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Nos Lecteurs ont la Parole

Quand il est honteux d’exister...

Le pari lancé envers le monde semble perdu d’avance ; les jours se ressemblent mollement, et dans leur platitude glaciale, il ne nous reste qu’attendre, statufiés, devant les paroles mensongères des vérités inconnues, un fanatisme menaçant à l’autre bout de l’axe des tourments.

Ne parlez plus de ce pays sans désert où chantent les enlisements.

Ne parlez plus de ce pays de saints où l’enfer prie pour son châtiment.

Ne parlez plus d’un Liban d’antan fierté du Levant,

car c’est le coucher qui s’annonce, d’une terre qui vomit son peuple, d’un peuple qui joue l’autruche, d’une autruche stupéfaite, d’une stupéfaction risible sous les pieds du bourreau.

Il fait beau parfois de symboliser ce que le quotidien rend banal et pathétique, de transformer en images abstraites ce que les troupes moutonnières utilisent pour faire féconder les larmes pleurnichardes sous les voûtes de l’abjecte soumission. Peut-être qu’en symbolisant, la révolte trouvera son chemin parmi leurs jambes tremblotantes et leurs voix entrecoupées.

Comment au nom de tous les diables ne crie-t-on pas en chœur une révolution unifiée dans un pays qui dévide ventres, âmes, corps et mouvements ? Comment peut-on à juste titre faire de la situation actuelle une blague que les réseaux des générations numériques se partagent dans un ébahissement de sourds ? Comment accepter la danse diabolique du dollar et le remplissement par titration du benzène dans les automobiles jugées uniquement bonnes pour les « riches » ?

Une seule réponse semble être suffisamment plausible à tous ces « comment » disséminés sur cette fade page, qui sera la suivante : le peuple est dans son esprit même masochiste, auquel on aurait ôté toute dignité et qu’on aurait dressé cruellement sur les fourrures d’épines des chefs communautaires, dont il lèche les bottes et fait ses mets les plus délectables. Et sa haine pleine d’exceptions manifestée contre la classe dominante ne fait que mal celer les génuflexions sous-jacentes de ses bouches bouchées, esclavagisées, fustigées, torturées, affamées.

Dans ce pandémonium où corruption se confond avec ascétisme, où la famine est négociable par-dessus les prix des marchandises, où l’homme s’égale à la poussière piétinée, où les femmes n’ont pas de quoi honorer leurs menstrues – source de vie que les dirigeants sacrifient aux rasoirs patriarcaux –, où les mères se battent comme dans la jungle pour s’approprier la nourriture de leur enfants, où ces mêmes guerriers se taisent ou crient en solo, il est honteux d’exister, il est honteux de respirer, il est honteux d’être sans être.

Les batailles manquent de radicalisme et se limitent à quelques paroles crachées devant les médias des fouets gouvernementaux, les chaînes de l’esclavagisme ne font plus qu’une seule entité avec les poignées transpirantes, et mourir la tête haute n’est plus que l’envers du miroir de la survie des cous courbés.

À la volonté de vie, à la volonté du sang rouge, je dédie ce cri écrit dans la mare des chuchotements visuels et vociférations muettes, des miettes de tristesse et morceaux de mélancolie.

Le pari lancé envers le monde semble perdu d’avance ; les jours se ressemblent mollement, et dans leur platitude glaciale, il ne nous reste qu’attendre, statufiés, devant les paroles mensongères des vérités inconnues, un fanatisme menaçant à l’autre bout de l’axe des tourments.

Ne parlez plus de ce pays sans désert où chantent les enlisements.

Ne parlez plus de ce pays de saints où l’enfer prie pour son châtiment.

Ne parlez plus d’un Liban d’antan fierté du Levant,

car c’est le coucher qui s’annonce, d’une terre qui vomit son peuple, d’un peuple qui joue l’autruche, d’une autruche stupéfaite, d’une stupéfaction risible sous les pieds du bourreau.

Il fait beau parfois de symboliser ce que le quotidien rend banal et pathétique, de transformer en images abstraites ce que les troupes moutonnières utilisent pour faire féconder les larmes pleurnichardes sous les voûtes de l’abjecte soumission. Peut-être qu’en symbolisant, la révolte trouvera son chemin parmi leurs jambes tremblotantes et leurs voix entrecoupées.

Comment au nom de tous les diables ne crie-t-on pas en chœur une révolution unifiée dans un pays qui dévide ventres, âmes, corps et mouvements ? Comment peut-on à juste titre faire de la situation actuelle une blague que les réseaux des générations numériques se partagent dans un ébahissement de sourds ? Comment accepter la danse diabolique du dollar et le remplissement par titration du benzène dans les automobiles jugées uniquement bonnes pour les « riches » ?

Une seule réponse semble être suffisamment plausible à tous ces « comment » disséminés sur cette fade page, qui sera la suivante : le peuple est dans son esprit même masochiste, auquel on aurait ôté toute dignité et qu’on aurait dressé cruellement sur les fourrures d’épines des chefs communautaires, dont il lèche les bottes et fait ses mets les plus délectables. Et sa haine pleine d’exceptions manifestée contre la classe dominante ne fait que mal celer les génuflexions sous-jacentes de ses bouches bouchées, esclavagisées, fustigées, torturées, affamées.

Dans ce pandémonium où corruption se confond avec ascétisme, où la famine est négociable par-dessus les prix des marchandises, où l’homme s’égale à la poussière piétinée, où les femmes n’ont pas de quoi honorer leurs menstrues – source de vie que les dirigeants sacrifient aux rasoirs patriarcaux –, où les mères se battent comme dans la jungle pour s’approprier la nourriture de leur enfants, où ces mêmes guerriers se taisent ou crient en solo, il est honteux d’exister, il est honteux de respirer, il est honteux d’être sans être.

Les batailles manquent de radicalisme et se limitent à quelques paroles crachées devant les médias des fouets gouvernementaux, les chaînes de l’esclavagisme ne font plus qu’une seule entité avec les poignées transpirantes, et mourir la tête haute n’est plus que l’envers du miroir de la survie des cous courbés.

À la volonté de vie, à la volonté du sang rouge, je dédie ce cri écrit dans la mare des chuchotements visuels et vociférations muettes, des miettes de tristesse et morceaux de mélancolie.

Le pari lancé envers le monde semble perdu d’avance ; les jours se ressemblent mollement, et dans leur platitude glaciale, il ne nous reste qu’attendre, statufiés, devant les paroles mensongères des vérités inconnues, un fanatisme menaçant à l’autre bout de l’axe des tourments.
Ne parlez plus de ce pays sans désert où chantent les enlisements.
Ne parlez plus de ce pays de...

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