Une pompe à essence au Liban. Photo d'illustration João Sousa
L'ONU a annoncé, mardi, la fin de son aide en carburants au Liban, qui était destinée aux établissements de santé et installations d'eau depuis septembre 2021, deux ans après le début d'une grave crise économique.
"La dernière goutte de carburant accordé dans une partie du projet d'aide d'urgence au Liban, coordonné par les Nations unies, a été livrée", a indiqué la coordinatrice résidente et humanitaire de l'ONU pour le Liban, Najat Rochdi, dans un communiqué.
Cette aide avait été demandée au Programme alimentaire mondial (PAM) par la coordinatrice de l'ONU, en lien avec le fonds des Nations unies pour l'enfance UNICEF, l'Organisation mondiale de la Santé, le bureau de coordination des affaires humanitaires et des ONG. "Les Nations unies ont réalisé à travers ce projet l'une des plus grandes opérations d'approvisionnement en carburant du monde", a souligné Mme Rochdi. Mais "il n'est plus possible de poursuivre cette opération sans le généreux soutien des donateurs", a-t-elle prévenu.
10,4 millions de litres de carburants
Selon la responsable, cette aide de l'ONU a permis de fournir plus de 10,4 millions de litres de carburants à 350 installations d'eau et 272 établissements de santé à travers le pays, de septembre 2021 à aujourd'hui. En outre, le Fonds humanitaire pour le Liban et le Fonds central d'intervention d'urgence ont fourni 8,5 millions de dollars pour "lancer rapidement cette aide ponctuelle au moment nécessaire", a détaillé Mme Rochdi.
Elle a également exprimé son appréhension face à la crise énergétique, appelant le gouvernement à "trouver une solution durable à cette affaire, car les plus démunis ont besoin d'aide et de protection, sous quelque forme que ce soit". L'aide d'urgence n'a été financée qu'à 25%, indique-t-elle, pointant "un besoin de soutien urgent pour poursuivre les opérations et élargir le cadre des activités humanitaires".
Les carburants se font de plus en plus chers au Liban, les répercussions de l'invasion russe de l'Ukraine en février dernier aggravant cette crise, notamment suite aux fluctuations des cours mondiaux du pétrole. Environ 80% de la population au Liban est désormais considérée comme pauvre.