Rechercher
Rechercher

Santé - Commentaire

Se préparer pour affronter les pandémies

Se préparer pour affronter les pandémies

Pour sortir d’une pandémie à l’échelle mondiale, la collaboration internationale, le multilatéralisme stratégique et la compassion transnationale sont les seuls instruments valables. Photo Sergei Supinsky/AFP

La pandémie du Covid-19 nous a inculqué une pléiade de dures leçons. La plus importante étant que les épidémies de maladies infectieuses présentent des risques non seulement pour la santé publique, mais aussi pour la sécurité dans le monde. Comme la prolifération des armes nucléaires, le terrorisme et les changements climatiques, le Covid-19 a révélé que les pandémies peuvent rapidement ébranler l’équilibre social et le bien-être économique.

Cela relève maintenant de l’évidence. Pourtant avant la crise du Covid-19, les maladies infectieuses semblaient reléguées loin derrière dans les préoccupations internationales concernant la sécurité. Pour qu’aboutissent les efforts visant à changer cet état des choses en mettant en place de nouveaux mécanismes de financement et de contrôles pour les plans de secours en cas de pandémie, les demi-mesures ne suffiront plus à la tâche. Pour éviter que l’histoire ne se répète, les préparatifs doivent être le reflet de l’ampleur réelle du défi. Il nous faut désormais reconnaître que les pandémies représentent l’une des plus graves menaces à la sécurité dans le monde et l’une des plus probables.

Pour prévenir de futures pandémies, il faudra non seulement investir au même niveau que pour les autres menaces à la sécurité mondiale, sur lesquelles des sommes pharaoniques sont régulièrement dépensées, mais adopter également une toute nouvelle orientation de pensée sur la sécurité dans le monde. La pandémie représente une nouvelle forme de crise globale, à la fois causée et exacerbée par les interdépendances du monde moderne.

La pandémie de la grippe espagnole il y a une centaine d’années était une crise du même acabit. À l’époque, la plupart des gens vivaient dans des milieux ruraux beaucoup moins peuplés, d’une part, et, d’autre part, les transports étaient bien plus lents et surtout une infime minorité de la population voyageait. Nous avons assisté à une chose semblable à la crise actuelle en 2008-09, quand les économies se sont effondrées comme des dominos. Ce fut la première crise mondiale du siècle et actuellement nous sommes confrontés à ce qui sera une crise déterminante de ce siècle : le changement climatique.

Le dénominateur commun entre tous les cas précités, c’est qu’aucun État ne peut individuellement proposer des solutions. On ne peut pas lutter contre une maladie infectieuse au moyen de mesures traditionnelles en matière de sécurité comme par exemple des sanctions économiques, des échanges diplomatiques bilatéraux, des moyens dissuasifs ou des manœuvres militaires. Il faut plutôt faire appel à la collaboration scientifique, à des réseaux de santé capables d’adaptation et à y investir à long terme. Il ne sert à rien de démontrer sa force et d’intervenir unilatéralement pour protéger son territoire national. La collaboration internationale, le multilatéralisme stratégique et la compassion transnationale sont les seuls instruments valables pour sortir de ce genre de catastrophes.

Si l’on en juge la répartition dans le monde des vaccins contre le Covid-19, il n’y a pas encore de réponse et de réaction adéquates. Le coronavirus gagne encore du terrain et le manque de coordination à l’échelle mondiale en est la principale raison. Au lieu de trouver des modes de coopération pour aboutir à des solutions communes face à une crise sans précédent, les pays persistent à mettre leur intérêt national en priorité, aux dépens de l’intervention mondiale nécessaire.

La solution mondiale au problème de répartition des vaccins a été le dispositif d’accès aux vaccins Covid-19 (Covax) créé l’année dernière. En assurant un accès équitable aux vaccins pour les habitants des pays les plus pauvres, non seulement Covax sauve des millions de vies et en protège des centaines de millions d’autres, l’organisme offre également le meilleur chemin vers la reprise. Même d’un point de vue strictement économique, Covax est beaucoup plus rentable que toute forme de mesure de relance budgétaire ou monétaire.

