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Nos Lecteurs ont la Parole

L’apaisement face à l’Iran = guerre dévastatrice

L’apaisement est sur le plan international une politique diplomatique consistant à faire des concessions politiques, matérielles ou territoriales face à une puissance agressive afin d’éviter un conflit.

Cette politique a été pratiquée lors de la montée du nazisme et du fascisme en Europe dans les années 30. Elle a conduit au pacte de Munich conclu le 30 septembre 1938 par l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Troisième République française et le royaume d’Italie. Il prévoyait « la cession à l’Allemagne du territoire allemand des Sudètes » de la Tchécoslovaquie.

Neville Chamberlain, Premier ministre de Grande-Bretagne (1937-1940), fut le champion de cette politique, quoiqu’il fût devancé par ses prédécesseurs Ramsay MacDonald (1929-1935) et Stanley Baldwin (1935-1937). Winston Churchill s’y était opposé. Il succéda à Chamberlain.

Il faut cependant se rendre compte que les exigences des dictateurs ne sont jamais limitées et que l’apaisement leur laisse le temps de se renforcer.

Ainsi, le 1er septembre 1939, onze mois après la signature du pacte de Munich, Hitler envahit la Pologne. C’est le début de la Seconde Guerre mondiale. Bilan : destruction de l’Europe et d’une partie de l’Asie, 50 millions de morts, des centaines de millions de handicapés…

L’histoire se répète-t-elle ?

Le parallèle entre hier et aujourd’hui est flagrant : remplacez Hitler, Mussolini et Franco par Khamenei, les dictatures fascistes de l’Europe par la théocratie islamique de l’Iran, la politique d’apaisement menée par les démocraties en direction des pays fascistes par leur politique d’apaisement d’aujourd’hui en direction de l’Iran.

Ce parallèle appelle les remarques suivantes :

1) Dans les pays dont le système politique est démocratique, les dirigeants élus sont tributaires d’électeurs crédules soucieux exclusivement de leurs problèmes au quotidien et généralement peu enclins à comprendre les enjeux stratégiques, ainsi que du gros capital, surtout après la mondialisation. Ce fait, couplé avec l’alternance du pouvoir, rend quasi impossible aux démocraties d’avoir des plans à long terme pour faire face aux défis existentiels et stratégiques.

2) À l’opposé, les États autoritaires, surtout ceux qui sont sous-tendus par une idéologie, jouissent de la continuité du pouvoir et sont donc en mesure de planifier et de mettre en œuvre des stratégies à long terme en concordance avec leur idéologie pour faire face aux défis et confronter leurs ennemis et leurs adversaires.

Dans ce contexte, la République islamique d’Iran se singularise. À l’opposé de l’idéologie fasciste qui s’est développée suite aux frustrations circonstancielles des peuples en réaction aux dures conditions imposées aux pays vaincus lors de la Première Guerre mondiale, et à l’opposé de l’idéologie communiste universaliste contraire à la nature individualiste de l’homme, l’idéologie religieuse de la République islamique est bien ancrée dans la conscience collective des chiites duodécimains.

À l’instar de l’idéologie fasciste, elle relève aussi d’une frustration politico-religieuse bien plus profonde et structurelle à dater de l’aube de l’islam.

À l’instar de l’idéologie communiste, elle a une vocation universelle en ce sens que la République islamique a pour objectif final d’islamiser l’humanité entière, et non seulement le Moyen-Orient, sur base du chiisme duodécimain, version wilayat el-faqih.

3) De nos jours, le pacte de Munich correspondrait au retour des États-Unis à l’accord nucléaire avec l’Iran dans sa version d’origine de 2015. C’est très vraisemblablement ce qui va se passer bientôt. La levée des sanctions les plus importantes et la libération d’importantes sommes d’argent bloquées dans le système financier international vont non seulement booster l’économie iranienne, mais vont permettre à l’Iran d’augmenter son potentiel militaire déjà assez substantiel, mais aussi et surtout de dynamiser la brigade al-Qods et l’axe dit de la résistance.

Il va sans dire que pour l’Iran, il n’est absolument pas question de réviser dans une étape ultérieure les termes de l’accord nucléaire, ni surtout de limiter la production des missiles ou tout autre armement, et plus encore d’arrêter ou de suspendre ou de limiter ses opérations jihadistes (bien au contraire). Pourquoi ? Parce que la raison d’être du régime iranien est le jihad et y mettre un frein le ferait chuter.

Il ne faut surtout pas sous-estimer les capacités de la République islamique d’Iran. Ceux qui connaissent la nature du régime iranien, sa résilience, son ancrage populaire, son jusqu’au-boutisme ne devraient pas s’étonner des dégâts qu’il pourrait occasionner.

La foi ne déplace-t-elle pas les montagnes ?

À quand donc une « Troisième Guerre mondiale pas comme les autres » ? (C’est le titre de mon livre publié il y a presque quatre ans. Il avait pour sous-titre « Stratégie pour confronter un jihadisme sans frontières »).


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L’apaisement est sur le plan international une politique diplomatique consistant à faire des concessions politiques, matérielles ou territoriales face à une puissance agressive afin d’éviter un conflit.Cette politique a été pratiquée lors de la montée du nazisme et du fascisme en Europe dans les années 30. Elle a conduit au pacte de Munich conclu le 30 septembre 1938 par...

commentaires (1)

..."""nous voulions eviter la guerre en choisissant le deshonneur ?...""" eh bien en veux tu en voila, ceci ET cela pour l'eternite ! NB. deja que pour ce qui est déshonneur,ca avait precede khoumeini et son ideologie .

Gaby SIOUFI

11 h 05, le 14 juin 2021

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Commentaires (1)

  • ..."""nous voulions eviter la guerre en choisissant le deshonneur ?...""" eh bien en veux tu en voila, ceci ET cela pour l'eternite ! NB. deja que pour ce qui est déshonneur,ca avait precede khoumeini et son ideologie .

    Gaby SIOUFI

    11 h 05, le 14 juin 2021

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