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Société - Education

Au collège Melkart, le bonheur s’enseigne et s’apprend

Les élèves ont organisé une exposition alimentée par les œuvres et projets qu’ils ont réalisés durant un cours hebdomadaire consacré au bonheur. Une première dans un pays classé avant-dernier de l’indice des Nations unies sur les pays les plus heureux.

Au collège Melkart, le bonheur s’enseigne et s’apprend

Les élèves du collège Melkart visitant l’exposition sur le thème du bonheur. Photo Yara Germany

Un carnaval de couleurs joyeuses, des dessins, du bricolage, des photos, des schémas, des maquettes… tout cela autour d’un thème unique : le bonheur. Les élèves du collège Melkart, des classes maternelles à la terminale, ont exposé, durant la semaine internationale du bonheur (du 17 au 23 mars), des objets confectionnés durant les heures consacrées à ce thème et incluses dorénavant dans le cursus scolaire. En effet, à Melkart, le bonheur s’apprend, depuis le début de cette année scolaire, et est devenu une matière à part entière dans le programme pédagogique et éducatif de l’école. Une première au Liban.

Des méthodes pour être heureux

Le bien-être de l’élève et l’accompagnement individuel au niveau du développement personnel est, depuis quelques années, un des objectifs de l’établissement scolaire, explique Rock al-Achy, directeur du développement personnel et coordinateur de cette matière. « Nous avons mis en place des ateliers de développement personnel, mais cela n’était plus suffisant dans un pays où le stress, l’instabilité et les déceptions affectent chaque jour les élèves, explique-t-il à L’OLJ. Nous avons alors décidé d’aider chaque enfant à expérimenter le bonheur et à le découvrir. Bien que celui-ci soit relatif, il reste des pistes et des méthodes qui peuvent faciliter sa découverte et son rayonnement. »

L’introduction de cette matière à Melkart intervient dans un contexte où le Liban qui, frappé par une crise économique sans précédent, vient d’être classé avant-dernier du classement des « pays les plus heureux », avec 2,95 points, derrière le Zimbabwe et juste devant l’Afghanistan, en dernière position avec un score de 2,40. « Les trois plus fortes progressions ont été constatées en Serbie, en Bulgarie et en Roumanie. Les reculs les plus spectaculaires ont été remarqués au Liban, au Venezuela et en Afghanistan », selon le « World Happiness Report », une étude annuelle sponsorisée par les Nations unies. L’étude, publiée annuellement depuis 2012, utilise principalement des sondages Gallup demandant aux personnes interrogées d’évaluer leur propre niveau de bonheur, croisé avec le PIB et des évaluations concernant le niveau de solidarité, de liberté individuelle et de corruption, pour aboutir à une note globale.

Retours positifs des élèves

« Tout le monde est touché d’une manière ou d’une autre par cette crise et à différent degrés. Ce cours nous aide à canaliser nos émotions et augmente nos capacités à comprendre le monde. D’autant plus que le cours consacré au bonheur nous aide à réfléchir et à mieux nous connaitre », explique à L'OLJ un élève de seconde à Melkart, Dan Bardawil.

Au-delà d’un programme scolaire, cette heure consacrée au bonheur véhicule une philosophie de vie positive faite de réflexion, de découverte et de compréhension. Selon M. Achy, « l’élève réfléchit à sa vie, se découvre, apprend à comprendre ses réactions, planifie ses actions et vit des moments de joie ». Melkart est persuadé que cette formation aide ses élèves à se sentir mieux et ainsi à mieux travailler.

Plusieurs élèves de classe de seconde expliquent à L’OLJ le bénéfice que leur a apporté le fait de suivre à l’école une heure hebdomadaire consacrée au bonheur, animée par des personnes formées au préalable. Pour Grace Haddad, ce cours lui a appris « d’apprécier les moments de la vie et à les valoriser, mais aussi à surmonter les angoisses et à réfléchir positivement ». « C’est une autre forme d’intelligence que nous développons, dit-elle. Cette heure nous permet de gérer le stress que nous vivons et de nous relaxer, surtout après les mois de confinement » liés à la pandémie de Covid-19.

Pour Anthony Hamaoui, « cette heure a influencé sa vision du monde ». Il estime qu’elle doit être maintenue dans le programme pédagogique pour toutes les classes. Gaelle Karam confie, quant à elle, que cette matière l’a aidée à « améliorer ses relations avec son entourage et notamment avec ses parents ». « Nous sommes encouragés à nous questionner et à réfléchir à notre relation avec les autres… si nous le souhaitons évidemment », dit la jeune fille.

Un apprentissage continu

Rock al-Achy souligne par ailleurs que les élèves ont le choix de ne pas participer aux activités et aux débats prévus durant le cours, même s’ils sont présents. « Notre approche n’est pas rigide et nos exercices n’ont pas un but thérapeutique mais visent le développement personnel de chaque enfant », explique-t-il. La méthode suivie, poursuit-il, est celle d’une pédagogie active et interactive basée sur des jeux, des réflexions, des travaux personnels et des travaux de groupe. « L’école a créé son propre programme continu pour la matière bonheur qui, comme toutes les autres, se fixe des résultats d’apprentissage, qui diffèrent suivant le niveau de la classe », précise le coordinateur de la matière. « C’est une vision progressive qui va permettre un approfondissement des pratiques durant le parcours scolaire de l’apprenant », affirme-t-il.

Un carnaval de couleurs joyeuses, des dessins, du bricolage, des photos, des schémas, des maquettes… tout cela autour d’un thème unique : le bonheur. Les élèves du collège Melkart, des classes maternelles à la terminale, ont exposé, durant la semaine internationale du bonheur (du 17 au 23 mars), des objets confectionnés durant les heures consacrées à ce thème et incluses...
commentaires (4)

Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur!:) Bravo ?

Noha Baz

13 h 15, le 18 avril 2022

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Commentaires (4)

  • Il n’y a pas de honte à préférer le bonheur!:) Bravo ?

    Noha Baz

    13 h 15, le 18 avril 2022

  • Ce cours devrait être enseigné dans toutes les écoles au Liban. Ainsi que l'éducation civique.

    Khairallah Fayssal

    06 h 20, le 18 avril 2022

  • c'est de la publicité mensongère, ils n ont jamais appris l art du bonheur au élèves. OLJ vérifier avant de publier vos articles.

    Le juste milieu

    01 h 51, le 18 avril 2022

  • Ces UN classent même "les pays heureux et malheureux " ? bizarre... c est leur travail,de rendre les pays dans un état catastrophique?

    Marie Claude

    07 h 01, le 17 avril 2022

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