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Culture - Patrimoine

Le Liban a officiellement remis à l'Irak 337 pièces archéologiques

L'ambassadeur d'Irak évoque un "dénouement heureux", lors d'une cérémonie au Musée national de Beyrouth.

Le Liban a officiellement remis à l'Irak 337 pièces archéologiques

Le ministre libanais de la Culture Mohammad Mortada, remettant aux autorités irakiennes les pièces archéologiques, le 6 février 2022 au Musée national de Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Les autorités libanaises ont officiellement remis dimanche à l'Irak 337 pièces archéologiques qui étaient exposées au Liban et qui proviendraient selon  Bagdad de la "contrebande". Ces objets étaient conservés au musée Nabu dans la localité de Héri au Liban-Nord, dans cet établissement fondé par l'homme d'affaires Jawad Adra qui se défend des accusations de contrebande.

La remise de ces objets a eu lieu lors d'une cérémonie au Musée national de Beyrouth, en présence du ministre libanais de la Culture Mohammad Mortada, ainsi que d'une délégation irakienne, de l'ambassadeur d'Irak au Liban Haydar Chayyah Barrak, et de Jawad Adra.

Photo Dalati et Nohra

Samedi, M. Mortada affirmait à l'agence irakienne Ina qu'"un accord a été conclu entre le musée Nabu et le gouvernement irakien" afin que ces antiquités soient remises à l'Irak". "331 artefacts avec des écritures cunéiformes ainsi que six autres pièces archéologiques seront remis à l'Irak", avait-il précisé.

Dénouement heureux

Lors d'une prise de parole durant cette cérémonie, le ministre Mortada a insisté sur "le destin commun au Liban et à l'Irak", et a plaidé en faveur d'un "renforcement de la fraternité entre les deux pays". "Beyrouth ne quitte pas le cœur des Irakiens, tout comme Bagdad ne quitte pas celui des Libanais. Vous et nous, nous ne formons qu'un. C'est pour cela, nous remettons entre vos mains ces pièces archéologiques, qui sont comme les nôtres", a-t-il affirmé.

Pour sa part, l'ambassadeur d'Irak a "remercié le gouvernement et la population libanaise, ainsi que le Premier ministre Nagib Mikati et le ministre de la Culture, pour la coopération continue qui a permis ce dénouement heureux".

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Des médias locaux, ainsi que le Quotidien de l'art, un magazine français, sont revenus ces derniers mois sur une polémique impliquant M. Adra et son épouse, l'ex-ministre de la Défense Zeina Acar, dans une affaire d'acquisition illégale d'artefacts irakiens exposés au musée Nabu, ouvert en 2018. Ils auraient été accusés par l'Irak de détenir des antiquités provenant du pillage de sites archéologiques et musées irakiens. Selon les informations de ces médias, Bagdad aurait donc réclamé la restitution de ces pièces, allant jusqu'à demander à Interpol d'émettre une notice rouge à l'encontre des Adra. Ces derniers n'apparaissent pas toutefois sur la liste des personnes visées par une telle procédure sur le site de l'organisation internationale. La demande de l'Irak aurait lancé une série de négociations et médiations entre Beyrouth et Bagdad, dans le cadre desquelles Mme Acar s'est rendue dans la capitale irakienne afin d'obtenir un accord à l'amiable. Les Adra se sont défendus à plusieurs reprises de toute implication dans des réseaux de trafic d'antiquités, dénonçant une "cabale" lancée contre eux et insistant sur le fait que toutes les pièces exposées au musée Nabu ont été acquises de manière légale et déclarées aux autorités concernées.

L'Irak souffre depuis des décennies du pillage de ses antiquités, notamment après l'invasion américaine de 2003 et l'arrivée des jihadistes du groupe État islamique dix ans plus tard. L'année dernière, Bagdad a récupéré près de 18.000 artefacts, dont 17.899 pièces datées de quelque 4.000 ans restituées par les États-Unis au cours de l'été. Début décembre, une "tablette de Gilgamesh", joyau mésopotamien vieux de 3.500 ans restitué par Washington, est rentrée en Irak. Les autorités avaient alors annoncé une "victoire" face à ceux qui volent "l'histoire" du pays.

Les autorités libanaises ont officiellement remis dimanche à l'Irak 337 pièces archéologiques qui étaient exposées au Liban et qui proviendraient selon  Bagdad de la "contrebande". Ces objets étaient conservés au musée Nabu dans la localité de Héri au Liban-Nord, dans cet établissement fondé par l'homme d'affaires Jawad Adra qui se défend des accusations de contrebande.La...

commentaires (1)

La défense du patrimoine et de son histoire n'est pas chose aisée et demande beaucoup de moyens. L'Iraq et le Liban sont hélas deux pays qui n'ont pas lesdits moyens et ont en leur sein des complices qui font tellement de tort à une certaine idée de la mémoire nationale. Deux pays qui cherchent à récupérer des pièces archéologiques et à faire fuir leurs jeunes générations

Georges Olivier

22 h 12, le 06 février 2022

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Commentaires (1)

  • La défense du patrimoine et de son histoire n'est pas chose aisée et demande beaucoup de moyens. L'Iraq et le Liban sont hélas deux pays qui n'ont pas lesdits moyens et ont en leur sein des complices qui font tellement de tort à une certaine idée de la mémoire nationale. Deux pays qui cherchent à récupérer des pièces archéologiques et à faire fuir leurs jeunes générations

    Georges Olivier

    22 h 12, le 06 février 2022

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