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Société - Covid-19

Faut-il s’attendre à un nouveau confinement après les fêtes ?

Les responsables du secteur de la santé appellent à la vigilance pour éviter une explosion des infections, le secteur hospitalier n’ayant plus les infrastructures nécessaires pour y faire face. Seule lueur d’espoir : cette nouvelle vague pourrait être moins virulente que les précédentes.

Faut-il s’attendre à un nouveau confinement après les fêtes ?

Un automobiliste se fait tester dans une clinique mobile du dépistage du Covid-19, à Beyrouth. Photo Hussam Shbaro

Alors qu’il était rentré au Liban pour passer les fêtes avec sa famille, Jamil*, un médecin établi en France, a été infecté par le Covid-19. Ce praticien de 34 ans était déjà vacciné et ne présentait aucun symptôme. Ce n’est que lorsqu’il a effectué le test PCR exigé pour prendre l’avion qu’il a découvert qu’il avait été contaminé. Jamil a donc dû passer le réveillon de la Saint-Sylvestre confiné chez lui, comme de nombreux Libanais rattrapés par le coronavirus en cette fin d’année.

Le Liban a enregistré 9 093 nouveaux cas durant le week-end des fêtes de fin d’année (entre le vendredi 31 décembre et le dimanche 2 janvier), dont 8 612 contaminations locales et 481 infections constatées chez des voyageurs. En outre, 52 personnes sont décédées durant ces trois jours. Malgré ces chiffres alarmants, les responsables du secteur de la santé considèrent que la situation ne nécessite pas encore d’imposer un nouveau confinement dans le pays, le niveau d’hospitalisation restant encore « gérable » pour l’instant. Selon des données fournies dimanche par le ministère de la Santé, 64 % des lits consacrés aux malades du coronavirus étaient occupés le week-end dernier, soit 654 lits répartis dans tout le pays. Concernant les unités de soins intensifs, elles étaient occupées à 76 % dimanche (332 lits), un chiffre plus ou moins stable depuis quelques jours.

« Pour l’instant, les infections au Covid-19 n’impliquent pas de fermer le pays, même si elles ont augmenté ces derniers jours. Nous surveillons toutefois la situation de près, confie le ministre de la Santé, le Dr Firas Abiad, à L’Orient-Le Jour. Si l’on arrive à un moment où l’on constate que les patients ne trouvent plus de place dans les hôpitaux, on envisagera le confinement. Certes, l’économie pourrait être affectée, mais au final ce sont les gens qui font l’économie », ajoute-t-il.

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60 % de lits en moins dans les hôpitaux

Malgré le fait que la situation soit encore sous contrôle, faut-il pour autant craindre une vague de contaminations, semblable à celle qui a suivi les fêtes de fin d’année en janvier 2021 ? Selon le Dr Abiad, « il faudra compter une semaine à 10 jours après les fêtes pour savoir s’il y a une nouvelle vague d’infections ». « L’an dernier à la même période, nous en étions à plus de 1 000 personnes dans les unités de soins intensifs. Cette fois-ci, nous n’aurions pas les moyens de faire traiter autant de personnes à la fois », poursuit-il.

Le ministre de la Santé rappelle en effet que de nombreux hôpitaux ont fermé les unités qu’ils consacraient au Covid-19, en raison de la crise économique, mais aussi à cause de l’émigration d’un grand nombre de médecins et d’infirmiers.

Omicron, une bénédiction ?

Malgré le fait que les hôpitaux soient moins préparés qu’en 2021, la propagation du variant Omicron au Liban, moins virulent que ses prédécesseurs, semble rassurer les responsables. « Il va sans dire que nous faisons face à une nouvelle vague d’infections depuis plusieurs semaines, avec l’entrée en jeu du variant Omicron », reconnaît le Dr Abdel Rahman Bizri, président du comité scientifique de la vaccination contre le Covid-19. « Ce qui est en notre faveur, c’est qu’avec Omicron, il y a 50 % de chance que les symptômes soient moins virulents. De plus, 50 % de la population ont acquis une immunité grâce au vaccin ou après avoir attrapé le virus, à un moment ou un autre », rassure le médecin. Le Dr Bizri appelle tout de même à la vigilance, « car Omicron se répand très facilement ». « Nous sommes passés par une période de fêtes et de rassemblements, sans oublier le fait que les gens sont lassés par deux ans de restrictions. De plus, l’hiver impose de passer la majeure partie de notre temps dans des endroits fermés, ce qui pourrait favoriser l’augmentation des infections », explique-t-il à L’Orient-Le Jour.

Immunité au sein de la société

Encore plus optimiste que ses pairs quant à la maîtrise de la propagation du virus, le Dr Eid Azar, président du Comité exécutif pour la vaccination contre le Covid-19, pense « qu’il y aura moins de cas que l’année dernière car nous avons réussi à développer une immunité au sein de la société, surtout que 67 % des plus de 50 ans sont vaccinés ». « Il faudra surveiller la courbe des décès après les fêtes de fin d’année. Mais je ne pense pas qu’il y a un risque de se diriger vers une augmentation exponentielle comme l’année dernière. Les infections virales sont en général moins virulentes avec le temps », explique cet infectiologue à L’OLJ. Concernant la vaccination, que les autorités sanitaires tentent d’accélérer dernièrement, le Dr Azar révèle que le processus sera bientôt réévalué. « Nous n’avons toujours pas assez de jeunes vaccinés, mais nous allons évaluer la situation en début d’année pour voir si on continue à encourager la vaccination des plus jeunes ou si on se concentre plus sur les gens à risque », indique-t-il.

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Le ministre de la Santé assure pour sa part qu’un nouveau marathon de vaccination pourrait être organisé ce week-end et permettra à tout le monde de se faire vacciner, à partir de 12 ans. « Nous continuons également notre campagne de vaccination à travers nos cliniques mobiles qui font la tournée des régions libanaises pour faire vacciner les personnes les plus âgées ainsi que les écoliers, en coordination avec les municipalités concernées », assure-t-il. Autant d’efforts qui permettent de parer à une propagation plus large du virus, sans dissiper le flou pour autant. Et même si les perspectives sont moins sombres qu’il y a un an, la vigilance reste de mise.

*Le prénom a été modifié

Alors qu’il était rentré au Liban pour passer les fêtes avec sa famille, Jamil*, un médecin établi en France, a été infecté par le Covid-19. Ce praticien de 34 ans était déjà vacciné et ne présentait aucun symptôme. Ce n’est que lorsqu’il a effectué le test PCR exigé pour prendre l’avion qu’il a découvert qu’il avait été contaminé. Jamil a donc dû passer le...

commentaires (1)

Après avoir appris à être plus virulent avec delta, voilà que le virus a appris être plus contagieux avec omicron. Espérons qu’il ne va pas apprendre à combiner ces deux qualités pour devenir plus contagieux et plus virulent dans sa prochaine mouture…

Gros Gnon

11 h 03, le 04 janvier 2022

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Commentaires (1)

  • Après avoir appris à être plus virulent avec delta, voilà que le virus a appris être plus contagieux avec omicron. Espérons qu’il ne va pas apprendre à combiner ces deux qualités pour devenir plus contagieux et plus virulent dans sa prochaine mouture…

    Gros Gnon

    11 h 03, le 04 janvier 2022

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