précitées, les conseillers du Saint-Père ont sciemment choisi la date pour que cette visite marque le début d’une nouvelle période prometteuse, précédant des arrangements diplomatiques. Il s’agit de confirmer une tendance générale positive dans la région, avec notamment les discussions d’une part entre l’Arabie saoudite et l’Iran – qui semblent avoir abouti à une trêve au Yémen – et d’autre part entre l’Iran et la communauté internationale, sans oublier le début du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Pour le Vatican, il s’agit donc de rappeler à travers cette visite que le Liban ne doit pas être l’oublié de ces accords qui se dessinent, ni de la carte de la région.

En dépit du tapage électoral qui fait passer au second plan toutes les autres échéances, les préparatifs pour la visite du pape François au Liban ont commencé dans la plus grande discrétion. Après la polémique interne au sujet de la réalité de la visite, aussi bien la nonciature apostolique que les parties concernées au Vatican et à Beyrouth préfèrent désormais agir en silence...

commentaires (2)

JE PEUX DEVINER CE QU'IL PENSE FRANCIS. "MON DIEU MERCI POUR TOUT CE CONFORT EXTRÊME. IL N'Y A RIEN QUI ME MANQUE, L'OR QUI COULE À FLAU DERRIÈRE MOI. MERCI POUR TOUS CES CUISINIERS DE QUALITÉ, TOUS CES MÉDECINS QUI M'ENTOURE. TOUTES CES FEMMES DE MÉNAGES QUI S'OCCUPENT NOTAMMENT DE MON CORPS AUSSI. LA VIE EST BELLE. MERCI POUR TOUS CES CENTAINES DE MILLIONS QUI PRIENT ET CROIENT EN MOI. JE PART EN TOURISTE BIENTÔT AU LIBAN LÀ OÙ LES CROYANTS SE TROUVENT EN MASSE.

Gebran Eid

18 h 01, le 15 avril 2022

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Commentaires (2)

  • JE PEUX DEVINER CE QU'IL PENSE FRANCIS. "MON DIEU MERCI POUR TOUT CE CONFORT EXTRÊME. IL N'Y A RIEN QUI ME MANQUE, L'OR QUI COULE À FLAU DERRIÈRE MOI. MERCI POUR TOUS CES CUISINIERS DE QUALITÉ, TOUS CES MÉDECINS QUI M'ENTOURE. TOUTES CES FEMMES DE MÉNAGES QUI S'OCCUPENT NOTAMMENT DE MON CORPS AUSSI. LA VIE EST BELLE. MERCI POUR TOUS CES CENTAINES DE MILLIONS QUI PRIENT ET CROIENT EN MOI. JE PART EN TOURISTE BIENTÔT AU LIBAN LÀ OÙ LES CROYANTS SE TROUVENT EN MASSE.

    Gebran Eid

    18 h 01, le 15 avril 2022

  • Presque drôle que la “commission épiscopale” soit présidée par l’évêque “Michel Aoun”. Décidément nous sommes entourés, pour ne pas dire étouffés, par la Aoun à tous les étages. Par ailleurs, Madame Haddad est si peu crédible vu ses engagements — étonnant qu’elle officie encore dans un média qui se veut neutre.

    Zakariah

    10 h 28, le 15 avril 2022

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