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Politique - Enquête sur l'explosion au port de Beyrouth

Mikati ne convoquera pas de Conseil de ministres "avant d'avoir trouvé une solution"

Le Premier ministre écarte l'éventualité d'une démission.

Mikati ne convoquera pas de Conseil de ministres

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, le 14 octobre 2021 lors d'une interview à Beyrouth avec l'agence Reuters. Photo ASHRAF SHAZLY / AFP

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, dont le gouvernement a failli imploser un mois après sa formation en raison de ses profondes divergences autour de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, a affirmé qu'il ne convoquera pas de Conseil des ministres "avant d'avoir trouvé une solution", mais a écarté toute démission à ce stade.

Ces déclarations interviennent quatre jours après une manifestation du Hezbollah contre le juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête, qui avait dégénéré en combats de rues à Beyrouth faisant 7 morts et 32 blessés. Les affrontements ont opposé des miliciens chiites du Hezbollah et Amal à d'autres postés dans des quartiers chrétiens, et ont fait craindre une nouvelle guerre civile, mettant encore plus dans l'embarras le gouvernement Mikati.

"Je ne souhaite provoquer personne"
"La situation sécuritaire est stable et il n'y a pas de crainte. Mais politiquement, je ne convoquerai pas de Conseil des ministres avant d'avoir trouvé une solution au problème. Et je ne souhaite provoquer personne", a affirmé M. Mikati, dans un entretien accordé au site d'information al-Modon et publié dimanche. Cette prise de position reflète parfaitement l'approche habituelle de M. Mikati, connu pour arrondir les angles avec les différentes formations politiques.

Pour mémoire

Le gouvernement Mikati en mode survie

Mercredi dernier, et pour la seconde fois en 48 heures, le cabinet Mikati avait risqué l’implosion en raison de profonds désaccords sur l’enquête du port et le juge Bitar. Mardi, le ministre de la Culture, Mohammad Mortada, avait clairement affiché sa proximité avec le Hezbollah et Amal, et insisté sur la nécessité de prendre position en Conseil des ministres sur le dessaisissement du juge d’instruction. Cette intervention a provoqué de profondes divisions au sein du cabinet, et la séance avait dû être levée. Le lendemain, la réunion prévue avait été reportée par décision conjointe du chef de l’État et du Premier ministre.

Ce qui provoque l’ire du Hezbollah et de son allié Amal, c’est que plusieurs responsables politiques chiites gravitant dans leur orbite sont poursuivis par le juge Bitar dans le cadre de l’enquête sur le drame du port, qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés. Aucun accord n’a été trouvé entre les différentes parties, et le ministre de la Justice, Henri Khoury, a été mandaté par le président de la République pour trouver une solution acceptable par tous. Mais, jusque-ici, cette démarche n'a donné aucun résultat. Le tandem chiite vient donc de placer le nouveau cabinet face à une équation impossible, en recourant à la rue, et en envisageant une démission de tous les ministres chiites si une décision concernant le juge n’est pas prise en Conseil des ministres.

"Solution politique"
"Je ne vais pas me mêler du travail de la justice. (...) J'en ai informé tout le monde en leur disant que je ne me mêlerai pas du travail du juge d'instruction près la Cour de justice Tarek Bitar", a fait savoir Nagib Mikati à Al-Modon. "La justice doit se réformer elle-même", a estimé celui qui a déjà critiqué à plusieurs reprises le juge Bitar, l'accusant de "populisme". "Il existe des lois et une constitution que nous ne pouvons pas outrepasser. Le litige actuel peut uniquement être résolu par la justice", a tranché le Premier ministre.

Revenant sur les combats de Tayouné, jeudi, dans le sud de la capitale,  M. Mikati a plaidé pour une "solution politique". "Ce qui s'est passé doit être traité. Et la solution est politique. Tant que je suis là, je ne permettrai pas que quelqu'un soit victime d'injustice", a affirmé le chef du gouvernement. "Le Liban est le pays des équilibres, et tout le monde doit respecter cela", a-t-il ajouté.

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Interrogé sur une possible démission de son gouvernement, il a répondu : "Elle n'est pas envisagée. On ne peut pas abandonner le pays dans ces circonstances et provoquer un vide total au niveau du pouvoir. Nous avons des missions politiques claires : mettre en place un plan de réformes économiques et organiser des élections législatives aux dates prévues. Je suis engagé à respecter ces deux missions".

Dimanche, le patriarche maronite, Béchara Raï, virulent critique du Hezbollah,  avait appelé le gouvernement Mikati à se réunir. En outre, le Parlement, qui commence sa session ordinaire d'automne demain mardi, doit en principe plancher sur le dossier de l'enquête sur l'explosion au port, une question qui devrait provoquer des tensions et des joutes verbales entre députés de différents bords. Mardi également, le Conseil supérieur de magistrature (CSM) est censé plancher sur l'affaire du port et la question du juge Bitar. Commentant cette réunion, M.Mikati a affirmé que le CSM ne pouvait pas demander la récusation du juge Bitar. "Il n' a pas le droit de le faire", a-t-il souligné. "La question requiert du temps pour être résolue", a conclu le Premier ministre.

