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Société - Pandémie

Le Conseil supérieur de défense prolonge l’état de mobilisation générale jusqu’au 31 mars

Les hôpitaux privés mettent en garde contre une « catastrophe sanitaire inévitable dans les jours à venir ».

Le Conseil supérieur de défense prolonge l’état de mobilisation générale jusqu’au 31 mars

Un patient à l’hôpital international Rafic Hariri. Photo d’archives AFP

Le Conseil supérieur de défense, réuni hier au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun, a recommandé la prolongation de l’état de mobilisation générale au Liban jusqu’au 31 mars 2022, au moment où les contaminations au Covid-19 repartent à la hausse de manière inquiétante dans un Liban en pleine crise. Pour l’occasion, le secrétaire général du Conseil, le général Mahmoud Asmar, a appelé les institutions militaires et sécuritaires à rester mobilisées afin d’assurer la stabilité et la sécurité pendant les fêtes de fin d’année.

Selon la loi sur la défense nationale, l’état de mobilisation partielle ou générale doit permettre de « limiter l’exposition de la population et des infrastructures vitales au danger, et d’assurer les opérations de mobilisation et le recours aux forces armées ». Un cas de figure qui est prévu « si la nation ou une partie de la nation ou l’un de ses secteurs publics ou encore un groupe de sa population ont été confrontés à un danger ». Dans le cadre de cette mobilisation générale, les ministères ont le pouvoir de prendre des décisions par décret pour faire face à la propagation du coronavirus, sans que celles-ci ne soient avalisées par le gouvernement. Jusque-là, des mesures préventives ont été adoptées, de même a été annoncé le bouclage de certains secteurs.

Taux élevé d’occupation des lits

À l’heure où la pandémie reprend du terrain au Liban et vu la hausse des contaminations, les autorités ont instauré un couvre-feu entre 19h et 7h jusqu’au 9 janvier, pour les personnes non vaccinées. Elles ont aussi adopté une série de restrictions sanitaires, comme la nécessité de montrer un passe-sanitaire dans les restaurants, ou de limiter le nombre de personnes dans les lieux clos. Un bouclage total semble jusqu’à présent être écarté vu les répercussions qu’il pourrait avoir sur l’économie d’un pays en plein effondrement financier. Le ministre de la Santé Firas Abiad avait estimé à ce propos qu’une nouvelle fermeture du pays « dépendra du virus » lui-même. Le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, avait de son côté jugé qu’une telle mesure pourrait s’avérer utile, vu le taux élevé d’occupation des lits dans les services hospitaliers, qui a atteint 80 à 90 % dans certaines régions. Plusieurs confinements ont été imposés depuis mars 2020 au Liban, ce qui a fortement impacté l’économie, dans un pays où plus de 74 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté.

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Le général Asmar a également annoncé à l’issue de la réunion du Conseil à Baabda des décisions rattachées à certains dossiers sécuritaires, la contrebande au niveau des passages frontaliers légaux et illégaux, la production et le trafic de drogue, ainsi que les plates-formes en ligne annonçant le taux de change du dollar. Il n’a pas détaillé en revanche les dispositions adoptées.

La décharge de Naamé au sud de Beyrouth et les dangers qu’elle représente pour la population ont par ailleurs figuré au menu des discussions du Conseil supérieur de défense. De cette décharge s’échappent des émanations de gaz méthane qui font craindre des explosions. De même, les discussions ont porté sur l’état des silos de blé du port de Beyrouth, détruits par la double explosion du 4 août 2020. Le Conseil a dans ce cadre appelé les ministères de l’Environnement et des Travaux publics ainsi que de l’Économie, de même que le Conseil du développement et de la reconstruction à prendre les mesures nécessaires. Les responsables ont enfin évoqué l’ouverture de la frontière syrienne aux Libanais vaccinés contre le coronavirus et appelé la direction générale de la Sécurité générale à prendre des mesures de réciprocité pour l’entrée des Syriens vaccinés en territoire libanais.

Pénurie de produits hospitaliers

Pour leur part, les hôpitaux privés ont une nouvelle fois mis en garde contre une « catastrophe sanitaire inévitable dans les jours à venir ». Dans un cri d’alarme, ils ont fait état de leur incapacité à se fournir en oxygène, médicaments et équipements médicaux pour traiter les patients atteints de Covid-19, dont le nombre a presque doublé en un mois.

Dans un communiqué, le syndicat des établissements hospitaliers privés a déploré la « forte hausse du nombre de contaminations au coronavirus au cours des derniers jours ainsi que le nombre croissant d’hospitalisations, notamment en soins intensifs ». « Le syndicat met en garde contre cette situation dangereuse, de nombreux hôpitaux ayant fermé les départements consacrés au traitement des patients atteints de Covid-19 en raison des difficultés économiques et du manque de personnel », déplore le communiqué.

« Les hôpitaux sont incapables d’assurer l’oxygène nécessaire pour traiter les patients atteints de Covid-19, les réactifs de laboratoire, de même que les médicaments et les équipements, vu les conditions draconiennes imposées par les importateurs », ajoute le document. La suppression des subventions pour l’importation de ces équipements a provoqué une hausse considérable de leur prix vu la dépréciation de la monnaie nationale. Le syndicat a aussi regretté l’exode du personnel soignant et médical. En septembre dernier, l’OMS avait indiqué que « près de 40 % de médecins qualifiés et près de 30 % du personnel infirmier ont déjà quitté le pays de manière permanente ou temporaire ». Les hôpitaux privés ont par ailleurs accusé l’État de ne pas leur avoir versé les fonds dus pour l’année 2021 et parfois pour les années précédentes, ce qui a grevé encore plus leurs budgets. Ils ont enfin appelé les autorités à assurer « une aide urgente aux hôpitaux » pour leur permettre d’accueillir les patients ayant contracté le coronavirus et de s’équiper en conséquence. Ils ont également appelé la communauté internationale à les aider « directement et urgemment ».

Le Conseil supérieur de défense, réuni hier au palais de Baabda sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun, a recommandé la prolongation de l’état de mobilisation générale au Liban jusqu’au 31 mars 2022, au moment où les contaminations au Covid-19 repartent à la hausse de manière inquiétante dans un Liban en pleine crise. Pour l’occasion, le secrétaire général du...

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La faillite totale dans tous les secteurs. Rappelez moi qui avait déclaré qu’il était le plus fort des leaders maronites et que la présidence lui revenait de facto? De même qui avait promis de rendre le Liban encore plus beau et plus prospère à la fin de son mandat? Je m’arrête de critiquer car je vais être censuré

Lecteur excédé par la censure

11 h 28, le 23 décembre 2021

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Commentaires (1)

  • La faillite totale dans tous les secteurs. Rappelez moi qui avait déclaré qu’il était le plus fort des leaders maronites et que la présidence lui revenait de facto? De même qui avait promis de rendre le Liban encore plus beau et plus prospère à la fin de son mandat? Je m’arrête de critiquer car je vais être censuré

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 28, le 23 décembre 2021

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