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Société - Gouvernance

« Impact », un petit pas vers la transition numérique

Le président de l’Inspection centrale, Georges Attié, a présenté hier au Parlement les prestations de la plateforme électronique qu’il développe depuis mars 2020.

« Impact », un petit pas vers la transition numérique

La jeune équipe de Siren Associates collabore activement à la plateforme numérique Impact. Photo Mario Tannous

« Il s’agit d’une expérience dans le sillage de la bonne gouvernance et de la transition numérique au sein de l’administration publique. » C’est en ces termes qu’a décrit hier le président de l’Inspection centrale, le magistrat Georges Attié, le travail qu’il entreprend depuis mars 2020 à travers la plateforme numérique Impact, financée par le Royaume-Uni, pour créer des bases de données accessibles aux parties prenantes des secteurs public et privé, faciliter la communication entre les institutions publiques et prévenir ainsi la corruption. Invité par le Parlement, M. Attié a présenté hier devant une trentaine de députés le résultat de son action menée avec la coopération de Siren Associates, une entreprise dirigée par l’activiste Carole Charabati, enseignante universitaire et chef d’entreprise de technologie, à la tête d’une équipe de 30 jeunes désireux de mettre leur expertise et leurs compétences au service de la réforme du secteur public. Dans l’espoir de parvenir à plus long terme à un État moderne, un premier pas semble donc franchi vers l’ébauche d’une gouvernance électronique, en paradoxe avec un marasme politique et économique inédit qui plonge le pays dans un archaïsme inimaginable.

« Notre démarche s’inscrit dans une volonté de développer les institutions publiques, d’organiser une coordination entre elles et d’assurer le suivi de leurs actes en vue de servir le citoyen », a affirmé le président de l’Inspection centrale, qui était entouré du représentant du président de la Chambre Nabih Berry, le député Yassine Jaber (mouvement Amal), ainsi que du ministre sortant des Affaires sociales Ramzi Moucharrafiyé, qui a collaboré activement à la plateforme pour la collecte des données liées aux familles les plus défavorisées, au bénéfice desquelles le programme de lutte contre la pauvreté a été établi l’an dernier.


Le président de l’Inspection centrale Georges Attié, avec à ses côtés le député Yassine Jaber et le ministre sortant des Affaires sociales Ramzi Moucharrafiyé. Photo ANI

Covid-19, explosion au port, recrutement illégal…

Au moyen d’une présentation PowerPoint, Georges Attié a affirmé qu’au pic de la propagation du coronavirus, la plateforme a été particulièrement efficace, en coordonnant le travail de 34 unités de la Croix-Rouge libanaise, 60 laboratoires et 434 travailleurs sociaux pour retracer les nouveaux cas. Impact a en outre octroyé 11 millions d’autorisations de déplacement pendant le confinement et les mesures sanitaires adoptées par le gouvernement. En outre, depuis l’arrivée des vaccins anti-Covid-19 au pays, plus d’un million de personnes ont été inscrites sur la plateforme numérique en coopération avec le ministère de la Santé. « Grâce à la technologie utilisée, les citoyens bénéficient du service public sans devoir payer de pots-de-vin », souligne M. Attié.

Parmi les autres ministères qui coopèrent avec la plateforme, ceux des Déplacés, de la Défense et aussi de l’Agriculture. « Nous avons effectué un recensement des terres agricoles », a indiqué dans ce cadre le président de l’Inspection centrale. Il s’est félicité de la performance, en notant que le ministère ne comporte que deux inspecteurs agronomes.

Sur un autre plan, Georges Attié a indiqué que deux semaines après la double explosion au port de Beyrouth survenue le 4 août, les dommages subis par les bâtiments publics ont pu être évalués « de manière transparente », grâce à des formulaires numériques mis à la disposition des administrations. Un autre module utilisé par Impact est celui permettant le recensement des déplacés syriens dans 1 611 localités, a indiqué par ailleurs M. Attié.

Sur un tout autre plan, le magistrat a précisé que la plateforme numérique a pu recueillir des données concernant les fonctionnaires embauchés illégalement après août 2017, date à laquelle les administrations publiques auraient dû cesser tout recrutement, conformément à la loi sur la nouvelle échelle des salaires adoptée à cette date.

M. Attié a enfin affirmé que la plateforme sert de référentiel pour des centaines de décisions officielles de ministères et de municipalités. Les décisions et autres données sont accessibles en ligne aux citoyens afin de leur permettre d’inspecter, de suivre et de remettre en question le travail de l’administration publique. Il suffit de cliquer sur https://impact.cib.gov.lb/home

En réponse aux questions des députés, le président de l’Inspection centrale a souhaité que « l’expérience soit élargie à d’autres services publics », notant que la mise sur pied d’une gouvernance électronique « nécessite une volonté et une action collectives ».

« Il s’agit d’une expérience dans le sillage de la bonne gouvernance et de la transition numérique au sein de l’administration publique. » C’est en ces termes qu’a décrit hier le président de l’Inspection centrale, le magistrat Georges Attié, le travail qu’il entreprend depuis mars 2020 à travers la plateforme numérique Impact, financée par le Royaume-Uni, pour...

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