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Société - Crise sanitaire

Les « Blouses blanches » appellent l’ONU à intervenir pour sauver le secteur de la santé

Médecins, infirmières et infirmiers ont affirmé, lors d’un sit-in observé devant le ministère de la Santé, ne faire confiance qu’aux institutions internationales.

Les « Blouses blanches » appellent l’ONU à intervenir pour sauver le secteur de la santé

Plusieurs dizaines de médecins, d’infirmières et infirmiers ont pris part au sit-in observé hier devant le ministère de la Santé à l’initiative des Blouses blanches. Photo Mohammad Yassine

Face à la menace d’un effondrement total du secteur sanitaire en raison de la pénurie croissante de médicaments et de matériel médical subventionné, les « Blouses blanches », un collectif de médecins et d’infirmier(ère)s issu du mouvement de contestation du 17 octobre, ne pouvaient pas rester les bras croisés. Hier, ils ont tiré la sonnette d’alarme lors d’un sit-in observé devant le siège du ministère de la Santé, à Bir Hassan. Affirmant réclamer que soient respectés les « droits » de la population en ce qui concerne l’accès aux soins, plusieurs dizaines de médecins, infirmières et infirmiers ont appelé les Nations unies, l’Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale à « intervenir » dans les plus brefs délais.

« Les subventions chaotiques n’assurent pas les médicaments aux citoyens mais aux mafias de la contrebande », « Pourquoi n’est-il pas mis fin au trafic de médicaments ? », « Avec l’effondrement économique et financier, l’industrie locale du médicament nous sauvera », « Nous appelons l’Organisation mondiale de la santé à collaborer avec l’armée, la Croix-Rouge libanaise et les centres universitaires »… pouvait-on, notamment, lire sur les pancartes brandies par les protestataires.

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« Nous sommes venus crier notre refus de cette corruption qui gangrène le secteur depuis qu’il a été pris en charge par ce gouvernement (sortant de Hassane Diab) et ce ministère », confie à L’Orient-Le Jour le Dr Hadi Mrad. « Ils ont porté des coups à toutes les composantes du secteur de la santé », poursuit-il, appelant à « la mise en place d’un plan B juste et transparent ». « Nous ne faisons pas confiance à ce ministère, martèle-t-il encore. Nous ne faisons confiance qu’aux institutions internationales. » « Nous ne pouvons plus nous taire, insiste le Dr Mrad. Ils (la classe politique) nous ont tués à travers l’explosion du 4 août (au port de Beyrouth), et aujourd’hui, ils nous infligent une mort lente par le biais de leurs stratégies corrompues pour le secteur. »

À ses côtés, la docteure Nathalie Nader Mahfoud exprime son désarroi et sa colère. « Ce n’est pas pour que les gens meurent aux portes des hôpitaux que nous avons étudié pendant des années et préparé nos diplômes, s’indigne-t-elle. Et dire que le Liban avait pour vocation de devenir l’hôpital du Moyen-Orient... On nous a promis d’aller en enfer. Nous y sommes déjà. Que quelqu’un nous aide à en sortir ! »

« Pour diriger une entreprise, une fonction publique ou un État, il faut être visionnaire », tonne, pour sa part, le Dr Sami Slaba. « Le problème, c’est que nos responsables non seulement ne sont pas visionnaires, mais en plus ils sont “divisionnaires”. Ce que l’on vit actuellement est la pire étape de notre vie professionnelle », ajoute-t-il.

« Une crise sans précédent »

Peu après 10h, un groupe d’ingénieurs indépendants a rejoint les Blouses blanches. Abdallah Haddad explique que le syndicat des ingénieurs et ceux de toutes les professions libérales font face à des annulations de contrats d’assurance conclus avec les compagnies privées. « Nous ne pouvions que prendre part à ce sit-in, d’autant plus que c’est une question qui touche tout le monde. »

Plus d’une heure après le début du sit-in, des représentants des manifestants ont réussi à s’introduire dans l’enceinte du ministère de la Santé, forçant ainsi le barrage formé par les militaires et les agents de sécurité. Ils ont demandé à s’entretenir avec le ministre sortant, Hamad Hassan, ou son représentant. Une requête restée sans réponse.

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Se prononçant au nom des protestataires, le Dr Fadi Haddad affirme que « le Liban est confronté à une crise sans précédent dans le secteur de la santé qui met en péril la vie d’un grand nombre de Libanais ». « À la lumière de cette corruption persistante de la classe dirigeante, soutenue par une impunité bien institutionnalisée, nous nous retrouvons actuellement face à un État défaillant, déplore-t-il. Par conséquent, l’association des médecins des hôpitaux universitaires, avec l’organisation des blouses blanches, lance un appel désespéré à l’Organisation mondiale de la santé pour qu’elle intervienne directement et prenne les choses en mains. Nous demandons que soit envoyée sans plus attendre au Liban une commission d’enquête pour investiguer et empêcher la destruction croissante par l’État de son propre secteur de la santé. » Et le Dr Haddad de conclure : « Il s’agit d’un appel au secours et d’une question de grande urgence. Cela nécessite l’intervention immédiate des Nations unies, de l’OMS et de la Banque mondiale, pour des raisons humanitaires, afin de sauver ce qui restera du peuple libanais. »

Face à la menace d’un effondrement total du secteur sanitaire en raison de la pénurie croissante de médicaments et de matériel médical subventionné, les « Blouses blanches », un collectif de médecins et d’infirmier(ère)s issu du mouvement de contestation du 17 octobre, ne pouvaient pas rester les bras croisés. Hier, ils ont tiré la sonnette d’alarme lors d’un sit-in...

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