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Politique - Éclairage

Anatomie politique du gouvernement Mikati : les « trois huit », mais aussi des zones grises

Pas de tiers de blocage en apparence, alors que les affiliations de certains ministres restent floues.

Anatomie politique du gouvernement Mikati : les « trois huit », mais aussi des zones grises

Le président de la République Michel Aoun, le Premier ministre Nagib Mikati et le président de la Chambre Nabih Berry, peu avant la signature du décret de formation du gouvernement. Photo Dalati et Nohra

On n’y croyait presque plus tant le marchandage – autour des portefeuilles, puis des profils des ministrables – en vue de sauvegarder les équilibres au sein du prochain gouvernement était corsé. Au final, c’est la formule des trois 8 pour chaque camp (Aoun, Mikati-Joumblatt et le tandem chiite) qui a été retenue et qui, théoriquement, n’inclut aucune majorité au sein de l’exécutif.

Du moins c’est ce qu’a annoncé hier le Premier ministre Nagib Mikati à partir de Baabda, se voulu rassurant sur la composition du cabinet. M. Mikati a été catégorique à ce sujet : aucune partie ne peut prétendre au tiers de blocage.

Dans un discours improvisé, M. Mikati a vraisemblablement cherché à éviter de s’embarquer dans des considérations politiques, préférant plutôt parler de la misère qui frappe désormais la majorité des Libanais. Il a également pris soin de subtilement éluder les questions pièges sur un éventuel tiers de blocage qui serait camouflé dans la liste proposée.

« Je préfère parler d’une équipe de travail car les Libanais en ont assez des tiraillements politiques. Celui qui veut bloquer le travail du gouvernement fera mieux d’en sortir et d’en assumer la responsabilité », a répondu laconiquement le Premier ministre aux journalistes, à sa sortie de Baabda, où le décret de formation du cabinet a été signé dans l’après-midi, entre M. Mikati et le président Michel Aoun, en présence du président de la Chambre, Nabih Berry.

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Tablant sur le soutien obtenu du club des anciens chefs de gouvernement sunnites et sur la promesse de la confiance parlementaire que lui accordera le bloc du Liban fort de Gebran Bassil, M. Mikati a cherché à retourner la problématique de la majorité de blocage en sa faveur en recourant à la formule suivante : « En tant que Premier ministre, j’ai avec moi les deux tiers (des ministres) qui sont déterminés à reconstruire le pays. »

Une affirmation qui laisse toutefois certains observateurs sceptiques, sachant que le camp du président a tenté l’impossible pour avoir une emprise au sein du cabinet, à travers la minorité de blocage, et garantir la passation des pouvoirs à son camp après l’expiration du mandat présidentiel à l’automne 2022.

Depuis que sa mouture est devenue assez blindée pour passer le test de Baabda, le Premier ministre répète à l’envi : « Vous n’aurez qu’à juger sur pièce », selon des propos rapportés par notre chroniqueur politique Mounir Rabih, laissant ainsi entendre qu’aucune partie ne détient le tiers de blocage au sein de son équipe. Contacté par L’Orient-Le Jour, l’ancien chef de gouvernement Fouad Siniora abonde dans le même sens et assure que la nouvelle composition du cabinet ne comporte guère de possibilité de blocage.

Mais au Liban, on le sait, c’est dans les détails que le diable peut résider. Il faut chercher très minutieusement pour dénicher un potentiel tiers de blocage dans cette composition politiquement bigarrée. Les frontières des affiliations ou sympathies politiques de certains ministres sont donc assez floues, d’autant qu’aux ministrables dits indépendants s’ajoutent d’autres à la proximité partisane plus prononcée, comme c’est le cas notamment pour les ministres relevant de la part du Hezbollah, du mouvement Amal ou du PSP.

