Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de nouveau promis dimanche soir que son parti allait importer du carburant depuis l'Iran, soumis à des sanctions américaines, tandis que le Liban connaît de dramatiques pénuries d'hydrocarbures, accentuées par l'annonce de la levée des subventions sur ces produits par la Banque centrale.
"Si Dieu le veut nous importerons du carburant en provenance d'Iran. Je vous tiendrai informés dans deux ou trois jours", a déclaré le chef du parti chiite dans son prêche quotidien des soirées de Achoura. Le chef du Hezbollah a affirmé que l'État libanais a refusé sa proposition d'acheter du carburant d'Iran, en raison de pressions américaines. A plusieurs reprises, Hassan Nasrallah avait déjà déclaré son intention d'importer ces hydrocarbures, affirmant qu'ils seraient payés en livres libanaises. "Si l’État n’en a pas le courage, nous irons nous-mêmes négocier l’achat de carburant à Téhéran", avait-il lancé il y a quelques semaines.
L’Iran détient les quatrièmes réserves mondiales de pétrole, mais ses exportations sont sous embargo américain, ce qui rend toute transaction commerciale irréaliste. En achetant du pétrole iranien, sans exemption octroyée en amont par Washington, Beyrouth s’exposerait donc à des sanctions.
Cette proposition du dignitaire chiite intervient alors que le Liban connaît des pénuries massives d'électricité et d'essence, provoquant la paralysie du pays et menaçant des secteurs vitaux. "Nous lançons un appel à ceux qui stockent de l'essence dans les maisons et les quartiers. Vous commettez un crime dangereux", a affirmé le secrétaire général du Hezbollah, au lendemain de l'explosion d'une cuve d'hydrocarbures dans le Akkar, faisant 28 morts et près d'une centaine de blessés. "La plupart des entreprises et des stations-service sont responsables de la situation par cupidité", a-t-il jugé, jetant également la pierre à ceux qui revendent les carburants au marché noir pour faire des profits.
Une large partie du carburant financé par la Banque du Liban (BDL) est stockée par des spéculateurs ou part en contrebande en Syrie voisine, sous sanctions internationales. La BDL a annoncé mercredi soir la levée des subventions, ce qui a provoqué un tollé sur la scène politique et dans la rue libanaise. Cette décision n'a pas été appliquée pour l'heure et l'armée a été chargée de gérer la distribution des carburants.
Hassan Nasrallah a enfin appelé à la formation "au plus vite" d'un gouvernement, exhortant "toutes les parties à faire des compromis".
commentaires (17)
Enfin du carburant béni par les barbus que demander de mieux ...
Zeidan
14 h 41, le 17 août 2021