Demain mercredi, les journalistes inscrits à l’ordre des journalistes sont appelés à élire les douze membres du conseil de cet ordre, dont le président. Le mandat du conseil actuel présidé par Joseph Kossayfi expire le 6 décembre.
Les élections, qui doivent se dérouler au siège central de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), à la corniche du Fleuve (Beyrouth), devraient se dérouler de 9h à 17h et le dépouillement devrait avoir lieu immédiatement après la fermeture des quatre urnes installées à cet effet.
Selon les candidatures enregistrées, les électeurs devront choisir entre 27 candidats, distribués sur trois listes, une complète de douze membres, une autre de sept membres, une troisième de quatre membres et quatre candidats individuels.
La liste complète, celle de « L’unité syndicale » est menée par le président actuel de l’ordre Joseph Kossayfi et est formée en majorité de membres actuels du conseil en place. Il s’agit d’une sorte de coalition entre des journalistes de carrière de diverses affinités et confessions, et originaires des différentes régions du Liban : outre Kossayfi, figurent également Salah Takieddine, Nafez Kawas, Ali Youssef, Georges Chahine, Wassef Awada, Walid Abboud, Scarlett Haddad, Youmna Chakar Ghorayeb, Hanadi Samra, Georges Bkassini et Ghassan Rifi. La deuxième liste, dite « Pour un ordre libre », est formée de Rima Khaddage, Khalil Fleyhane, Daoud Rammal, Safaa Kara Mohammad, Mohammad el-Dika, Jeanne d’Arc Abi Yaghi. La troisième, « La liste des syndicalistes indépendants », regroupe Anthony el-Abed Geagea, May Abboud Abi Akl, Yakzan el-Taki et Nohad Topalian. Les quatre candidats à se présenter individuellement sont Habib Chlouk, Kassem Mtayrek, Rimiel Nehmé et Élissar Kobeïssy.
Selon le règlement intérieur de l’ordre, chaque électeur peut choisir les personnes qu’il souhaite en puisant dans les listes ou dans les candidatures individuelles, en procédant à un panachage libre, sans avoir à tenir compte d’un nombre précis de candidats chrétiens ou musulmans, mais il ne peut pas choisir plus de 12 noms.
Selon les listes électorales, 910 journalistes ayant payé leurs cotisations réglementaires sont appelés à se rendre aux urnes et le quorum électoral est de 456 participants (la moitié plus un). Les élus seront ceux qui auront remporté le plus grand nombre de voix. Ensuite, les 12 membres élus devraient se réunir et élire à leur tour un président.
En principe, toutes les mesures ont été prises pour préserver la sécurité sanitaire des électeurs et des candidats, c’est-à-dire qu’il ne devrait y avoir dans la salle où sont installées les urnes que les délégués des listes et des candidats, ainsi que les électeurs qui mettront leur bulletin dans des enveloppes cachetées après avoir pris soin de cocher les noms qu’ils appuient, dans quatre isoloirs prévus à cet effet. De même, seules auront le droit d’entrer dans la salle de vote les personnes dont les noms figurent sur la liste des électeurs.
Entre échéance professionnelle et polarisation politique
En théorie, il s’agit d’une élection syndicale qui n’a pas vraiment un label politique. Mais dans les circonstances actuelles et avec la polarisation des Libanais, le facteur politique est devenu un élément de la campagne. Les rivaux de la liste dite de « l’unité syndicale » lui reprochent ainsi d’être celle des partis politiques, face à des candidats « indépendants » ou « libres ». De son côté, la liste de l’unité syndicale, dont la plus grande partie des membres se trouve dans le conseil actuel élu en décembre 2018, se défend d’avoir une étiquette politique ou d’être celle « du pouvoir ». Elle regroupe, comme les autres candidats d’ailleurs, des journalistes de carrière, plutôt connus dans les milieux médiatiques.
Certes, entre les journalistes, les divergences politiques sont multiples et elles reflètent la diversité du paysage politique médiatique libanais qui a toujours été caractérisé par le souci de respecter la liberté d’expression. Mais en ces temps de crise, la situation des journalistes est devenue plus précaire et ils attendent du conseil de l’ordre des mesures concrètes destinées à leur assurer certaines prestations sociales indispensables. Chaque liste, de même que les candidats individuels, a présenté les grandes lignes d’un programme qui se veut attirant pour les électeurs. Pour les uns, la priorité est de pousser en faveur de l’adoption d’une loi sur l’information moderne qui réponde aux besoins actuels du métier. Pour d’autres, c’est la volonté de garantir la liberté des médias par rapport à la classe politique. Enfin, pour une dernière catégorie, il s’agit de préserver l’indépendance des journalistes face à toutes les pressions, politiques ou autres.
La politique n’est donc jamais bien loin. Mais le souci principal des organisateurs (un comité regroupant des journalistes membres de l’ordre a été spécialement formé pour surveiller le déroulement des élections) est d’éviter que le scénario des élections à l’ordre des dentistes ne se reproduise...
commentaires (3)
Espérons que les journalistes invités à voter ne ressemblent pas à une des vôtres, suivez nos commentaires, ça sera la honte assurée.
Sissi zayyat
11 h 41, le 01 décembre 2021