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La difficulté de la classification réside tout d’abord dans le fait que plusieurs ministres chrétiens ont fait l’objet d’un consensus entre le Premier ministre et le chef de l’État. Ce qui rend presque impossible pour l’heure tout pronostic sur leur comportement ou intention de vote au sein de l’exécutif. Comme cela s’est déjà produit auparavant, et à plus d’une reprise, les changements de camp peuvent parfois survenir en cours de route, ou autour d’un dossier précis, mais non sur l’ensemble des dossiers soumis au vote.

Parmi les profils se situant dans la zone grise, celui d’Hector Hajjar, le ministre des Affaires sociales compté dans le camp de Michel Aoun et qui a été choisi après que Nagib Mikati a donné son aval à sa nomination.

Autre cas de figure de ministres qui se trouvent à cheval entre deux camps politiques, celui de George Kallas placé au ministère de la Jeunesse et des Sports. Alors qu’il est théoriquement compté dans le lot présidentiel, il serait en même temps proche du chef du Parlement, Nabih Berry.

Deux autres nominations – celle de Walid Nassar, au Tourisme, plutôt proche du chef de l’État, et de Najla Riachi, au Développement administratif et présentée comme indépendante – rendent le schéma encore plus complexe, dans la mesure où les deux candidats sont le fruit d’un consensus en amont entre MM. Aoun et Mikati.

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Dès sa nomination, Najla Riachi, ancienne diplomate à l’ONU, a fait l’objet d’une classification contradictoire dans les médias. Certains la comptaient dans la quote-part du président alors que pour d’autres, elle pencherait plutôt du côté de Nagib Mikati. Selon notre chroniqueur politique Philippe Abi-Akl, Mme Riachi a été nommée par le Premier ministre, ce qui n’élimine pas nécessairement sa proximité du chef de l’État.

Ainsi on compterait dans la part du camp aouniste huit membres du cabinet : le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, le ministre de la Défense, Maurice Slim, le ministre de la Justice, Henri Khoury, le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, le ministre des Affaires sociales, Hector Hajjar, le ministre du Tourisme, Walid Nassar, auxquels il faudra ajouter le ministre de l’Industrie proche du Tachnag, Georges Bouchikian, et l’un des deux portefeuilles druzes consenti à Talal Arslane, celui des Déplacés, qui revient à Issam Charafeddine.

On n’y croyait presque plus tant le marchandage – autour des portefeuilles, puis des profils des ministrables – en vue de sauvegarder les équilibres au sein du prochain gouvernement était corsé. Au final, c’est la formule des trois 8 pour chaque camp (Aoun, Mikati-Joumblatt et le tandem chiite) qui a été retenue et qui, théoriquement, n’inclut aucune majorité au sein de...
commentaires (17)

EN HUMILIANT LA COMMUNAUTE SUNNITE, LUI DENIANT SES PREROGATIVES ET SES DROITS CONSTITUTIONNELS, LA TRINITE DIABO;IQUE DU MAL DE BELZEBUTH LE BARBU ET DE SES DEUX LIEUTENANTS INFERNAUX, QUI CRIENT SUR TOUS LES TOITS LEUR SU[PPOSEE VICTOIRE DIVINE, LES DEUX BELIERS BISCORNUS DE ;,APOCALYPSE, C,EST UX SEULS CHRETIENS LIBANAIS QU,ILS ONT CAUSE DU TORT IRREPARABLE ET MIS EN DANGER LEUR DEVENIR SUR LE SOL DE LEURS ANCETRES. LES CHRETIENS SONT INNOCENTS DE LA SIGNATURE DE PILATE SUR LA FORMATION DE CE GOUVERNEMENT COPIE CONFORME DE CEUX PASSES ET MANIPULES PAR LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 49, le 12 septembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (17)