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, dont le gouvernement a failli imploser un mois après sa formation en raison de ses profondes divergences autour de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, a affirmé qu'il ne convoquera pas de Conseil des ministres "avant d'avoir trouvé une solution", mais a écarté toute démission à ce stade.Ces déclarations interviennent...

commentaires (11)

BEDDOU I RAKKIB EN ARRIERE MIKATI OU I BAHDEL EL DAWLE EDDAM EL MILICHIATE.

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 46, le 18 octobre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • BEDDOU I RAKKIB EN ARRIERE MIKATI OU I BAHDEL EL DAWLE EDDAM EL MILICHIATE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 46, le 18 octobre 2021

  • "Le Liban est le pays des équilibres,".... ??? Hahaha! Euphémisme qui appelle un dicton libanais qui s'impose : tout tient sur "Souss wou No'taa" Qui est Souss et qui est No'taa... mystère

    Wlek Sanferlou

    20 h 58, le 18 octobre 2021

  • JE REMERCIE L,OLJ ET LES MODERATRICES ET MODERATEURS DU FORUM CAR JE NOTE CES DERNIERS JOURS QUE LES LIBRES EXPRESSIONS DES ABONNES AVEC LEUR RAGE POUR CE QUE LES VEREUX MAFIEUX ONT FAIT DU PAYS ET LES MASCARADES GOUVERNEMENTS QUI SE SUIVENT L,UN APRES L,AUTRE, NE SONT PAS CENSURES. PRIERE CONTINUER SUR CETTE LIGNE. SOUTENONS-NOUS MUTUELLEMENT. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 20, le 18 octobre 2021

  • VA, POLTRON ! QUI DECLARAIS QUE TU N,ACCEPTERAS RIEN DE CE QUE N,AVAIT ACCEPTE HARIRI ET QUI TU T,ES MAGISTRALEMENT DECULOTTE DEVANT LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL JUSQU,A CONSTITUER UN GOUVERNEMENT OU ILS TE FONT DU CHANTAGE DU SOIR JUSQU,AU MATIN ET OU TU TE PLOIES COMME UNE PLUME DE POULE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 26, le 18 octobre 2021

  • CE QU'ON APPELLE CETTE BANDE UN GOUVERNEMENT. LES MINISTRES DE SLEIMAN FRANGIÉ L'APPELLENT POUR SAVOIR CE QU'IL DOIVENT FAIRE. CEUX DU JOUMBLATT LA MÊME CHOSE. BERRY ET NASRALLAH ONT DONNÉ L'ORDRE DÉJÀ ET MIKATI LE MINISTRE ""OFFICIEUX" AIME BIEN SON RÔLE DE CONCIERGE. MAIS PAS POUR LONGTEMPS, CAR LE VRAI PREMIER MINISTRE QUI BLOQUE CETTE BANDE DE MINISTRES S'APPELLE HASSAN NASRALLAH, IL VA EXPLOSER CETTE BANDE BIENTÔT ET RENVOYER CHACUN CHEZ SON MAÎTRE MAFIEUX. SAUVE QUI PEUT

    Gebran Eid

    14 h 58, le 18 octobre 2021

  • Mais à tout prix, Monsieur le Premier Ministre, prenez votre temps et, surtout, ne vous inquiétez pas ! Vous avez tout le temps qu'il vous faut ! Pas de soucis...

    Chaanine Mazen

    14 h 55, le 18 octobre 2021

  • Le gouvernement est mort à peine né, comme les autres par le passé chacun traîne des pieds en attendant un hypothétique accord scabreux qui se fera sur le dos des victimes du Liban et des libanais. Et la mafia persiste et signe

    Zeidan

    13 h 57, le 18 octobre 2021

  • neuf mois pour accoucher d' un pseudo-gouvernement de pseudos missions, et un mois pour le faire sauter...

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 40, le 18 octobre 2021

  • " "La justice doit se réformer elle-même", a estimé celui qui a déjà critiqué à plusieurs reprises le juge Bitar, l'accusant de "populisme". "Il existe des lois et une constitution que nous ne pouvons pas outrepasser. Le litige actuel peut uniquement être résolu par la justice", a tranché le Premier ministre." S'an l'aver les mains plutôt que de prendre ses responsabilités, et tranché que le pouvoir juridique à dis son mot clairement et c'est le devoir du premier ministre aussi bien que celui du président d la République de respectés ce mot.

    Sarkis Dina

    11 h 55, le 18 octobre 2021

  • "le ministre de la Justice, Henri Khoury, a été mandaté par le président de la République pour trouver une solution acceptable par tous." fallait pas plutôt le mandatai de respecter la séparation des pouvoirs et l'application de la constitution !

    Sarkis Dina

    11 h 44, le 18 octobre 2021

  • "Le litige actuel peut uniquement être résolu par la justice:". Donc pas de problème pour une réunion du gouvernement qui n'a, en aucun cas à se mêler de cette affaire.

    Yves Prevost

    11 h 35, le 18 octobre 2021

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