
António Guterres a adressé une lettre au Conseil de sécurité des Nations unies lui demandant d’envisager le renouvellement du mandat de la Finul au Liban jusqu’au 31 août 2022. Photo d’archives AFP
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a adressé une lettre au Conseil de sécurité lui demandant d’envisager le renouvellement du mandat de la Finul au Liban, qui arrive à expiration fin août, pour une nouvelle période d’un an, c’est-à-dire jusqu’au 31 août 2022. Cette missive, datée du 4 août, fait référence à la lettre que lui avait adressée dans ce sens la ministre sortante des Affaires étrangères et des Émigrés par intérim, Zeina Acar, en juin.
Dans cette lettre, M. Guterres déplore qu’« aucun progrès concret n’ait été accompli » au niveau du cessez-le-feu permanent ni de la recherche d’une solution à long terme au conflit exigés par le Conseil de sécurité dans la résolution 1701. Le chef de l’ONU avait présenté il y a près d’un mois un rapport au Conseil de sécurité sur l’application de cette résolution. Celle-ci a été au centre de la réunion qu’il a tenue hier au palais de verre à New York. « Les négociations sur le renouvellement du mandat de la Finul devraient débuter la semaine prochaine », indique une source diplomatique occidentale à L’Orient-Le Jour. « La Finul se heurte à des problèmes sans cesse renouvelés quant à la façon dont elle peut mener ses opérations, notamment à des restrictions qui continuent d’entraver sa liberté de mouvement et à un risque toujours aussi grand de reprise des hostilités entre les parties », constate M. Guterres.
Il estime qu’il est primordial que la Finul puisse circuler librement dans l’ensemble de sa zone d’opérations et sur toute la longueur de la ligne bleue. Cela alors que les Casques bleus n’ont toujours pas obtenu un accès libre à plusieurs lieux présentant un intérêt, notamment certains sites de Green without Borders (une ONG qui serait liée au Hezbollah selon certaines sources, NDLR) et quelques itinéraires de patrouille. Concernant les tunnels qui traversent la ligne bleue et dont la Finul a confirmé l’existence, M. Guterres note que les autorités libanaises doivent procéder à une enquête approfondie du côté libanais et que la Finul doit avoir accès aux sites en question. « Les deux parties ne se sont toujours pas acquittées des obligations que leur impose la résolution. Israël doit retirer ses forces de la partie nord du village de Ghajar et de la zone adjacente située au nord de la ligne bleue, et cesser de violer l’espace aérien libanais », insiste-t-il.
Le secrétaire général de l’ONU appelle aussi le gouvernement libanais à « exercer une autorité effective sur l’ensemble du territoire, le protéger contre tout acte hostile et veiller à ce que la zone comprise entre la ligne bleue et le Litani soit exempte de personnel armé, de matériel et d’armes non autorisés, seuls l’État libanais et la Finul étant autorisés à en disposer ».
L’armée, partenaire stratégique
Pour le locataire du palais de verre, la stabilité du Liban a été mise à mal également par la détérioration continue de la situation économique, aggravée par l’impact de la pandémie de coronavirus. « Si toutes les institutions de l’État sont débordées par la situation politique et économique actuelle du pays, l’armée libanaise et les autres institutions de sécurité jouent un rôle particulièrement important pour garantir la stabilité du pays », avance-t-il, insistant sur la nécessité de leur apporter « un appui politique et un équipement renouvelé ». L’armée a dû mener des missions de sécurisation ailleurs sur le territoire et s’est vue contrainte de réduire sa présence dans la zone d’opérations de la Finul, constate M. Guterres, qui appelle la communauté internationale à lui prêter main-forte. Les mécanismes de liaison et de coordination mis en place par la Finul avec l’armée libanaise et les Forces de défense israéliennes, dans le cadre de réunions bilatérales et du forum tripartite, demeurent essentiels pour atténuer les tensions dans les zones sensibles limitrophes de la ligne bleue.
Rôle de la Finul
À la suite de la double explosion dévastatrice survenue au port de Beyrouth le 4 août 2020, un groupe d’intervention du génie de la Finul a été déployé dans le port conformément à la résolution 2539 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée en 2020. Composé de 150 Casques bleus issus de treize contingents, le groupe d’intervention a, trois semaines durant, déblayé 12 000 tonnes de débris et démantelé quatre entrepôts endommagés. Il a également aidé à restaurer des bâtiments culturels et historiques.
Au 21 juillet 2021, les effectifs militaires de la Finul de 45 pays fournisseurs de contingents, avec à leur tête le général de division Stefano Del Col, chef de la mission et commandant de la force, s’établissaient à 10 101 soldats, dont 635 femmes. Le groupe d’intervention navale de la Finul comporte cinq navires, un hélicoptère et 559 militaires. La composante civile de la force compte 241 personnes recrutées sur le plan international et 557 sur le plan national.
Dans sa résolution 75/230 du 30 juin 2021, l’Assemblée générale de l’ONU a ouvert des crédits de 476,8 millions de dollars afin de financer le fonctionnement de la force pour l’exercice allant du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022. Compte tenu de ce qui précède, le secrétaire de l’ONU recommande de proroger le mandat de la Finul pour une nouvelle période de 12 mois.
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a adressé une lettre au Conseil de sécurité lui demandant d’envisager le renouvellement du mandat de la Finul au Liban, qui arrive à expiration fin août, pour une nouvelle période d’un an, c’est-à-dire jusqu’au 31 août 2022. Cette missive, datée du 4 août, fait référence à la lettre que lui avait adressée dans...
commentaires (2)
La Finul devrait etre deployee dans la banlieue sud de Beyrouth... Il y a plus a y faire qu' au Liban Sud...
LeRougeEtLeNoir
10 h 51, le 12 août 2021