Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

La seule révolution qui vaille est celle de l’éducation et de la culture

Devant la tragédie du port de Beyrouth nous sommes tous boursouflés par l’ampleur de la terreur qui décima les vies de centaines de Libanais, en blessa des milliers et ravagea les espoirs de millions.

Bien entendu, nous devons tous nous mobiliser pour que justice soit rendue et que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé, en déférant tous les protagonistes qui ont agi sciemment ou par négligence devant le parquet, à commencer par « tous » les politiques.

Fort de ce constat, je trouve cohérent de se demander si cette explosion foudroyante a pu faire exploser tout individualisme dans notre société.

Nous le constatons ici sur Facebook, avec tous les réseaux sociaux et les médias comment toutes les appartenances (communautaires, politiques, sociales) sont dressées les unes contre les autres ; le pire, non par ignorance des marionnettes mais par leur propre adhésion à un système de corruption dont ils profitent.

Le cynique de la chose c’est que la compréhension du Liban et son amour ne font en aucun cas l’unanimité. Il y a autant d’idéologies et de conceptions du pays qu’il y a de parasites d’un système sclérosé par une gouvernance féodale en cartel et des relais d’exécution de la politique, du monde associatif et administratif.

La responsabilité ne peut jamais être sur les épaules d’un seul camp. Bien que la disparité des responsabilités devrait être assez pondérée dans les évaluations et loin des orientations partisanes.

À partir de ce constat de responsabilité collective, quel est l’espoir de voir naître enfin une vraie nation ?

À l’ombre des enracinements de ce cartel dans l’exercice démagogique et les pressions, depuis la création de la République libanaise jusqu’à ce matin, quels sont les paramètres de balisage d’une route menant à la création d’un Liban souverain et indépendant, où l’épée de la justice demeure au-dessus de tous les malfrats, quelles que soient leurs responsabilités ?

Et quelles sont les chances d’un lendemain qui chante ?

Il me semble que la seule révolution qui vaille est celle de l’éducation, de la culture et du cœur.

Si nous voulons vivre en paix, il nous faut en être les artisans. Comment pouvons-nous parler de civilisation de la paix, d’un Liban lieu de rencontres des civilisations, si nous ne cessons de lever des barricades entre nous ? Comme si nous étions éternels...

Les civilisations s’y rencontrent, certes. Mais à quoi bon se rencontrer si ce n’est pas pour améliorer l’existence et l’ancrer dans une stabilité de joie et de prospérité ?

Espérons que la rencontre des Libanais de tous bords avec les familles des victimes se fasse dans la paix des justes et qu’en sorte un projet de construction d’un pays au lieu de construire des pays à la taille microscopique de chacun.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Devant la tragédie du port de Beyrouth nous sommes tous boursouflés par l’ampleur de la terreur qui décima les vies de centaines de Libanais, en blessa des milliers et ravagea les espoirs de millions.
Bien entendu, nous devons tous nous mobiliser pour que justice soit rendue et que toute la lumière soit faite sur ce qui s’est passé, en déférant tous les protagonistes qui ont agi...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut