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Cultiver des aliments dans l’espace, un rêve en passe de devenir réalité ?

Après la Lune et l’exploration de la planète Mars, un autre défi, et pas des moindres, agite les scientifiques de tout crin : nourrir les astronautes en mission avec des denrées cultivées dans l’espace.

Cultiver des aliments dans l’espace, un rêve en passe de devenir réalité ?

Martha Stewart, célèbre personnalité de la télévision américaine. Photo tirée de sa page Instagram marthastewart

Le 15 novembre, Martha Stewart, personnalité du petit écran américain et de tout un art de vivre chez soi, annonçait dans une vidéo diffusée par la NASA sur sa chaîne de télévision les résultats d’un concours organisé par l’agence spatiale sous le titre de Deep Space Food Challenge, en collaboration avec l’Agence spatiale canadienne (ASC). Entourée de deux astronautes à la retraite, Scott Kelly et Chris Hafid, elle s’est ainsi adressée à l’auditoire : « Ce n’est probablement pas un secret pour vous tous que la bonne nourriture, une bonne vie et une bonne nutrition sont très importants pour moi. Ce que beaucoup ne savent peut-être pas, c’est que l’espace et son exploration me passionnent tout autant. Avec cela, vient la possibilité de bien manger pour ces longs voyages dans l’espace. C’est là l’objectif du Deep Space Food Challenge. » Pour élaborer les repas des astronautes partis pour des missions à long terme, la NASA a toujours choisi d’allier la variété des aliments à la valeur nutritionnelle et au goût. Aujourd’hui, l’objectif est de pouvoir préparer cette cuisine sur place, dans l’espace même où naviguent les astronautes.

Des légumes en apesanteur. Photo tirée du compte Twitter « Deep Space Food Challenge »

Un concours de préparation de repas entre ciel et terre
Le concours lancé par la NASA a constitué un réel défi. Ses organisateurs avaient sciemment fait appel à des candidats de différents horizons (universités, monde des affaires, de la cuisine et autres spécialisations non spatiales), qui devaient tenter de résoudre une équation compliquée. Tenter de résoudre les problèmes de nutrition et de sécurité alimentaires entre ciel et terre, trouver de nouvelles technologies alimentaires au service des longues missions d’astronautes et utiliser ces technologies dans les régions pauvres sur terre. Jim Reuter, administrateur associé de la Direction des missions de technologie spatiale de la NASA, a déclaré à ce sujet dans un communiqué de l’agence : « La NASA est ravie d’impliquer le public dans le développement des technologies qui pourraient alimenter nos explorateurs dans les espaces lointains. Notre approche de l’exploration humaine dans l’espace est renforcée par de nouvelles avancées technologiques et par les contributions diverses de toute la communauté. Cette collaboration nous permet de repousser les limites de nos capacités d’exploration. » À l’issue du Deep Space Food Challenge, la NASA a sélectionné 18 Américains qui ont chacun reçu 25 000 dollars destinés à perfectionner les innovations déjà mises au point. Puis avec l’Agence spatiale canadienne, elles ont retenu conjointement 10 projets internationaux. Tous les gagnants sont invités à participer à la phase 2 de ce concours en respectant les impératifs suivants : utiliser un minimum de ressources et produire un minimum de déchets. Les repas préparés doivent être sûrs, nutritifs, bons et destinés aux missions d’exploration humaine de longue durée.

Le coin jardin cultivé dans la Station spatiale internationale. Photo tirée du compte Twitter « Deep Space Food Challenge »

Des fraises cultivées comme sur Mars

Les candidats ont développé pour cela tout leur talent afin que les astronautes puissent préparer et consommer dans l’espace les mêmes produits que sur terre. Comme les barres snacks (à partir d’algues desséchées puis enrichies de noix et de noisettes) ou même des petits pains à la levure (un exploit réalisé par le stockage des ingrédients dans un sac en plastique décrit comme « multifonctionnel »). Des procédés supersophistiqués, difficiles à décortiquer pour le commun des mortels, mais qui sont souvent basés sur une première phase de déshydratation des produits alimentaires avant que ces derniers ne soient transformés en spécialités consommées au quotidien.

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Quant à Martha Stewart, elle a confié au site space.com qu’elle s’était particulièrement intéressée à une proposition intitulée Solar Foods (les nourritures solaires). « Cette technologie de pointe peut littéralement créer de la nourriture à partir de rien. Il s’agit d’un incroyable processus de fermentation gazeuse en circuit fermé produisant de la soléine (une source de lumière). Ce système permet d’obtenir des Solar Foods qui sont un substitut de repas protéinés hautement nutritifs », explique-t-elle. D’autres lauréats ont développé une méthode pour cultiver des nano plantes et des micro-pousses dans un écosystème unique et à l’abri de la contamination. Une méthode de croissance des plantes a également été mise au point, utilisant des panneaux verticaux pour produire des fraises et des taiobas (connus aussi sous le nom de taros, NDLR) dans des conditions semblables à celles présentes sur Mars. Rien ne semble impossible. Il suffit d’écouter le témoignage de l’astronaute à la retraite Scott Kelley qui, aux côtés de Martha Stewart, lors de la cérémonie d’annonce des lauréats du concours, a relaté son expérience : « Durant près d’un an à bord de l’ISS (International Space Station), je me suis occupé de deux cultures dans la croissance des plantes végétariennes, la laitue rouge et les fleurs de Zinnia orange. J’ai beaucoup appris sur les défis de la culture des plantes en microgravité. » « Cultiver, préparer et manger de la bonne nourriture vous connecte à la maison », a poursuivi celui qui détient le record américain de la plus longue mission spatiale unique de 340 jours. Rappelons enfin que la NASA, très soucieuse du confort de ses équipes spatiales, avait annoncé en juin dernier avoir conclu un accord avec la firme de détergent Tide afin de trouver le moyen de permettre à ses astronautes de laver leur linge sale dans l’espace.

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