  • EN HUMILIANT LA COMMUNAUTE SUNNITE, LUI DENIANT SES PREROGATIVES ET SES DROITS CONSTITUTIONNELS, LA TRINITE DIABO;IQUE DU MAL DE BELZEBUTH LE BARBU ET DE SES DEUX LIEUTENANTS INFERNAUX, QUI CRIENT SUR TOUS LES TOITS LEUR SU[PPOSEE VICTOIRE DIVINE, LES DEUX BELIERS BISCORNUS DE ;,APOCALYPSE, C,EST UX SEULS CHRETIENS LIBANAIS QU,ILS ONT CAUSE DU TORT IRREPARABLE ET MIS EN DANGER LEUR DEVENIR SUR LE SOL DE LEURS ANCETRES. LES CHRETIENS SONT INNOCENTS DE LA SIGNATURE DE PILATE SUR LA FORMATION DE CE GOUVERNEMENT COPIE CONFORME DE CEUX PASSES ET MANIPULES PAR LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 49, le 12 septembre 2021

  • Oscar Wild a dit : Nul homme n’est assez riche pour racheter son passé ! C’est valable pour tous nos dirigeants aux passés peu élogieux. et quoi qu’il arrive leur passé les rattrapera même après leur mort.

    Le Point du Jour.

    13 h 35, le 12 septembre 2021

  • Zéro chance de succès. Les partis bloqueront les reformes nécessaires. Le maximum a espérer sont quelques sparadraps financés par plus de dettes, marketes a la populace par une désinformation officielle pour anesthésier tout esprit logique. Les costumes taillés sur mesure ne font pas le moine... Tous des touristes.

    Mago1

    00 h 47, le 12 septembre 2021

  • "3 oui (hassan, aoun, nabih) et des zones grises, au lieu de la matière crise" ...le titre résume tout.

    Wlek Sanferlou

    22 h 14, le 11 septembre 2021

  • Arrêtons ces calculs nuisibles, face à la détresse de la majorité des libanais. Ce gouvernement est tenu d'œuvrer immédiatement pour traiter les problèmes si nombreux et urgents, tels les carburants, l'électricité, etc..., étant donné qu'il est suivi de près par les dirigeants du monde entier.

    Esber

    18 h 07, le 11 septembre 2021

  • Fausse promesse, grossesse,,accouchement,,,, Everything is so fake,,,

    Wow

    16 h 44, le 11 septembre 2021

  • Les voilà protégés de tout bord. Finances, économie, justice, éducation et informations. Ils contrôlent désormais tous les secteurs vivifiants qui font qu’un bordel devienne un pays. Bon courage pour la suite à tous les libanais qui parient un centime sur leur bonne foie et sur leur intention de sauver ce pays. Les dés sont jetés et le sort du pays avec dans le monde infernal que tous ces malotrus ont attisé depuis des décennies pour mieux nous achever. Personne ne peut leur enlever le mérite d’avoir réussi sans avoir à livrer bataille et donc sans aucune résistance. BRAVO LE PEUPLE.

    Sissi zayyat

    13 h 43, le 11 septembre 2021

  • Jean de La Fontaine a si bien dit: Une Montagne en mal d'enfant Jetait une clameur si haute, Que chacun, au bruit accourant, Crut qu'elle accoucherait, sans faute, D'une cité plus grosse que Paris ; Elle accoucha d'une souris.

    Ramzi Kurban

    13 h 43, le 11 septembre 2021

  • Si on veut un gouvernement laïc, il faudra changer la constitution. En attendant, espérons que ce nouveau gouvernement aura à cœur de relever le défi qui lui est proposer. Certes, c'est une tâche colossale que d'assainir les écuries d'Augias, et bien sûr, comme on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, il y aura des mécontent. Mais les Libanais non corrompus, non bénéficiaires de privilèges offerts par les corrompus espèrent avant tout vivre dans la dignité avec leurs besoins élémentaires (dois-je dire alimentaires sans jouer sur les mots?) comblés : nourriture, soins médicaux, électricité, écoles. Ailleurs, c'est la moindre des choses : au Liban ce sera déjà immense si on y parvient. Commençons déjà par le commencement : Messieurs et Madame, retroussez vos manches et au travail, il y a urgence! Le reste suivra.

    Politiquement incorrect(e)

    12 h 24, le 11 septembre 2021

  • Je suis sidéré, alors que les libanais crèvent de faim, submergés par la misère, tous les commentaires et les préoccupations des médias ne concernent que l’appartenance politique, religieuse et dans quel camp est celui-ci et dans quel autre camp est celui-là. On ne peut pas dire celle-ci ou celle-là car il n’y a qu’une seule femme dans ce gouvernement. Merci de publier des articles plus consistants sur la compétence des nouveaux ministres et leur capacité de nous sortir de la merde…bon samedi

    Karam Georges

    08 h 55, le 11 septembre 2021

  • Le gouvernement en entier représente le blocage. Aoun est dans l'escarcelle du Hezbollah qui détient donc le control avec deux tiers dans sa poche. Quiconque ne voit pas cela est soit idiot ou aveugle. De plus Joumblatt est une girouette qui change ses positions trois à quatre fois par jour suivant l'air du temps. Ce gouvernement a été mis en place pour essayer d'amadouer les investisseurs et calmer la révolte qui se fait de plus en plus sentir. Il n'en fera rien et son rôle principal sera, soit de préparer les prochaines élections soit simplement pour conduire à un report des élections. Aucun gouvernement au monde ne peut rétablir un système qui a foiré avec entre ses pattes une milice mafieuse qui lui vole une partie de ses resources en 7 mois avec en plus des élections à gérer.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    08 h 38, le 11 septembre 2021

  • Quand le cabinet Diab a été formé beaucoup se sont dit attendons de voir les actes avant de juger. Et c’était une grosse erreur, qui a contribué à briser l’élan de la « thawra ». Le gouvernement Miqati, encore plus que le gouvernement Diab, est formé suivant le principe du partage du gâteau entre partis aux intérêts opposés, ce qui est la règle implémentée depuis 2005 et voulue précisément par l’Axe néo-safavide depuis le départ de l’armée des Assad du Liban, afin de pouvoir dominer le Liban sans en assumer le gouvernement. Khalas ça suffit ! Un mauvais arbre ne pourra jamais donner de bons fruits !! L’arbre est pourri jusqu’au tronc car fondé sur ce principe funeste de partage de gâteau imposé tacitement par un Axe étranger, et il faudrait encore attendre de voir ses fruits pourris nous tomber dessus pour juger s’il est bon ou pas ?

    Citoyen libanais

    08 h 07, le 11 septembre 2021

  • En résumé: "Plus ça change, plus c'est toujours la mêne chose!"

    Yves Prevost

    07 h 48, le 11 septembre 2021

  • "Vous jugerez sur pièce " dit-il alors que la dite pièce est déjà faisandėe. No comment.

    Christine KHALIL

    07 h 39, le 11 septembre 2021

  • En tout cas, s’il fait les choses comme il faut, ce gouvernement deviendra le plus impopulaire de l’histoire du Liban: levée des subventions, entrée du pays entre les griffes du FMI, réformes fiscales, capital control, augmentation des recettes, plus d’impôts et de taxes, mise à pied de centaines de dizaines de millier de fonctionnaires inutiles, etc. Sans compter qu’ils devront faire avec des désertions en masse dans les rangs de l’armée et des forces de sécurité intérieures. Ils devront faire face à l’émigration des cerveaux, peut-être en instaurant un bouclage des frontières. Fini les voyages d’affaires ou d’agrément…

    Gros Gnon

    06 h 11, le 11 septembre 2021

  • " Insanity : doing the same thing over and over again and expecting different results." Albert Einstein.

    Sabri

    04 h 42, le 11 septembre 2021

  • CES TROIS MOUSQUETAIRES SE DÉTESTENT MAIS VEULENT TRAVAILLER ENSEMBLE POUR SAUVER LEUR PEAU.

    Gebran Eid

    01 h 21, le 11 septembre 2021

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