Après la vague d’optimisme artificiel distillé lundi après l’entretien téléphonique, dimanche, entre le président français, Emmanuel Macron, et son homologue iranien, Ebrahim Raïssi, les contacts politiques dans la perspective de la formation du gouvernement ont connu un gel soudain hier. La date de la naissance de la nouvelle équipe est donc toujours entourée de flou, en dépit de toute la pression internationale et de la crise économique inédite qui n’en finit pas de s’aggraver.
La journée d’hier a toutefois été marquée par l’entrée en scène d’un nouveau médiateur, Moustapha Solh, gendre de Taha Mikati, frère du Premier ministre désigné, alors que le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, poursuit sa mission auprès du président de la République et de Nagib Mikati.
Contrairement à certaines informations relayées dans les médias hier, aucun rendez-vous n’est prévu aujourd’hui à Baabda entre MM. Aoun et Mikati, confie à L’Orient-Le Jour un proche de la présidence. Plusieurs nœuds restent donc à défaire, l’homme d’affaires tripolitain étant déterminé à ne se rendre au palais présidentiel que pour que soit annoncée la nouvelle équipe ministérielle.
« Nous éprouvons un optimisme prudent, dans la mesure où le gouvernement est finalisé à 80 % et bute encore sur quelques embûches », précise le proche du palais présidentiel, dans une réponse à ceux qui accusent Baabda, depuis plusieurs jours, de donner l’impression que tous les obstacles ont été levés, alors que les entraves persistent.
La vice-présidence du Conseil
Selon ce proche de la présidence, le débat s’articule principalement autour du ministère de l’Économie auquel le président de la République a accepté de renoncer au profit du Premier ministre désigné. À en croire une personnalité proche du dossier, « Nagib Mikati insiste pour inclure le portefeuille de l’Économie à son lot, pour qu’il soit représenté, et par conséquent la communauté sunnite, aux négociations avec le Fonds monétaire international ». « La question est aujourd’hui celle de savoir quel portefeuille le président Aoun obtiendra après avoir abandonné celui de l’Économie, souligne-t-il, confiant que l’obstacle du ministère des Affaires sociales – qui devrait jouer un rôle important dans la distribution de la carte d’approvisionnement à quelques mois des législatives de mai 2022 – est toujours entier. »
En revanche, le proche de Baabda dément les spéculations portant sur un éventuel changement qui toucherait la vice-présidence du Conseil pour l’inclure au lot du chef de l’État, au lieu de l’attribuer au Parti syrien national social. A contrario, des cercles proches de Nagib Mikati n’excluent pas une telle éventualité, sans se prononcer sur les détails liés aux noms et orientations politiques des candidats à ce poste.
Mais une source parlementaire gravitant dans l’orbite du Premier ministre désigné confie à L’Orient-Le Jour que plusieurs points devraient encore être tranchés, notamment le respect de certains équilibres politiques au sein de la future équipe, dans une allusion au tiers de blocage, que le camp présidentiel est accusé de convoiter, dans la perspective de calculs politiques futurs. Si le Courant patriotique libre, dirigé par le gendre du chef de l’État, Gebran Bassil, s’emploie à démentir ces accusations, une personnalité au courant des tractations ne semble pas convaincue d’un tel discours. « Pour savoir pourquoi le pays n’a toujours pas de gouvernement, il faut s’adresser à Michel Aoun, Nagib Mikati et Gebran Bassil », commente-t-elle.
commentaires (10)
Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont devenus des clowns? Ils ne se rendent ps compte que le pays est dans la mouise? Et le peuple? Jusqu'a quand va-t-il endurer cet etat de chose?
IMB a SPO
19 h 38, le 08 septembre 2021