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Nos Lecteurs ont la Parole

Toutes les guerres sont horribles

Rien de plus désastreux que les guerres. Rien de plus destructeur, funeste et épouvantable que les conflits armés. Surtout, surtout lorsque ce sont les civils qui paient les pots cassés.

Ce qui dépasse pour moi tout entendement, c’est lorsque je vois, après le déclenchement d’une guerre, des commentateurs baveux et hautains en train de faire des pronostics et des déductions en géopolitique. En train d’analyser les enjeux en rapport avec la politique internationale. Oubliant – ou plutôt occultant – le fait qu’il y a derrière ces violences des populations civiles innocentes. Des populations qui ne sont nullement responsables et qui n’ont rien à voir avec tout ce qui se passe sur le terrain entre les belligérants.

À les entendre, on a l’impression que ces populations civiles sont pour eux quantités négligeables, peu importantes au point que l’on n’en tient plus compte. On n’en parle presque plus. Dans le meilleur des cas, on les considère comme des dommages collatéraux. Ce qui est aberrant.

C’est quoi la géopolitique face à cet enfant pleurant à chaudes larmes parce qu’il vient de perdre un père ou bien une mère, et souvent d’une façon atroce ?! Face à cette famille qui a perdu son support et sa sécurité ?! Face à la peur, aux souffrances, aux larmes et à la détresse ?! Qui se soucie des relations internationales devant une famille qui se retrouve sans toit ?! Ce toit qui abritait pour elle tant de souvenirs ?! Devant celui qui pleure, qui souffre, qui gémit et qui a mal ?!

Les guerres ne sont que le reflet de la dureté du cœur des hommes. L’écho de leur cruauté et de leur inhumanité.

Toutes les considérations tombent (et doivent tomber) lorsque des populations civiles innocentes sont touchées par des violences dont elles ne sont pas responsables. Toutes les raisons et les motivations perdent (et doivent perdre) leur validité, leur justification et leur raison d’être devant l’injustice et l’humiliation de l’innocent châtié. J’ai bien dit l’innocent châtié au singulier exprès, primo, en référence à la superbe chanson de Georges Brassens La prière dans laquelle il utilise à bon escient ce terme ; et secundo, parce que j’ai pensé également au Christ. Lui qui a laissé les quatre-vingt-dix-neuf brebis pour celle égarée, contrairement à toutes les « raisons d’État » sans cœur et sans pitié qui font primer l’intérêt de la communauté sur toute autre considération aussi légitime qu’elle soit. Pour ne pas être mal compris, je tiens à dire ici que je ne suis pas contre la communauté, loin de là. En revanche, et soit dit en passant, je suis contre le fait de sacrifier le plus faible, le plus défavorisé et le plus démuni au profit de la collectivité.

Et là, on est en droit de se demander – et à de rares exceptions près – si les grands décideurs de ce monde, habilités de par leur fonction à prendre des résolutions militaires, continueraient à guerroyer si eux-mêmes et les membres de leur famille étaient au beau milieu du champ de bataille avec toutes les conséquences désastreuses qui peuvent en découler...

Le terme qui me met hors de moi, c’est celui de « guerres propres ». Comme si la propreté peut être du ressort des guerres et de ce qui est le plus absolument et le plus fondamentalement sale ! Ou encore lorsqu’on parle de « guerre sacrée » ! Un oxymore qui est du domaine de l’absurde et de l’insensé.

Michel Antoine AZAR

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Rien de plus désastreux que les guerres. Rien de plus destructeur, funeste et épouvantable que les conflits armés. Surtout, surtout lorsque ce sont les civils qui paient les pots cassés. Ce qui dépasse pour moi tout entendement, c’est lorsque je vois, après le déclenchement d’une guerre, des commentateurs baveux et hautains en train de faire des pronostics et des déductions en...
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