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Nos Lecteurs ont la Parole

L’ illusion fédéraliste à l’ombre du Hezbollah

Les différentes crises – politique, économique, sécuritaire – que traverse notre pays suscitent de nombreux débats relatifs à d’éventuelles solutions. Une des solutions proposées est le fédéralisme. Les tenants de cette solution semblent croire que le fédéralisme se limite au « chacun chez soi ».

Quelques rappels semblent donc nécessaires.

À la base, le fédéralisme est un accord entre deux ou plusieurs parties sur la répartition des pouvoirs entre une autorité locale et une autorité fédérale. Localement, cela supposerait un accord entre les communautés du pays sur ce qui relèverait du pouvoir local et ce qui relèverait du pouvoir fédéral.

Or, l’une de ces communautés, la communauté chiite, qui est actuellement dominée par le Hezbollah, ne cache pas ses options :

Le pouvoir devrait appartenir au « théologien » (wilayet el-faqih). Il se fait que le « théologien » est le chef politique et religieux de l’État iranien.

Comment donc trouver un accord sur la répartition des pouvoirs, entre pouvoirs locaux et pouvoirs fédéraux, avec un partenaire qui ne reconnaît qu’un seul pouvoir, hors des frontières et religieux de surcroît ?

Il est donc évident que dans l’état actuel des choses, le fédéralisme n’est qu’une vue de l’esprit inapplicable en l’absence d’un partenaire chiite.

Par ailleurs, un autre aspect semble avoir échappé aux tenants du fédéralisme : les pouvoirs locaux accordés au Hezbollah, dans les circonstances présentes, seraient utilisés pour légaliser les armes de sa milice.

Quelle serait, sur le plan légal international, l’effet sur le Liban de la légalisation des armes d’une entité définie comme terroriste par les États-Unis, l’Europe, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe ?

Quel serait, sur le système bancaire libanais, l’effet de la légalisation des organisations financières d’une entité définie comme terroriste ?

Le fédéralisme, souhaitable dans l’absolu, nécessite d’abord l’existence d’un pouvoir d’État, actuellement inexistant au Liban.

Le « chacun chez soi » n’est pas du fédéralisme, mais une forme de résignation isolationniste.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Les différentes crises – politique, économique, sécuritaire – que traverse notre pays suscitent de nombreux débats relatifs à d’éventuelles solutions. Une des solutions proposées est le fédéralisme. Les tenants de cette solution semblent croire que le fédéralisme se limite au « chacun chez soi ».
Quelques rappels semblent donc nécessaires.
À la base, le...
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