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Société - Coronavirus au Liban

Deux décès et plus de 400 nouveaux cas ces dernières 24 heures

De nouveaux pays inclus dans la liste des destinations en provenance desquelles les arrivants à Beyrouth doivent se soumettre à quatre jours d'isolement dans un hôtel.

Des passagers arrivant à l'Aéroport international de Beyrouth, le 1er juillet 2021. Photo Marc Fayad

Le Liban a enregistré au cours des dernières 24 heures deux décès et 401 nouveaux cas de coronavirus, dont 49 en provenance de l'étranger, selon le bilan quotidien publié mercredi par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 546.366 le nombre de cas cumulés depuis février 2020, date de l'apparition de la pandémie dans le pays. Parmi ces cas, on dénombre un total de 7.867 décès et 533.761 guérisons. Pour ce qui est des cas toujours actifs, 101 patients sont hospitalisés, dont 46 sont admis aux soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests de dépistage effectués ces quatorze derniers jours est, lui, de 1,9 %, un chiffre en hausse par rapport aux dernières semaines.

La propagation beaucoup plus rapide du variant Delta, cette nouvelle mutation du coronavirus originaire d'Inde qui inquiète les experts, fait craindre le pire dans un Liban en plein effondrement socio-économique et financier, et dont le système hospitalier est au bord du gouffre. Pour éviter une catastrophe sanitaire, les experts insistent sur le respect des mesures de prévention, comme le port du masque et la distanciation, et surtout sur l'importance de la vaccination. Le nombre de personnes vaccinées au Liban reste en effet peu élevé. Selon les chiffres publiés mercredi, 21,7% des personnes éligibles ont reçu depuis mi-février une première dose de vaccin, et 11,3 % les deux injections nécessaires pour atteindre une immunité la plus complète possible avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm.

Le comité exécutif pour la vaccination a dans ce contexte indiqué mercredi soir que "les citoyens ayant reçu le vaccin en dehors du cadre de la plateforme officielle ne pourront pas obtenir le certificat de vaccination". Cette annonce intervient alors que le comité a reçu "des plaintes de citoyens ayant reçu le vaccin Pfizer dans des centres de vaccination sans la possibilité d'obtenir un certificat de vaccination officiel en raison de violations dans ces centres", précise le communiqué. Le comité a encore souligné que "s'il est possible d'obtenir la dose supplémentaire, cela doit se faire gratuitement et en coordination entre le centre de vaccination et la plateforme".

Nouvelles recommandations
Face à la propagation du variant Delta et à l'augmentation des cas observée ces derniers jours, la commission nationale chargée du suivi du Covid-19 a recommandé mercredi à l'issue de sa réunion que la direction de l'Aviation civile prenne des mesures afin que les passagers en provenance des Emirats arabes unis, d'Ethiopie, de Zambie, du Sierra Leone, du Malawi, du Kenya et de Gambie soient munis d'une réservation d'hôtel à leurs propres frais pour une durée de trois nuits (quatre jours) afin de s'isoler. Les voyageurs en provenance de ces pays et qui ont reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19 sont exemptés de cette mise en quarantaine. Jusque-là, seuls les passagers en provenance du Royaume-Uni, du Brésil et de l'Inde étaient tenus d'effectuer cette quarantaine (d'une durée de quatre nuits, initialement) à leur arrivée à Beyrouth. La commission avait précédemment appelé les autorités à faire le suivi des cas positifs en provenance d’Éthiopie, d'Irak, d’Égypte, de France, de Turquie et des Émirats arabes unis, et avait envisagé de leur imposer aussi une quarantaine dans un hôtel. 

La commission a aussi recommandé au ministère de l'Intérieur de limiter à une seule personne le nombre de proches qui peuvent venir accueillir les arrivants à l'Aéroport international de Beyrouth dans le respect des mesures de prévention. Enfin, la commission a recommandé aux ministères de l'Intérieur et de la Santé et à la Croix-Rouge libanaise de mettre sur pied une cellule afin de surveiller les nouveaux cas et notamment des patients contaminés par les nouveaux variants du Covid-19. 

"Dommages regrettables mais inévitables"
Commentant l'arrivée du variant Delta au Liban à travers l'aéroport, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a critiqué ceux qui estiment que ce phénomène constitue un "dommage collatéral inévitable".
"On nous a dit que durant les crises financières, les besoins en devises fortes que rapportent les étrangers et les touristes s’accroît. Par conséquent, les nouveaux variants du coronavirus qui arrivent de l'étranger seraient considérés comme des dommages collatéraux regrettables mais inévitables", a écrit le médecin sur Twitter. "Un conseil pareil a été donné l'été dernier et avant Noël", a-t-il regretté. 

Suite au relâchement observé l'été dernier et en fin d'année au niveau des mesures sanitaires, le nombre de cas positifs avait atteint des records dangereux. Les hôpitaux étaient saturés et plusieurs confinements ont été imposés dans tout le pays afin de faire face à cette catastrophe sanitaire. Les experts de santé craignent que le même épisode se répète cette année d'une manière encore plus sévère, vu que le secteur hospitalier est en pleine crise. Les hôpitaux souffrent en effet d'une pénurie de matériel médical, de médicaments et d'hydrocarbures, alors que beaucoup de soignants ont quitté le Liban vers des pays qui leur offrent de meilleurs conditions de vie et de travail. 

"Personne n'a déterminé l'impact économique des pertes humaines. Quand les gens ont la mémoire courte, les chefs politiques ont tendance à se fixer des objectifs à court terme. Avec la hausse des contaminations, quelles mesures seront adoptées pour la protection publique ?", s'est interrogé le Dr Abiad. "Dans les systèmes démocratiques, les chefs politiques sont responsables de leurs décisions au final. Dans les autres systèmes, les gens ordinaires sont le maillon le plus faible, et dans ces sociétés, comme le disent les Grecs, les forts font ce qu'ils veulent alors que les faibles subissent", a-t-il enfin déploré.

Le docteur Abdel Rahman el-Bizri, président de la commission nationale de vaccination contre le Covid-19, a de son côté écrit mercredi sur son compte Twitter que "nous devons accepter le fait que le variant Delta est devenu un des virus qui se transmettent au sein de la société libanaise". Il a dans ce cadre souligné qu'il était important de le contenir en se faisant vacciner et en prenant des précautions.

Le Liban a enregistré au cours des dernières 24 heures deux décès et 401 nouveaux cas de coronavirus, dont 49 en provenance de l'étranger, selon le bilan quotidien publié mercredi par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 546.366 le nombre de cas cumulés depuis février 2020, date de l'apparition de la pandémie dans le pays. Parmi ces cas, on dénombre un...
commentaires (1)

C'est l'ébauche d'une courbe exponentielle, possible. Bienvenue au Liban avec des tests faux négatifs. Mais, ce sont vos parents qui vont endurer les premiers.

Esber

21 h 18, le 07 juillet 2021

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Commentaires (1)

  • C'est l'ébauche d'une courbe exponentielle, possible. Bienvenue au Liban avec des tests faux négatifs. Mais, ce sont vos parents qui vont endurer les premiers.

    Esber

    21 h 18, le 07 juillet 2021

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