L'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, Fawzi Kabbara, a prévenu le ministère libanais des Affaires étrangères que les autorités saoudiennes s'apprêteraient à bannir toutes les importations en provenance du Liban, le pays du Cèdre n'ayant pas pris les mesures adéquates pour freiner la contrebande, notamment le trafic de drogue, en direction du royaume. Cette mise en garde intervient alors que, fin avril, Riyad avait suspendu les importations de fruits et légumes libanais comme mesure de rétorsion après avoir découvert une cargaison d'amphétamines cachées dans des grenades en provenance du Liban, via la Syrie.
Contrebande "qui nuit au royaume"
Dans une note adressée le 2 juin au ministère des Affaires étrangères avec la mention "très urgent", M. Kabbara affirme n'avoir "toujours pas reçu de réponses (de la part des autorités libanaises) contenant les mesures effectives pour stopper la contrebande qui nuit au royaume". Le diplomate affirme ensuite avoir reçu "des rapports qui font état de nouvelles mesures d'escalade que comptent prendre les autorités saoudiennes".
Citant des informations fournies par des "exportateurs et des transitaires", M. Kabbara souligne que les autorités saoudiennes "s'apprêtent à bannir toutes les importations en provenance du Liban (...) à partir de la seconde moitié du mois de juin".
Le diplomate explique ensuite que certains exportateurs libanais ont informé l'ambassade que les formulaires des douanes saoudiennes ne contiennent déjà plus la mention du Liban comme pays d'origine des produits lorsqu'il s'agit d'effectuer les démarches nécessaires auprès des banques, ce qui empêche de facto l'importation de ces produits libanais au Royaume. Fawzi Kabbara indique ensuite avoir contacté le ministère saoudien des Affaires étrangères afin de vérifier toutes ces informations. Il demande enfin au ministère libanais d'informer les ministères concernés par ce dossier.
Le ministre libanais sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, avait été chargé par le président Michel Aoun de suivre cette affaire. Depuis, le ministre enchaîne les tournées d'inspection et Beyrouth annonce régulièrement des saisies de drogues, notamment à destination de l'Arabie. Des annonces qui ne semblent pas convaincre le Royaume.
Les craintes de nouvelles mesures restrictives saoudiennes interviennent quelques semaines après des propos de l'ex-ministre sortant des Affaires étrangères, Charbel Wehbé, qui critiquait l'Arabie saoudite et les pays du Golfe, et qui a failli provoquer un crise diplomatique ouverte, avant d'être écarté de son poste. Dans une interview accordée à la chaîne al-Hurra, Charbel Wehbé avait accusé ces pays de financer les groupes terroristes, tout en tenant des propos racistes à l'égard de leurs populations.
En riposte, Riyad s'était alors contenté d'une réaction calculée, convoquant Fawzi Kabbara et lui remettant un document de protestation officiel de la part des autorités saoudiennes. L'ambassadeur d'Arabie au Liban, Walid Boukhari, avait pour sa part assuré que les Libanais établis à Riyad ne seraient pas expulsés.
Vous vous êtes mal renseigné messieurs les Seoudiens vous devez parler avec le Hezbollah !!!!
20 h 15, le 04 juin 2021