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Économie - Conseil des ministres

Une première réunion avec le FMI début novembre

Le cabinet Mikati charge officiellement son ministre des Travaux publics de prendre contact avec les autorités syriennes.

Une première réunion avec le FMI début novembre

Le Premier ministre Nagib Mikati présidant une réunion du Conseil des ministres, le 6 octobre 2021 au Grand sérail à Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais entamera le mois prochain les négociations officielles avec le Fonds monétaire international sur un plan de sauvetage visant à sortir le pays de la grave crise socio-économique dans laquelle il se débat depuis l'été 2019, avec une première réunion officielle entre les deux parties début novembre. L'information a été confirmée par une source au sein du gouvernent de Nagib Mikati à Wael Taleb, journaliste au sein de notre publication anglophone L'Orient Today, présent au Grand sérail pour assister au Conseil des ministres qui s'est ouvert à 16h. Le ministre de l'Information, Georges Cordahi, s'est, lui, contenté d'indiquer aux journalistes sur place que les négociations allaient débuter "très prochainement".

Les discussions avaient initialement été lancées en mai 2020 par l’équipe désignée par le gouvernement de Hassane Diab pour dresser un constat des pertes financières du pays en crise depuis la fin de l’été 2019 et en défaut de paiement sur ses obligations d’État en dollars (les eurobonds) depuis mars 2020. Elles doivent déboucher sur la mise en place d’un plan de sauvetage permettant de gérer ces pertes et de remettre l’économie sur les rails en bénéficiant d’une assistance financière du FMI et des soutiens du pays. Les négociations avaient cependant été interrompues en juillet 2020 en raison de désaccords sur le montant de ces pertes et la façon de les répartir entre le gouvernement, d’un côté, et le secteur bancaire et la Banque du Liban (BDL), de l’autre – alors soutenus par certains députés. Le dossier a récemment été repris par le gouvernement de Nagib Mikati, formé le 10 septembre courant, soit 13 mois après la démission du précédent exécutif. C’est un ex-cadre de la BDL, Youssef Khalil, qui a été nommé aux Finances.

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Le Liban traverse depuis deux ans une grave crise socio-économique et financière qui a poussé plus de 75% de sa population sous le seuil de pauvreté. Cet effondrement est caractérisé par un effondrement de la valeur de la monnaie nationale, qui a provoqué une hyperinflation, et par des pénuries de plusieurs types de produits comme les carburants, les médicaments voire certaines denrées alimentaires. Apres la formation du nouveau cabinet, le Liban s'est engage à mener les réformes requises par la communauté internationale qui conditionne toute aide financière au pays du Cèdre à la mise en place de ces mesures.

Contacts officiels avec Damas
"Le Premier ministre, à travers ses réunions avec plusieurs responsables étrangers, a senti combien le Liban était important à leurs yeux", a affirmé le ministre de l'Information lors d'un point de presse à l'issue du Conseil. "Des dirigeants étrangers vont se rendre au Liban durant les prochaines semaines afin d'affirmer leur soutien au pays", a-t-il ajouté.

Dans ce cadre, le gouvernement a officiellement chargé le ministre des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, d'entrer en contact avec les autorités syriennes, turques et jordaniennes afin d'annuler les frais de transit pour les Libanais et les nationaux des trois pays en question, rapporte notre correspondante Hoda Chedid. Elle souligne qu'il s'agit d'une première mesure officielle prise par le cabinet Mikati concernant la reprise des relations avec le régime syrien du président Bachar el-Assad. La normalisation avec la Syrie divise la classe dirigeante libanaise depuis le début de la guerre civile syrienne, entre pros et opposants au régime Assad.

Compensations pour les sinistrés du 4 août
En ce qui concerne les décisions prises par le gouvernement, il a été demandé au ministre des Finances de préparer le budget de l'année 2022, alors que celui de l'année en cours n'a toujours pas été approuvé. Le Premier ministre Nagib Mikati a pour cela demandé au ministre des Finances d'accélérer l'élaboration de la loi des Finances de 2021.