Il y a maintenant plus de 1,5 milliard de doses de vaccins produites chaque mois – un incroyable exploit moins d’un an après l’agrément du premier vaccin et à peine 18 mois après la pandémie. On prévoit que plus de 12 milliards de doses auront été produites d’ici à la fin de l’année. Même si cela suffit pour vacciner tous les adultes sur la planète, il y a loin de la coupe aux lèvres, car la répartition est tellement inéquitable. Scandaleusement, ce n’est que 3,1 % des personnes vaccinables des pays à faible revenu qui ont reçu au moins une dose en moyenne, comparé à plus de 71,1 % des personnes dans les pays à revenu élevé.

Cette disparité est aussi immorale qu’elle manque dangereusement de vision. En prolongeant la pandémie et en laissant plus de possibilités au virus de produire de nouveaux variants, le monde entier en pâtit. Mais cet échec ne pourra être corrigé tant que les États n’agiront pas à l’échelle internationale. Même si plus de 190 pays appuient Covax, bon nombre d’entre eux peinent à trouver l’équilibre entre la protection de leur propre population et des interventions qui servent l’intérêt de tous en ce qui concerne la santé mondiale et la relance de l’économie mondiale.

La mobilisation mondiale pour un plan d’urgence est nécessaire tant pour mettre fin à cette crise que pour éviter la prochaine. La santé des gens n’est pas la seule en jeu. Comme le Covid-19 l’a prouvé, les pandémies peuvent pousser des millions de personnes dans la pauvreté et restreindre leur mobilité comme jamais auparavant. De telles conditions peuvent pervertir l’équilibre des pays les plus stables, en augmentant les menaces de polarisation politique, les troubles sociaux et la violence. Plus la crise perdure, plus grande est la menace.

Les crises mondiales obligent à mondialiser les ressources essentielles –dans le cas qui nous concerne aujourd’hui, les vaccins. Les États du G20 ont le pouvoir de montrer la voie en cessant de se constituer des réserves pour leur seul bien, en arrêtant d’interdire les exportations de vaccins qui ont entravé l’approvisionnement et en effectuant plus de dons de doses à Covax. Mais aussi urgentes que puissent être de telles mesures, elles sont avant tout des solutions de fortune – qui règlent une crise faisant partie d’une crise encore plus vaste. Pour éviter de répéter les mêmes erreurs qu’avec le Covid-19, nous avons besoin de mécanismes de préparation pandémique plus étendus et construits sur le modèle de la mise en commun des ressources mondiales que Covax a lancées. On ne peut pas attendre qu’une prochaine épidémie devienne une menace pour la sécurité mondiale. Si jamais ce moment arrive, il sera déjà trop tard.

* José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne (2004-2014) et Premier ministre du Portugal (2002-2004), est président de Gavi, l’alliance du vaccin.

©Project Syndicate 2021.

Traduit de l’anglais par Pierre Castegnier.

La pandémie du Covid-19 nous a inculqué une pléiade de dures leçons. La plus importante étant que les épidémies de maladies infectieuses présentent des risques non seulement pour la santé publique, mais aussi pour la sécurité dans le monde. Comme la prolifération des armes nucléaires, le terrorisme et les changements climatiques, le Covid-19 a révélé que les pandémies peuvent...

commentaires (1)

IL FAUT SE PREPARER A AFFRONTER LA PLUS MALICIEUSE PANDEMIE HEZBALLAHIQUE QUI FRAPPE ET DEVASTE LE LIBAN. FILS DU LIBAN IL FAUT ETRE PRETS AU SACRIFICE POUR SAUVER LA PATRIE ET VOS FAMIULLES DE TOUTE LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL BIEN CONNUE DE VOUS TOUS.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 59, le 09 novembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • IL FAUT SE PREPARER A AFFRONTER LA PLUS MALICIEUSE PANDEMIE HEZBALLAHIQUE QUI FRAPPE ET DEVASTE LE LIBAN. FILS DU LIBAN IL FAUT ETRE PRETS AU SACRIFICE POUR SAUVER LA PATRIE ET VOS FAMIULLES DE TOUTE LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL BIEN CONNUE DE VOUS TOUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 59, le 09 novembre 2021

Retour en haut