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Économie - Monnaie

La BDL fournira des dollars aux banques jusqu’à fin décembre

La circulaire publiée par la banque centrale reste toutefois floue sur plusieurs points. 

La BDL fournira des dollars aux banques jusqu’à fin décembre

La Banque du Liban va octroyer des liquidités en dollars aux banques au taux fixé la veille par la plateforme Sayrafa. Photo João Sousa

Deux jours après avoir annoncé qu’elle allait fournir des dollars au secteur bancaire, la Banque du Liban (BDL) a publié jeudi une circulaire principale portant le n° 161 et fournissant certains contours du dispositif prévu à cet effet, sans toutefois répondre à toutes les interrogations soulevées par son communiqué de mardi. Parmi les modalités qui ne souffrent d’aucune ambiguïté, la mesure sera bien temporaire et ne s’étalera que jusqu’à fin décembre (soit une dizaine de jours ouvrés environ).

L’annonce initiale de cette mesure avait faite suite à une réunion entre le Premier ministre Nagib Mikati, le ministre des Finances et ancien cadre de la BDL Youssef Khalil, et le gouverneur Riad Salamé.

Selon les informations relayées ce soir-là, les trois hauts responsables s’étaient alors penchés sur les solutions envisageables pour contrer la nouvelle phase de dépréciation de la livre sur le marché des changes. Une spirale entamée quelques jours plus tôt dans le sillage d’une autre décision de la BDL qui a fait passer de 3 900 à 8 000 livres pour un dollar le taux de retrait en livres des dollars bloqués par les restrictions bancaires depuis la seconde moitié de 2019.

Taux de la veille
Dans son nouveau texte, la Banque du Liban indique qu’elle octroiera des liquidités en dollars aux banques au taux fixé par la plateforme Sayrafa, précisant que le taux de conversion serait celui en vigueur à la veille de l’opération. La quantité de dollars pouvant être fournie d’ici à fin décembre dépendra du solde du plafond mensuel de liquidités en livres que chaque banque peut retirer de ses comptes courants à la BDL.

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Donc, si une banque peut prélever chaque mois de ses comptes un total de 1,5 milliard de livres (environ 1 million de dollar au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar) et qu’elle en avait déjà retiré la moitié, elle pourra obtenir d’ici à fin décembre de la BDL l’équivalent en dollars des 750 millions de livres restantes au taux de Sayrafa affiché la veille (lequel est inférieur à celui en vigueur sur le marché des changes).

La banque centrale impose en outre que ces liquidités en dollars obtenues servent « intégralement » à satisfaire des demandes de retrait en espèces émanant de leurs clients, probablement pour les retraits effectués à partir de comptes en devises bloqués par les restrictions, même si la circulaire est muette sur ce point. Si le client préfère malgré tout retirer cet argent en livres, la circulaire impose qu’il en fasse la demande à sa banque par écrit. Ce cas de figure est loin d’être improbable vu que les banques ont réduit cette année les plafonds de retrait en livres en réaction à un resserrement par la BDL des modalités auxquelles elles peuvent ponctionner leurs propres comptes courants auprès d’elle. Il n’est toutefois pas impossible qu’un client obtienne un gain de change, en recevant des dollars à un taux inférieur à celui du marché parallèle, pour aller ensuite obtenir des livres à un taux supérieur de la part des changeurs.

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Contactées, plusieurs banques ont indiqué ne pas pouvoir donner plus d’informations concernant ce mécanisme qui comporte encore des zones d’ombres, ajoutant être en train d’étudier la question. L’une d’elle pense savoir que la possibilité d’obtenir des dollars via ce processus sera ouverte aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises ; et que ces retraits seront plafonnés à des niveaux inférieurs à ceux de la circulaire n° 158 publiée en juin, un texte qui permet à certains déposants de retirer chaque mois 400 dollars en espèces et l’équivalent au taux de 12 000 livres pour un dollar de comptes visés par les restrictions.

En revanche, la Banque du Liban n’a pas fourni plus de détail concernant une autre annonce faite mardi, concernant cette fois la possibilité de rembourser des prêts commerciaux en livres au taux de 8 000 livres pour un dollar, plutôt qu’en dollars frais. 

Deux jours après avoir annoncé qu’elle allait fournir des dollars au secteur bancaire, la Banque du Liban (BDL) a publié jeudi une circulaire principale portant le n° 161 et fournissant certains contours du dispositif prévu à cet effet, sans toutefois répondre à toutes les interrogations soulevées par son communiqué de mardi. Parmi les modalités qui ne souffrent d’aucune...

commentaires (3)

Cette circulaire n'est pas appliquée par les banques qui l'ignorent totalement. Notamment au blombank.

Esber

11 h 50, le 20 décembre 2021

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Commentaires (3)

  • Cette circulaire n'est pas appliquée par les banques qui l'ignorent totalement. Notamment au blombank.

    Esber

    11 h 50, le 20 décembre 2021

  • flou c est peu dire ,comme d habitude les circulaires qui emanent des organismes etatiques sont tellements complexes que ca laisse des portes ouvertes a des epplications diverses et contradictoires .chacun l interpretant a sa convenance. quant aux circulaires de la bdl , il faut passer un master en economie a Mit pour comprendre quelque chose de concret , mais encore , une multitude de questions se posent quant a l execution (qu il est impossible d enumerer) laissant la voix aux banques d e l executer a leur convenance

    Jimmy Barakat

    07 h 10, le 17 décembre 2021

  • TRES FLOU. MAIS, ET APRES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 57, le 16 décembre 2021

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