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Politique - Diplomatie

Raï : L'Arabie n'a jamais violé la souveraineté du Liban

"Nous espérons que les partis politiques privilégieront l'intérêt libanais", affirme l'ambassadeur Walid Boukhari depuis Bkerké.

Raï : L'Arabie n'a jamais violé la souveraineté du Liban

Le patriarche maronite, Mgr Raï, recevant l’ambassadeur saoudien Walid Boukhari. Photo ANI

Le patriarche maronite, Mgr Raï, qui a célébré jeudi à Bkerké le centenaire des relations entre le patriarcat et l'Arabie saoudite, en présence de l'ambassadeur Walid Boukhari, a vanté les liens avec Riyad, rappelant que le royaume n'avait "jamais violé la souveraineté du Liban". Des propos qui sonnent comme une critique indirecte envers l'Iran et ses alliés au Liban, à leur tête le Hezbollah. Le prélat maronite a dans ce contexte constaté la détérioration des relations entre Beyrouth et Riyad ces dernières années, principalement en raison de la mainmise du Hezbollah et de ses alliés sur le Liban, et a dit espérer un retour à la normale sur le plan diplomatique. M. Boukhari a pour sa part déploré les efforts qui visent, selon lui, à éloigner le Liban de son environnement arabe, et a appelé les partis libanais à faire primer l'intérêt national, alors que le pays, en grave crise, est sans gouvernement depuis bientôt onze mois.

"Le choix des Libanais"
Lors d'une cérémonie à Bkerké pour fêter ce centenaire, en présence de nombreuses personnalités politiques et d'un représentant du président Michel Aoun, le patriarche maronite s'est lancé dans un plaidoyer en faveur de l'action de Riyad au pays du Cèdre. "L'Arabie saoudite comprend le sens et la valeur de la présence du Liban dans le monde arabe et a toujours agi pour garantir son indépendance et sa souveraineté", a estimé le prélat."Nous espérons vivement que les relations libano-saoudiennes retrouvent leur spontanéité et leurs anciennes valeurs", a également affirmé Mgr Raï.

L'Arabie saoudite, qui a longtemps joué un rôle-clé au Liban et participé à l'élaboration de l'accord de Taëf en 1989 qui a mis fin la guerre civile. Mais depuis 2017, et l'épisode de la séquestration du Premier ministre désigné, Saad Hariri, en Arabie saoudite, vraisemblablement sur ordre du prince héritier, Mohammad ben Salmane, Riyad semble s'être désengagé du dossier libanais, dénonçant la mainmise du Hezbollah sur le pays. Des saisies en Arabie de grandes quantités de drogues en provenance du Liban n'ont fait que compliquer ces relations ces derniers mois, alors que le Liban s'enfonce dans une grave crise socio-économique et politique.

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"L'Arabie saoudite n'a jamais violé la souveraineté du Liban, ni ses frontières, et ne l'a pas impliqué dans des guerres. Elle respecte le choix des Libanais, leur identité et leur mode de vie", a estimé le patriarche.
"Nos enfants émigrent en Arabie pour le travail. Ils y sont les messagers du Liban, pas ceux d'un autre pays ou un autre projet", a-t-il assuré, alors que de nombreux Libanais vont chercher du travail dans le royaume et que leur présence semble compromise par les rivalités entre les pays du Golfe et l'Iran qui finance la milice libanaise du Hezbollah. "Nous, tout comme Riyad, espérons former un gouvernement et organiser des élections législatives puis présidentielles", a-t-il réitéré.

