Est-il encore besoin de gloser sur la supériorité de la télé et des réseaux vidéo sur le jet prostatique de Twitter ? Non seulement on entend déblatérer les ahuris de la politique, mais en plus on les voit en grand. Certains, les pauvres, n’ont été gâtés ni par la nature ni par le mental. Pire encore, ils ne sont pas rancuniers.
Vedette de la semaine, le Cordahitor, roitelet du ministère de l’Information, une vieille structure datant du Jurassique qui n’existe plus que dans les pays bananiers. Si le hasard fait bien les choses, il n’a pas dû être fait par hasard, lui. Cet ancien croupier du jeu du Million, une espèce de Jean-Pierre Foucaud libanais glutineux, était pourtant fier d’avoir décroché la timbale par la grâce et la bonté de Sleiman le Franju, Primus inter pares des hobereaux du Liban-Nord.
Manque de pot, il aura suffi d’une vieille saillie malencontreusement bavée devant une caméra, à propos d’une guerre dans un pays qui déjà n’émoustille pas particulièrement un Libanais normalement constitué, pour que les vieilles badernes du Golfe viennent verser du pili-pili sur le chancre local. Comme dans notre cas l’arme du pétrole est inopérante, étant déjà blindés face à toutes sortes de pénuries, ne restait plus aux birbes du désert que le chantage à la camelote importée et au tourisme de colifichets de luxe. Bon vent ! Après la chemise de nuit et les babouches, vivement le tchador et les pantoufles. Le prochain et dernier été du « mandat fort » s’annonce festif…
Cerise sur ce concerto en zut majeur : la beuglante tous azimuts du Parti des mille et une barbes contre la constellation de ses adversaires politiques, qui manifestement ne se décident pas à parler persan. Et le panier à crabes ne saurait être complet sans la kyrielle variée des seconds couteaux sans lame et dépourvus de manche, qui continuent de s’envoyer dans les gencives des joyeusetés et autres noms d’oiseaux poétiques, pensant par là contribuer efficacement à l’animation du cirque.
Un qui est tombé du cocotier, c’est bien ce pauvre Mikou, à peine installé dans un Sérail nommé désir et qui risque maintenant d’en être éjecté. Fallait le voir à la COP26 de Glasgow faire de la lèche à distance et multiplier danses du ventre et ronds de jambe face à des Saoudiens qui n’en avaient rien à braire et sifflotaient en regardant ailleurs.
Résultat : l’État est aujourd’hui à la recherche d’une entourloupe pour amadouer les émirs sunnites des sables, sans porter ombrage au Divin chiite enterré, de peur de voir soudain surgir son index. Il est toujours difficile de départager le bon groin de l’ivresse du pouvoir.
gabynasr@lorientlejour.com
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AUCUN MOT DE VOUS, FUT-CE SATIRIQUE OU PLAISANTIN, SUR LE MILIEU OU VOUS BOSSEZ POUR PARLER DES CENSURES MALHONNETES EXERCEES SUR LES LIBRES EXPRESSIONS DES ABONNES. A LA BONNE HEURE. ESPERONS.
LA LIBRE EXPRESSION
13 h 25, le 10 novembre 2021