Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a critiqué hier la proposition du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah d’importer du pétrole d’Iran afin de pallier les graves pénuries dans le pays, ainsi que son discours au sujet de la formation du gouvernement.
Comme solution aux graves pénuries de carburant, le numéro un du Hezbollah avait proposé à l’État, dans un discours mardi soir, de négocier avec Téhéran l’importation de pétrole iranien. « Et que l’État essaye d’empêcher l’acheminement d’essence et de mazout au peuple libanais ! » avait-il ajouté sur le ton du défi.
Affirmant que l’État se trouve entre les mains de Hassan Nasrallah, Samir Geagea s’est adressé à ce dernier en ces termes : « Toute cette proposition n’est pas réaliste. Celui qui veut importer de l’essence doit avoir des entrepôts, et les sociétés privées ou l’État seront exposés à des sanctions s’ils mettaient leurs entrepôts à disposition. » Le chef des FL a ensuite qualifié la proposition du leader chiite de « coup de communication politique », estimant que ce dernier ferait mieux de « cesser de faire pression pour le maintien des subventions sur le fuel qui fait l’objet d’une contrebande en direction de la Syrie, au profit de vos gens ».
La crise gouvernementale
Sur le plan politique, et toujours en réponse au chef du parti chiite, M. Geagea a abordé la question de l’impasse gouvernementale, non sans ironiser au sujet de l’argumentation développée par Hassan Nasrallah. « À vous entendre, on vous croirait dans une des longues files d’attente devant les stations d’essence. Il nous faut un mouchoir pour pleurer lorsqu’on vous entend appeler à la formation du gouvernement. » « Je vous rappelle que vous avez bloqué le pays un an et demi pour que Michel Aoun accède à la présidence, vous et vos alliés avez la majorité parlementaire, et le gouvernement de gestion des affaires courantes a été formé par vous », a martelé M. Geagea en s’adressant au secrétaire général du Hezbollah.
« Nous sommes minoritaires au Parlement et cela va bientôt faire deux ans que nous sommes hors du gouvernement, a-t-il poursuivi. Nous avons le droit de nous plaindre. Mais vous ? Qui est responsable de quoi dans ce pays ? Le pays est en train de mourir et vous constituez la majorité. »
Pour le chef des FL, « le salut réside uniquement dans des élections législatives anticipées ». « Cela fait huit mois que nous n’arrivons pas à former un gouvernement, n’est-ce pas suffisant pour recourir à des législatives anticipées ? » a-t-il demandé. Lors de son dernier discours, Hassan Nasrallah avait rejeté la tenue d’élections anticipées, une menace brandie autant par ses adversaires que par certains de ses alliés, notamment le Courant patriotique libre de Gebran Bassil.
Au début de son allocution, le chef des FL avait auparavant dénoncé « la façon de travailler du gouvernement » sortant de Hassane Diab, affirmant qu’elle « n’est pas logique ». « Il est demandé qu’il accompagne la population face aux crises, a-t-il ajouté.
commentaires (3)
Félicitations Mr. Geagea voilà quelqu'un qui parle , j'espère , en italien on dit , spero che non l'ho fanno fuori...
Eleni Caridopoulou
21 h 38, le 11 juin 2021