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Politique - Liban

Des responsables du Hezbollah critiquent l'adoption "anticonstitutionnelle" du projet de budget

La formation chiite assure cependant qu'elle n'a pas l'intention de bloquer les prochaines séances du gouvernement.

Des responsables du Hezbollah critiquent l'adoption

Le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah. Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah

Des responsables du Hezbollah ont critiqué le processus d’approbation du projet de budget jeudi par le gouvernement de Nagib Mikati, tout en assurant qu’ils n'entendaient pas bloquer les prochaines réunions du cabinet.

"Le projet de budget modifié n’a pas été présenté aux ministres au cours de la séance (de jeudi) et certaines questions relatives à plusieurs clauses n’ont pas été tranchées ou n’ont pas reçu de réponse", a déclaré samedi soir le cheikh Naïm Kassem, numéro deux du Hezbollah, cité par la chaîne du parti, al-Manar. "Un nombre de points en suspens qui nécessitaient un vote pour rectifier le tir n’ont pas été soumis au vote,  il y a juste eu une discussion superficielle proche d’une conversation à bâtons rompus et dans le chaos au Conseil des ministres", a-t-il ajouté. "Pendant cette conversation, le Premier ministre est sorti pour annoncer que le budget était adopté sans que les ministres ne réalisent que la réunion était terminée", a-t-il ajouté, estimant que ce processus était "anticonstitutionnel".

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"Le budget fait exploser la relation entre Mikati et le Hezbollah", écrit Al-Akhbar

Un autre responsable du Hezbollah, le cheikh Nabil Kaouk, a affirmé cependant dimanche que la formation pro-iranienne est "soucieuse de voir les réunions du gouvernement se poursuivre". Le Hezbollah "a contesté la manière inacceptable, tant sur la forme que sur le fond, avec laquelle le projet de budget a été approuvé", a-t-il déclaré lors d’un rassemblement dimanche dans le village de Chehabié au Liban-Sud.

Réserves et modifications à venir
"Nous avons des réserves et des modifications importantes sur les clauses du texte, que nous nous emploierons à mettre en œuvre lors du débat sur le budget au Parlement", a-t-il ajouté, tout en assurant que le Hezbollah "est soucieux de voir les réunions du gouvernement se poursuivre".

L'approbation accélérée du projet de budget jeudi par le gouvernement et celle de trois nominations administratives à la demande du chef de l’État Michel Aoun avaient provoqué l’irritation du tandem chiite Hezbollah-Amal. Selon le quotidien al-Akhbar, proche du parti pro-iranien, "le budget fait exploser la relation entre Mikati et le Hezbollah".

Certains accusent le duo Hezbollah-Amal de faire de la surenchère politique, aucun parti au pouvoir ne voulant assumer les conséquences d'un budget, pourtant préparé par le ministre des Finances Youssef Khalil (proche d'Amal). Nabil Kaouk a souligné dans ce cadre que "face aux difficultés financières des citoyens, il est inacceptable que le budget contienne des clauses qui appauvrissent la population". Jeudi, le ministre du Travail, Moustapha Bayram, proche du Hezbollah, avait affirmé que le projet du budget "n'a pas été voté légalement". Des sources proches du Premier ministre se sont défendues vendredi soir contre ces accusations, affirmant que le projet de budget a été adopté dans les règles.

Lors de la réunion consacrée à l’adoption du projet de budget 2022, sous la présidence de M. Aoun, le Conseil des ministres a également approuvé en dehors de l’ordre du jour des nominations, notamment au sein du Conseil militaire. Cette démarche a suscité la colère des ministres du tandem chiite, sans pour autant remettre en danger le cabinet Mikati qui vient de sortir d’une crise l’ayant bloqué pendant trois mois, entre octobre et décembre derniers. De source informée, L'Orient-Le Jour a appris que M. Khalil ne signera pas le décret relatif à ces nominations, un refus qui risque de faire monter de nouveau la tension au sein de pouvoir.

Dans un entretien au quotidien al-Akhbar, Michel Aoun a réagi aux critiques du Hezbollah et d'Amal, qualifiant de "honteuse" la réaction des ministres chiites. Pour lui, "ce qui s'est passé n'aura pas de conséquences sur le gouvernement qui poursuivra ses réunions. Il n'y aura certainement pas de retour au boycott". Il a ajouté : "Ce n’est pas grave s’ils sont fâchés. La semaine prochaine nous leur accorderons la nomination d’une personne."

Des responsables du Hezbollah ont critiqué le processus d’approbation du projet de budget jeudi par le gouvernement de Nagib Mikati, tout en assurant qu’ils n'entendaient pas bloquer les prochaines réunions du cabinet.
"Le projet de budget modifié n’a pas été présenté aux ministres au cours de la séance (de jeudi) et certaines questions relatives à plusieurs clauses...

commentaires (4)

Tous des mafieux , on est en Amérique du Sud ….

Eleni Caridopoulou

00 h 11, le 14 février 2022

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Commentaires (4)

  • Tous des mafieux , on est en Amérique du Sud ….

    Eleni Caridopoulou

    00 h 11, le 14 février 2022

  • Erreur dans le texte : non pas parti,pro iranien mais tout simplement parti iranien

    Lecteur excédé par la censure

    20 h 32, le 13 février 2022

  • Eux avec leur milice mafieuse sont anticonstitutionnels ... alors au lieu de donner des leçons à tour de bras, ils n'ont qu'à intégrer l'état et après nous en parlerons.

    Zeidan

    16 h 08, le 13 février 2022

  • Tous veulent se défendre de l'adoption du budget, au lieu d'essayer de modifier les clauses au parlement, pour le rendre plus acceptable. Mais, où sont les réformes qui devraient l'accompagner ?

    Esber

    15 h 43, le 13 février 2022

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