Le porte parole du département d'Etat américain, Ned Price, a déclaré jeudi que Washington et la communauté internationale s'attendent à ce que les dirigeants libanais fassent preuve de "flexibilité" pour former un gouvernement capable d'engager de vraies réformes pour redresser l'économie du pays. Il a également rappelé que "des actions concrètes" demeurent "cruciales" pour aider le Liban, noyé dans une crise économique inédite et qui reste sans gouvernement effectif depuis bientôt onze mois. Toutefois, M. Price n'a mentionné à aucun moment l'imposition de nouvelles sanctions contre les dirigeants libanais.
Le responsable américain s'exprimait lors d'un point de presse qui est intervenu deux jours après une réunion en Italie entre le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, et ses homologues français, Jean-Yves Le Drian, - très impliqué aux côtés du président Emmanuel Macron dans le dossier libanais - et saoudien, Fayçal ben Farhane. Les trois responsables avaient pressé d'une seule voix les dirigeants libanais d'agir pour débloquer la crise.
Intérêts partagés
Dévoilant les grandes lignes de ces discussions, Ned Price a fait savoir que les trois pays "partagent des intérêts" concernant le Liban, et que les trois responsables ont notamment évoqué l'urgence pour le Liban de se doter d'un gouvernement qui opterait pour des "actions concrètes", à même de débloquer l'aide promise au Liban.
"Nous avons été très clairs quant à notre engagement avec les autres parties (prenantes au dossier), y compris les Saoudiens et les Français et tout autre gouvernement de par le monde, sur le fait que nous nous attendons à ce que les leaders libanais fassent preuve de suffisamment de flexibilité pour former un gouvernement capable et déterminé à opérer des réformes importantes et fondamentales, ce qui permettrait aux Libanais de déployer tout leur potentiel", a expliqué M. Price. Selon lui, "la communauté internationale est claire sur le fait que des actions concrètes demeurent cruciales pour débloquer les aides à long terme promises au Liban".
Nommé en octobre 2020 pour former une nouvelle équipe ministérielle après la démission de celle de Hassane Diab dans la foulée de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, le Premier ministre désigné Saad Hariri n'a toujours pas réussi à former son équipe, notamment en raison d'un bras de fer politico-personnel avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, et son gendre, le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. La France a déjà imposé des sanctions contre les dirigeants qu'elle estime responsables du blocage, sans toutefois rendre publics les noms des personnes visées. L'Union européenne, sous l'impulsion de Paris, travaille également sur d'éventuelles sanctions.
"Nous avons toujours dit que le peuple libanais mérite un gouvernement qui opérerait urgemment les réformes à même de sauver l'économie moribonde du pays", a rappelé le porte-parole du département d’État américain, Selon lui, la situation actuelle s'explique par "des décennies de corruption et de mauvaise gestion de la part des leaders politiques". "Nous continuons à les appeler à mettre de côté leur politique du bord du gouffre et à œuvrer pour l'intérêt commun des Libanais", a encore dit Ned Price.
Enfin, dans une réponse à une autre question, Ned Price a confirmé que le dossier libanais a été évoqué, sous l'angle humanitaire, par le secrétaire d'Etat US, lors de son entretien avec le pape François à Rome il y a quatre jours. Jeudi, le souverain pontife, qui a convié des religieux chrétiens du Liban au Vatican, a critiqué sans les nommer les dirigeants libanais, affirmant que le pays du Cèdre ne peut pas être laissé à la merci des "sans scrupules".
commentaires (9)
Il n’est pas très net Price, il nous répète aussi ce que les autres n’ont pas cesser de ressasser à maintes reprises. A Force de flexibilité on est complètement démantibulé. Il n’y a qu’à voir Joumblatt dans quel état il est le pauvre, tordu de partout c’est à se demander comment il tient encore debout. Depuis qu’il prône la compromission et à force de mettre de l’eau dans son vin il est complètement rouillé. De toute façon il paraît qu’il n’y a même plus d’eau au Liban.
Le Point du Jour.
00 h 50, le 04 juillet 2021