À l’issue d’une réunion hier de la commission parlementaire des Télécommunications et de l’Information, son président Hussein Hajj Hassan s’est dit opposé à toute augmentation des tarifs des télécoms « sans plan économique complet ». Cette déclaration intervient alors que les compagnies de télécoms sont de plus en plus à court de liquidités, face à la dépréciation record de la monnaie nationale, jusqu’à ne plus pouvoir payer le carburant nécessaire à leurs centraux et leurs coûts d’exploitation, entraînant des pannes récurrentes sur le réseau.
« Je suis conscient que les institutions publiques ont besoin de revenus, mais la solution ne devrait pas être dans l’augmentation des tarifs car, au final, les gens ne seront plus en mesure de payer les services », a ainsi déclaré Hussein Hajj Hassan. « La solution consiste à trouver un équilibre. Si vous voulez augmenter les tarifs, vous devez présenter une alternative aux citoyens », a-t-il ajouté, soulignant également que la décision d’augmenter les tarifs relève du gouvernement qui doit se réunir la semaine prochaine après trois mois de paralysie.
Les propos du députés rejoignent ceux qu’avait tenus le ministre des Télécoms Johnny Corm auprès de L’Orient-Le Jour il y a quelques semaines, appelant ses collègues à se réunir au plus vite pour enclencher le processus lié aux modifications tarifaires et réformes du secteur. Le député du Hezbollah a également accusé le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé de ne pas ouvrir de lignes de crédit pour importer du diesel pour les installations de carburant du gouvernement, qu’il considère comme étant « le principal problème » pour ce secteur. Dans ce contexte, il a prévenu que « ce sont touts les centraux d’Alfa et Touch (les opérateurs de téléphonie mobile) qui seront à l’arrêt dans quatre jours », au lieu des « 180 centraux d’Alfa » et des « 290 de Touch » qui subissent d’ores et déjà des dysfonctionnements principalement liés à l’électricité et au carburant.
Enfin, Hussein Hajj Hassan a affirmé que les plateformes de suivi des taux de change, que la Banque du Liban rend responsables de la dévaluation de la livre libanaise sur le marché parallèle, sont basées en Turquie et en Syrie, « ce qui explique pourquoi le Liban n’a pas pu y mettre un terme jusqu’à présent », précisant que « Google et Apple n’ont pris aucune mesure tangible » suite aux demandes formulées par les autorités de Beyrouth.
Alors que les coupures du réseau se sont faites de plus en plus récurrentes, notamment le week-end dernier dans certains quartiers de la capitale après que plusieurs centraux d’Ogero ont été mis à l’arrêt, le patron de la compagnie publique, Imad Kreidié, avait annoncé que des quantités de carburant avaient été assurées par l’armée et un donateur anonyme, permettant le rétablissement de la connexion pour trois jours. Il avait toutefois menacé de démissionner si l’État ne lui donnait pas les moyens de remplir sa mission.
commentaires (2)
Il y a toute une economie au liban qui compte sur internet pour fonctionner. Il est inacceptable d'aretter internet pour 1 jour meme. Les centrales ne sont pas tellement gourmandes en mazout qu'il est impossible de les alimenter.
Tina Zaidan
10 h 53, le 19 janvier 2022