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Politique - Décryptage

Entre Amal et le Hezbollah, une alliance sous pression

Que se passe-t-il entre Amal et le Hezbollah ? Depuis quelques semaines, les incidents se multiplient entre les partisans des deux formations chiites et des blessés des deux côtés tombent, notamment dans les régions de Baalbeck-Hermel, Nabatiyé et Tyr. Selon des milieux populaires, la tension est devenue très grande entre les partisans des deux partis pourtant alliés, même si elle est contrôlée et reste peu médiatisée. D’ailleurs, interrogés sur ce sujet, les directions des deux formations se veulent rassurantes et affirment que les incidents restent limités et sont rapidement circonscrits, car les deux parties sont conscientes de l’importance de préserver l’entente entre elles et d’éviter tout débordement sur le terrain à n’importe quel prix.

Pourtant, entre Amal et le Hezbollah, les sujets de conflits sont nombreux, surtout depuis que le Hezbollah, sous la pression de sa base et dans la foulée des développements politiques sur les plans local et régional, cherche à s’impliquer dans les dossiers intérieurs. À titre d’exemple, pendant des mois, Amal et le Hezbollah ne sont pas parvenus à s’entendre sur un nouveau président du Conseil supérieur chiite, après la mort du cheikh Abdel Amir Kabalan le 5 septembre 2021. Finalement, les deux parties seraient récemment parvenues à un accord pour remettre cette nomination à la période qui suivra les élections législatives, et d’ici là, le vice-président actuel du CSM, le cheikh Ali al-Khatib, devrait assurer l’intérim.

Pour mémoire

Entre le Hezbollah et Amal, la tentation refoulée du divorce

Les divergences ne s’arrêtent pas là toutefois. Selon des sources ministérielles bien informées, la tempête soulevée par les ministres chiites, il y a près de deux semaines, au cours d’une réunion du gouvernement au sujet du projet de loi sur le budget était en fait destinée à cacher un profond conflit entre Amal et le Hezbollah portant sur les nominations. De fait, selon des sources ministérielles, cette tempête qui a suivi la réunion du gouvernement du jeudi 10 février, à l’issue de laquelle le président du Conseil avait annoncé l’adoption du projet de loi sur le budget, aurait été orchestrée par les ministres chiites sous prétexte que le vote de ce texte ne s’était pas fait dans les règles et que tous les articles du budget n’avaient pas été pleinement discutés. Les ministres chiites avaient d’ailleurs multiplié les critiques dans les médias, pendant les jours qui ont suivi cette réunion, sans toutefois aller jusqu’à menacer de boycotter à nouveau les réunions du Conseil des ministres. Les sources ministérielles précitées précisent ainsi que ce mouvement de protestation était en réalité destiné à jeter de la poudre aux yeux, pour détourner l’attention du conflit entre Amal et le Hezbollah au sujet des nominations militaires et administratives au sein de nombreux postes chiites devenus vacants à cause du départ à la retraite de ceux qui les occupaient. Un de ces postes concerne par exemple le directeur adjoint de la Sécurité de l’État. Selon les mêmes sources, le Hezbollah voulait une personne en particulier alors que le choix d’Amal s’était porté sur une autre. Pour cacher cette divergence, il a d’abord été dit que le projet de loi sur le budget (élaboré par le ministre des Finances Youssef Khalil, proche de Nabih Berry) n’a pas été pleinement discuté et comporte des points inacceptables. Les ministres chiites ont par la suite affirmé qu’ils allaient calmer leur colère puisque ce projet devrait être longuement discuté au Parlement. Ensuite, il a été dit que l’accord qui avait précédé le retour en janvier des ministres chiites aux réunions du Conseil des ministres après trois mois de boycott sur fond de divergences sur l’enquête du port ne portait pas sur les nominations mais juste sur l’examen du projet de budget et des questions économiques urgentes. Mais, pendant ce temps, d’intenses discussions ont eu lieu entre les deux camps à la lumière d’une médiation entreprise par une personnalité proche des deux parties. Il semble désormais qu’un accord se profile à l’horizon. Lorsqu’il sera conclu, les nominations devraient se faire sans problème.