Concept de minorités
Pour sa part, l'ambassadeur saoudien, Walid Boukhari, a "recommandé de préserver l'unité nationale au Liban".  affirmant son attachement à préserver le Liban-message et libre, souverain et indépendant.
"Nous espérons que les partis politiques privilégieront l'intérêt libanais", a-t-il lancé, alors que le Liban en plein effondrement attend un cabinet réformateur depuis près de onze mois tandis que chaque parti au pouvoir pose ses exigences. Pour le diplomate saoudien, "certains essaient de miner la relation entre le Liban et le monde arabe et de l'impliquer dans un axe qui porte atteinte à son identité arabe". Ses propos constituent une critique à peine voilée à l'Iran, ennemi juré de l'Arabie dans la région. "Il n'y a aucune légitimité pour le concept de minorités face à la légitimité islamo-chrétienne", a également estimé M. Boukhari. "Nous ne permettons pas que l'identité libanaise soit compromise sous quelque prétexte que ce soit. Chrétiens comme musulmans sont des composantes essentielles de l'identité levantine", a-t-il martelé.

Grillo et Shea en Arabie
Le Liban est sans gouvernement effectif depuis la démission de l'équipe de Hassane Diab dans la foulée de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Nommé en octobre de la même année pour former le nouveau cabinet, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, n'arrive toujours pas à accomplir sa mission, en raison notamment d'un conflit politico-personnel l'opposant au chef de l’État et son gendre, le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil.

Dans ce contexte, Paris et Washington tentent d'impliquer à leurs côtés Riyad dans la gestion du dossier libanais. C'est pour cela que l’ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, et l’ambassadrice des Etats-Unis, Dorothy Shea, se sont rendues jeudi dans le royaume afin de rencontrer des officiels saoudiens et évoquer la question libanaise avec eux.
Cette visite doit assurer le suivi de la rencontre conjointe des ministres des Affaires étrangères américain, français et saoudien, Anthony Blinken, Jean-Yves le Drian et Fayçal Ben Farhane, le 29 juin en Italie, en marge du sommet du G20, autour du dossier libanais. Les trois responsables avaient alors appelé les responsables libanais à "agir", en mettant en œuvre des "réformes urgentes pour stabiliser l'économie et soulager le peuple libanais". Ils avaient auparavant déploré ensemble à Paris, le 25 juin, l’incapacité des dirigeants politiques libanais à faire primer l’intérêt national du pays sur leurs intérêts personnels.

Le patriarche maronite, Mgr Raï, qui a célébré jeudi à Bkerké le centenaire des relations entre le patriarcat et l'Arabie saoudite, en présence de l'ambassadeur Walid Boukhari, a vanté les liens avec Riyad, rappelant que le royaume n'avait "jamais violé la souveraineté du Liban". Des propos qui sonnent comme une critique indirecte envers l'Iran et ses alliés au Liban, à leur tête le...

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LE HEZBOLLAH ET SES ALLIES. NOMMEZ-LES CES ALLIES QUI FONT PARTIE DE VOTRE BERGERIE. ALLAH YIRHAMAK YIE PATRIARCHE NASRALLAH SFEIR QUI ETAIT UN GRAND PATRIOTE ET NE LES MENAGEAIT PAS. D,OU ILS VISITERENT LE PAPE POUR L,OBLIGER A DEMISSIONNER. VOUS NE REMPLISSEZ PAS BIEN LE VACUM LAISSE PAR CE GRAND PATRIARCHE.

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 27, le 08 juillet 2021

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Commentaires (2)

  • LE HEZBOLLAH ET SES ALLIES. NOMMEZ-LES CES ALLIES QUI FONT PARTIE DE VOTRE BERGERIE. ALLAH YIRHAMAK YIE PATRIARCHE NASRALLAH SFEIR QUI ETAIT UN GRAND PATRIOTE ET NE LES MENAGEAIT PAS. D,OU ILS VISITERENT LE PAPE POUR L,OBLIGER A DEMISSIONNER. VOUS NE REMPLISSEZ PAS BIEN LE VACUM LAISSE PAR CE GRAND PATRIARCHE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 27, le 08 juillet 2021

  • Sauf durant la guerre civile lorsque l’Arabie finançait les palestiniens, plus tard les groupes islamist dans les camps et en dehors et lors de la prise en otage de Saad Hariri . Mais à part ça vraiment rien les pauvres

    Roger Xavier

    15 h 54, le 08 juillet 2021

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