Le Conseil des ministres a également approuvé un décret qui consacre 50 milliards de livres libanaises, provenant d'une ligne de crédit exceptionnelle du budget pour l'exercice 2021, visant à verser des compensations financières aux sinistrés de la double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Cent-cinquante milliards de livres libanaises de dédommagements ont déjà été alloués par l'Etat aux sinistrés et distribués par l'armée dans les différents quartiers dévastés, ce qui aurait bénéficié, selon un décompte de la troupe, à plus de 20.000 logements. Plusieurs estimations des dégâts totaux de la déflagration, qui a fait plus de 200 morts, ont été réalisées, mais la plus complète est à mettre au crédit de de la Banque mondiale, l’ONU et l’Union européenne, qui ont publié fin août 2020 un premier bilan chiffrant entre 3,8 et 4,6 milliards de dollars la facture des dégâts, pour des pertes économiques s’élevant entre 2,9 et 3,5 milliards de dollars.

En outre, le gouvernement a ratifié un accord pour un 4e don de la part du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe concernant des aides adressées aux réfugiés syriens. Selon les autorités libanaises, plus d'un million de réfugiés se sont installés au Liban depuis le début du conflit dans leur pays, en 2011. L'ONU répertorie officiellement moins de 900.000 personnes ayant le statut de réfugiés originaires de Syrie.

Voyage en Ecosse et vaccins Pfizer
Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé le voyage du président de la République, Michel Aoun, à Glasgow en Ecosse, pour participer à la COP26 sur le climat, le 1er et le 2 novembre 2021. Selon des informations de la chaîne MTV, c'est le Premier ministre, en sa qualité de représentant du chef de l'Etat, qui ira en Ecosse, et à ses propres frais.

Le cabinet a aussi validé une série de décisions prises "exceptionnellement" et contrairement à l'avis de la Cour des comptes (par le gouvernement précédent), notamment la signature d'un projet d'accord de "réconciliation" entre l'Etat libanais et Alvarez & Marsal. Le 17 septembre dernier, le ministre des Finances avait signé pour le compte du Liban le nouveau contrat mandatant le cabinet international Alvarez & Marsal (A&M) pour réaliser le volet juricomptable de l’audit des comptes de la Banque du Liban (BDL), et en principe aussi de ceux des institutions publiques. Le Liban s'est déjà acquitté de la première partie des frais dus au cabinet international, soit 100 000 dollars, car le contrat signé il y a deux semaines est le second après celui conclu le 1er septembre 2020 pour la même mission, et qui avait été résilié par le cabinet le 27 novembre après que la BDL a refusé de lui fournir une importante partie des documents demandés pour mener à bien sa mission, en se réfugiant derrière la loi sur le secret bancaire.

Le cabinet a également approuvé, en dehors de son ordre du jour, un don français de 500.000 doses de vaccins Pfizer-BioNTech contre le coronavirus.

Le Conseil des ministres n'a toutefois validé mercredi ni la signature d'un projet de décret sur la signature d'un partenariat entre le ministère libanais de l'Energie et celui de Chypre concernant la coopération dans le secteur des hydrocarbures, ni une demande du ministère de l'Energie concernant une main d’œuvre de soutien au sein d'Electricité du Liban et des centrales thermiques de Zouk et Jiyé. Le ministre de l'Information a expliqué que ces deux points n'ont pas été discutés car le ministre de l'Energie, Walid Fayad, se trouve actuellement en Jordanie.

Le gouvernement libanais entamera le mois prochain les négociations officielles avec le Fonds monétaire international sur un plan de sauvetage visant à sortir le pays de la grave crise socio-économique dans laquelle il se débat depuis l'été 2019, avec une première réunion officielle entre les deux parties début novembre. L'information a été confirmée par une source au sein du...

commentaires (1)

“... car le ministre de l'Energie, Walid Fayad, se trouve actuellement en Jordanie ...” - le DOCTEUR Walid Fayad svp... lol

Gros Gnon

03 h 05, le 07 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • “... car le ministre de l'Energie, Walid Fayad, se trouve actuellement en Jordanie ...” - le DOCTEUR Walid Fayad svp... lol

    Gros Gnon

    03 h 05, le 07 octobre 2021

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