Le président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, a souligné hier dans un communiqué « la nécessité pour le Liban de se réconcilier avec ses voisins arabes, notamment ceux du Golfe ». Il a expliqué que le secteur touristique compte toujours sur les touristes du Golfe, ces derniers enregistrant les « plus longues périodes de séjour au Liban », et étant ceux qui « viennent le plus fréquemment » et qui y « dépensent le plus ». A la suite de cela, il a ajouté que « les crises ont endommagé l’image du Liban auprès des touristes du Golfe, qui se sont alors abstenus de s’y rendre ».
Pierre Achkar a de plus souligné que la dépréciation de la livre libanaise, supposée faire du Liban une destination plus attractive pour certains vacanciers en rendant certains produits et services plus accessibles, n’a finalement pas eu les retombées positives espérées sur le secteur touristique « comme certains le présageaient ». Ce bilan décevant s’explique selon lui par le « manque de confiance et l’absence de stabilité financière, politique et économique ». Hier, le dollar s’échangeait contre environ 16 300 livres libanaises, alors que les Libanais subissent toujours d’importantes restrictions bancaires illégales limitant leur accès à leurs comptes.
Le président du syndicat a enfin souligné dans son communiqué que le secteur touristique a réussi « à surmonter la crise du carburant ainsi que la plupart des défis auxquels il a récemment été confronté (…) et que le secteur n’a aucune demande au nouveau gouvernement, à l’exception d’une réconciliation entre le Liban et les pays du Golfe », soulignant que « le tourisme est capable de retrouver sa prospérité une fois que les visiteurs (de ces pays) reviendront ».
Les professionnels du tourisme libanais ont régulièrement dénoncé les conséquences pour leurs activités des tensions qui ont émaillé les relations diplomatiques entre le Liban et les pays du Golfe, principalement en raison de la rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran. À l’image d’autres secteurs, ils ont également été très impactés par la crise économique et financière que traverse le pays depuis mi-2019 ainsi que la crise sanitaire qui a mis la quasi-totalité du tourisme mondial à l’arrêt pendant plusieurs mois en 2020. En début de semaine, le nouveau Premier ministre Nagib Mikati a affirmé que l’une de ses priorités était de rétablir les ponts coupés avec les pays arabes.
commentaires (3)
Tout à fait juste . Le retour des arabes est indispensable, mais, il faut savoir les accueillir.
Esber
23 h 13, le 15 septembre 2021