Selon des sources proches d’Amal et du Hezbollah, ces conflits ne seraient en fait que la partie visible de l’iceberg, les divergences entre les deux formations étant de plus en plus palpables et nombreuses. Parmi les dossiers conflictuels, trône en bonne place celui des prochaines législatives. Pour le Hezbollah, l’expérience de 2018 n’a pas été concluante. Car même si le camp du 8 Mars, avec le Courant patriotique libre, a obtenu théoriquement la majorité parlementaire au cours des quatre dernières années, celle-ci a rarement fonctionné ou servi. À chaque échéance importante, le Hezbollah s’est retrouvé tiraillé entre d’un côté Amal et de l’autre le CPL, au point que, selon des sources proches du parti pro-iranien, il a déployé une grande partie de son énergie pour tenter de conclure des trêves entre ses deux alliés. Aujourd’hui, et alors que l’échéance législative s’annonce cruciale, il ne voudrait pas que l’expérience de 2018 soit rééditée. Il préfère se lancer dans la bataille électorale sur des bases stables et claires. C’est pour cette raison qu’il cherche à tout prix à pousser Amal et le CPL à former des listes communes dans plus d’une circonscription. Mais la démarche est loin d’être facile, surtout que les bases populaires des deux formations sont remontées l’une contre l’autre. Toutefois, la décision du chef du courant du Futur Saad Hariri de suspendre ses activités politiques (et électorales) et celles de sa formation a constitué pour le Hezbollah un facteur positif dans sa mission quasi impossible. En effet, l’absence du parti sunnite prive Amal d’un allié important dans plusieurs circonscriptions, ce qui devrait pousser cette formation à tendre une oreille plus attentive aux conseils du Hezbollah. Mais aussi bien les sources proches d’Amal que du Hezbollah reconnaissent que la période est délicate pour les deux formations et pour le pays en général.

Que se passe-t-il entre Amal et le Hezbollah ? Depuis quelques semaines, les incidents se multiplient entre les partisans des deux formations chiites et des blessés des deux côtés tombent, notamment dans les régions de Baalbeck-Hermel, Nabatiyé et Tyr. Selon des milieux populaires, la tension est devenue très grande entre les partisans des deux partis pourtant alliés, même si elle est...
commentaires (4)

Vos décryptages deviennent lassants. Panégyrique incessant des aounistes et autres Hezbollah.

Citoyen Lambda

21 h 17, le 25 février 2022

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Commentaires (4)

  • Vos décryptages deviennent lassants. Panégyrique incessant des aounistes et autres Hezbollah.

    Citoyen Lambda

    21 h 17, le 25 février 2022

  • Je ne savais pas que la famille Al Khatib est chiite. Au Liban c’était chretiens et musulmans depuis que je suis en Italie je me rends compte que je ne savais pas la différence…

    Eleni Caridopoulou

    20 h 38, le 25 février 2022

  • a l'adresse de l'OLJ , direction & redaction : n'y aurait au Liban quelque autre analyste/decrypteur/se pro aoun et khamenai dont les ecrits seraient aussi "interressants" que dame haddad ? en fin quoi c'est anormal de lui donner a elle seule voix au chapitre anti FL,Hariri,Joumblat et Berry, Kataeb, et pt't meme les neo opposants

    Gaby SIOUFI

    15 h 29, le 25 février 2022

  • Entre un Don Corleone sensible aux $$$ et des fanatiques prêts à tout pour garder le pays sous leur coupe il n’y a pas à hésiter il faut se débarrasser du plus gros danger au plus vite quitte à régler le moindre mal dans une étape ultérieure, C’est la qu’on voit la limite du kelon ya3ne kelon qui n’arrivera a rien en tapant dans tous les sens et une stratégie ciblée à long terme comme celle des FL par exemple.

    Liban Libre

    13 h 19, le 25 février 2022

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