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Nos Lecteurs ont la Parole

Empathie en réserve

Entre les troubles occasionnés par la tenue des élections pour les réfugiés syriens, les bévues de Charbel Wehbé, l’ex-ministre des Affaires étrangères, qui ont perturbé nos relations avec les pays du Golfe et les regards rivés sur les massacres de Gaza, nos problèmes vitaux à nous Libanais sont en train d’être oubliés par les responsables. Ce n’est pas par manque d’empathie, mais nous aimerions, nous Libanais, que l’on n’occulte pas les questions existentielles auxquelles nous sommes confrontés.

Dans deux mois, un an aura passé sur la tragédie du 4 août. Et aucun résultat sur l’enquête, ni dédommagements des sinistrés. Le citoyen a toujours son argent séquestré par les banques depuis bientôt deux ans.

Le dollar est à un taux qui rend quasiment impossible toute action dans le domaine économique et rend difficile le maintien d’un niveau de vie acceptable, comme assurer les médicaments, une alimentation saine, un loyer ou un système hospitalier et éducatif convenable sur base de revenus en livres libanaises. Les caisses vides de l’État, dont l’argent à été détourné ou volé, font que les besoins élémentaires, tels que l’électricité, l’eau, le maintien du réseau routier, la gestion des ordures ou de la sécurité sociale, ne peuvent plus être assurés.

Le citoyen libanais est au bout du rouleau qui, à chaque détour, lui réserve un nouveau désastre. Il est à l’agonie et il est, de plus, incertain au sujet de ce que l’avenir lui réserve. Certains déplorent que le citoyen ne se soit pas encore révolté, mais les multiples appartenances, ajoutées à une « débrouillardise » individuelle qui fait partie de nos gènes, rendent l’action groupée très difficile.

Ce qu’il nous faut, et tout le monde le répète, c’est un gouvernement. Monsieur le Président, jouez cartes sur table, et formulez clairement vos exigences ou vos craintes quant à la formation de ce gouvernement. Peut-être que ce peuple qui n’en peut plus comprendra et cessera de vous accuser de lui faire vivre un enfer et s’unira enfin pour se révolter contre vous ou, à défaut, contre les véritables raisons qui l’ont précipité dans ce puits sans fond. Nous réservons donc notre empathie à des jours où nous pourrons nous le permettre.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6000 caractères, espace compris.

Entre les troubles occasionnés par la tenue des élections pour les réfugiés syriens, les bévues de Charbel Wehbé, l’ex-ministre des Affaires étrangères, qui ont perturbé nos relations avec les pays du Golfe et les regards rivés sur les massacres de Gaza, nos problèmes vitaux à nous Libanais sont en train d’être oubliés par les responsables. Ce n’est pas par manque...
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