Le Liban enregistre 48 décès et 2.668 contaminations

Alors que le rythme de la campagne de vaccination devrait s'accélérer dans les prochains jours, le Liban a enregistré 48 décès et 2.668 contaminations au coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel publié mardi soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres portent à 465.007 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels figurent 6.184 décès et 368.849 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.176 patients sont hospitalisés, dont 958 en soins intensifs. Le taux de propagation par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est de 17,1 %. 

La direction générale des Forces de sécurité intérieure a annoncé dans un communiqué publié mardi que "dans le cadre du suivi des cas contaminés par le virus dans les prisons, 965 détenus sur 991 se sont rétablis. Par ailleurs, 3.752 tests avaient été effectués. Ces chiffres concernent la prison de Roumieh, les cellules du palais de Justice à Beyrouth et les prisons des mineures et des femmes à Baabda. En outre, un cas positif a été identifié dans chacune des prisons suivantes : celle de Jezzine, de Zahlé et de Aley. Les FSI ajoutent que quinze détenus de la prison de Tripoli et de la cellule du palais de Justice de Tripoli sont contaminés. Enfin, dans les cellules de la police judiciaire quatre cas positifs ont été identifiés.

Dans une série de tweets, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a en outre relevé qu'un seul soignant avait été contaminé par le virus au cours des deux derniers jours. Il a souligné que 78 personnes étaient malgré tout décédées au cours des dernières 48h, mais que le nombre de contaminations devrait baisser avec la meilleure disponibilité du vaccin. Il a toutefois mis en garde contre différents facteurs qui pourraient jeter une ombre sur cette baisse des cas, comme le manque de respect des règles sanitaires ou la propagation de nouveaux variants. 

Dissiper les craintes

De son côté, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a estimé que le début de la vaccination avec les doses d'AstraZeneca/Oxford reçues la semaine dernière permettrait de "dissiper les craintes" concernant ce produit. "Cela permettra d'accélérer la campagne", a-t-il ajouté. Ces dernières semaines, plusieurs pays d'Europe avaient arrêté ou limité la vaccination avec ce vaccin suite à des craintes d'effets secondaires, notamment des incidents thromboemboliques, avant de reprendre leur campagne suite à des rapports rassurants de l'Autorité européenne du médicament et de l'Organisation mondiale de la santé.

Depuis lundi, seize nouveaux centres de vaccination ont été inaugurés avec l’arrivée des premières doses du vaccin AstraZeneca/Oxford. À partir du 1er avril, celui-ci sera administré aux personnes âgées entre 55 et 64 ans, aux fonctionnaires dans les ministères, les administrations et les municipalités, aux personnes à besoins spécifiques, aux employés des centres de soins, des maisons de retraite, des prisons, ainsi qu’aux personnes âgées de 16 et 54 ans souffrant de maladies chroniques. Les employés du secteur de la santé, privé et public, les personnes âgées de plus de 65 ans et toutes celles âgées entre 55 et 64 ans et souffrant de maladies chroniques continueront à recevoir le vaccin Pfizer. Parallèlement, des vaccins seront assurés par le secteur privé, notamment le russe Spoutnik V et le chinois Sinopharm.

Le ministre Najjar vacciné
C'est dans ce cadre que la compagnie aérienne Middle East Airlines a commencé ce mardi la vaccination de ses employés. Le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan, présent sur place, a affirmé à cette occasion que le ministère soutenait cette initiative du secteur privé. "Le ministère a réservé environ sept millions de doses de vaccins contre le coronavirus, assurant 70% de l'immunité de groupe pour les Libanais", a-t-il affirmé, regrettant "un nombre très faible de personnes enregistrées sur la plateforme". "Je demande aux personnes de s'inscrire", a-t-il ajouté, avant d'administrer une première dose du vaccin à son collègue du ministère des Transports, Michel Najjar.

Par ailleurs, le Liban s'apprête à vivre un nouveau reconfinement partiel en fin de semaine, afin d'éviter un nouveau pic de contaminations pendant les fêtes de Pâques, comme cela avait été le cas après les fêtes de fin d'année. Ce verrouillage total sera appliqué du 3 au 6 avril. Mais malgré cette mesure stricte pour le week-end à venir, le couvre-feu qui était jusque-là en vigueur a été levé ce matin, et les restaurants et commerces sont désormais autorisés à ouvrir jusqu'à 21h, après des amendements du comité interministériel aux dispositions de la quatrième phase du déconfinement progressif. Restaurants, garderies, clubs de sport, centres de jeux et le Casino du Liban avaient pu rouvrir selon certaines dispositions dans le cadre de la quatrième phase. Les bars et boîtes de nuit en revanche demeurent fermés et les rassemblements sociaux restent prohibés. Les établissements scolaires sont également fermés jusqu'à nouvel ordre, l'enseignement se poursuivant en ligne. Toutes les mesures établies lors des précédentes phases de déconfinement restent en vigueur. Elles prévoient notamment l'obtention d'autorisations sur la plateforme en ligne "Impact" pour certains déplacements, notamment pour se rendre dans des lieux considérés "à risque" comme les supermarchés, les banques et les centres commerciaux.