Restrictions de Berlin et Paris sur les voyageurs non vaccinés en provenance de Beyrouth

Alors que le rythme de propagation du virus reste alarmant au Liban, avec un taux de positivité des tests de 11,4 % pour les deux dernières semaines, l’Allemagne et la France ont décidé d’imposer des restrictions d’entrée sur leur territoire aux voyageurs non vaccinés arrivant de Beyrouth. Les modalités pour les passagers arrivant de l’étranger au Liban ont, elles aussi, été légèrement amendées par l’Aviation civile, notamment en ce qui concerne le paiement à l’avance des tests PCR auxquels doivent se soumettre toute personne à son arrivée à l’Aéroport international de Beyrouth.

Selon des informations rapportées par l’AFP, l’Allemagne va imposer à partir de dimanche une période de quarantaine aux voyageurs non vaccinés en provenance du Liban, une mesure s’appliquant également aux personnes arrivant de France, du Danemark, de Norvège et d’Andorre. Cette quarantaine devra durer au moins cinq jours et se terminera avec un test de dépistage passé sur place à l’issue de cette période.

Le consulat de France au Liban a de son côté annoncé dans un tweet qu’à partir de lundi 20 décembre, le Liban passe sur la « liste orange » des autorités françaises. Tous les voyageurs devront donc présenter un test PCR afin de pouvoir embarquer à destination de l’Hexagone et les voyageurs non vaccinés seront soumis au régime des motifs impérieux, c’est-à-dire qu’ils devront justifier leur voyage par un des motifs spécifiques établis sur le site du ministère de l’Intérieur. Ils devront également s’engager à respecter un auto-isolement de sept jours à leur arrivée et à passer un test à l’issue de cette période.

Pour rappel, le certificat de vaccination émis par le ministère libanais de la Santé, et qui peut être obtenu via la plateforme Impact, est désormais reconnu dans toute l’Union européenne.

Nouvelles mesures pour voyager vers le Liban

Par ailleurs, la direction générale de l’Aviation civile libanaise a amendé une nouvelle fois les mesures à suivre pour les passagers à l’arrivée à Beyrouth, des changements qui entreront en vigueur le 25 décembre.

Selon ces nouvelles modalités, tous les voyageurs de plus de 12 ans souhaitant se rendre au Liban, qu’ils soient entièrement vaccinés ou non, devront présenter les résultats d’un test PCR négatif effectué au maximum 48 heures avant l’heure prévue de leur départ. Cette disposition était auparavant réservée aux personnes non vaccinées. Les résultats de ce test de dépistage ainsi que toutes les preuves nécessaires de vaccination devront être téléchargés sur la plateforme prévue à cet effet par le ministère. Le téléchargement des documents demandés générera un code QR qui sera envoyé au passager et devra être présenté à l’atterrissage. Seules les personnes qui ont voyagé hors du Liban pendant moins d’une semaine seront exemptées de présenter un test PCR avant leur départ.

À leur arrivée, toutes les personnes de plus de 12 ans, à l’exception du personnel de la Force intérimaire de l’ONU au Liban (Finul), devront ensuite passer un test PCR. À partir du 10 janvier 2022, le paiement de ce test, d’un montant de 30 $, ne sera plus inclus dans les frais du billet, comme c’était jusqu’à présent le cas, mais devra être effectué à l’avance. Ce paiement pourra être effectué soit via la plateforme du ministère, au moyen d’une carte de crédit, soit au moyen d’un versement en espèces dans une agence agréée de l’IATA ou dans un point de vente des billets de la compagnie aérienne concernée. Le paiement effectué via cette seconde méthode permettra d’obtenir une preuve de paiement, qui devra être présentée à l’AIB à l’arrivée afin d’effectuer le test. Comme c’était déjà le cas, les voyageurs devront s’isoler dans l’attente des résultats de ce test, qui seront envoyés dans les 24 heures.

Plus de 3 000 cas le week-end

Ces mesures ont été prises alors que le Liban, qui a instauré un couvre-feu pour les personnes non vaccinées jusqu’au 9 janvier, a enregistré 1 690 nouvelles contaminations et 12 décès en 24h, selon le bilan du ministère de la Santé publié samedi, et 1 479 contaminations et 12 décès selon le bilan du dimanche. La pandémie a fait 700 943 contaminations au Liban depuis février 2020, dont 8 936 décès et plus de 647 268 rémissions.

Parallèlement aux restrictions renforcées imposées depuis vendredi, la campagne de vaccination se poursuit dans le pays. À ce jour, 41,5 % de la population éligible (de plus de 12 ans) a déjà reçu une première dose de vaccin et 34,8 % les deux doses requises pour avoir l’immunité la plus complète avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm. L’administration d’une 3e dose de vaccin a également débuté en octobre dernier afin de stimuler l’immunité des personnes à risque, et 13,1 % des personnes éligibles ont reçu jusqu’à présent cette dose de rappel.

Pour surveiller le bon respect des mesures sanitaires, et notamment du couvre-feu, les Forces de sécurité intérieure avaient installé dès vendredi soir des barrages routiers et autres check-points afin de vérifier que les personnes circulant après 19h étaient soit vaccinées avec au moins une dose, soit négatives au virus, sur base des résultats d’un test de dépistage, soit travaillent dans les secteurs exemptés. La police n’a pas communiqué cependant le nombre de procès-verbaux dressés lors de ces contrôles.

Don américain de 336 000 doses de vaccin

Par ailleurs, les États-Unis ont fait don au Liban, via la plateforme internationale Covax, de 336 000 doses du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson, afin d’aider à la lutte contre le virus, qui s’y propage de manière de plus en plus inquiétante, a indiqué hier l’ambassade américaine à Beyrouth.

Dans un communiqué, la chancellerie a précisé que ce don permettra à 336 000 Libanais d’être complètement immunisés contre le coronavirus, le vaccin Johnson & Johnson ne nécessitant l’administration que d’une seule dose. Washington fera également don, la semaine prochaine, de 277 340 doses du vaccin Moderna. Le Liban aura ainsi réceptionné au total 613 340 doses de vaccins dans le cadre du soutien américain au gouvernement libanais dans la lutte contre la pandémie.

Avec ces dons, c’est la première fois que le Liban reçoit des vaccins des laboratoires Moderna et Johnson & Johnson. Début décembre, 500 000 doses du vaccin Pfizer ont été offerts par la France en soutien au secteur sanitaire. La Chine avait, pour sa part, fait don, fin novembre, de 300 000 doses du vaccin Sinopharm.