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Société - Coronavirus au Liban

Nouvelles modalités de vaccination à partir du 1er avril, un bilan quotidien toujours élevé

Le président du comité scientifique de la campagne de vaccination se plaint de la création d'une nouvelle commission.

Nouvelles modalités de vaccination à partir du 1er avril, un bilan quotidien toujours élevé

Une soignante tenant la main d'une patiente atteinte du coronavirus, dans une unité de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. Photo Nabil Ismaïl

Le Liban a enregistré 38 décès et 2.724 contaminations au coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel publié dimanche soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 461.062 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels figurent 6.096 décès. Ces chiffres qui semblent moins élevés que les jours précédents sont dus au fait que la plupart des laboratoires sont fermés durant le week-end.

Pour éviter un nouveau pic de contaminations, comme cela avait été le cas après les fêtes de fin d'année, le comité interministériel chargé de lutter contre la pandémie de coronavirus a décidé vendredi d'appliquer un confinement total du Liban pendant trois jours à l'occasion de la fête de Pâques chez les communautés catholiques, du 3 au 6 avril. Le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan a, par ailleurs, annoncé dimanche dans un entretien à la chaîne télévisée LBCI les nouvelles modalités de la campagne de vaccination.

Malgré les mesures de restriction toujours en place, une manifestation regroupant des centaines de militants du Parti communiste libanais s'est tenue à Beyrouth dimanche, sans respect des mesures sanitaires. Des centaines d'autres personnes membres de la communauté kurde ont pour leur part marqué la fête de Nowrouz, le Nouvel An kurde, dans un rassemblement de masse également dans la capitale, selon des images de l'agence Reuters.

Les célébrations du Nowrouz dimanche à Beyrouth. Photo REUTERS/Aziz Taher

Quant au dimanche des Rameaux, il a été marqué par de petites processions en nombres réduits pour les catholiques du pays, comme en témoigne cette image d'un convoi automobile transportant des prêtres bénissant quelques fidèles en bord de route, dans la localité de Kleyaa, au Liban-Sud.

Photo REUTERS/Karamallah Daher

Vaccination : ce qui change à partir du 1er avril

Le vaccin AstraZeneca/Oxford sera ainsi disponible à partir du 1er avril "pour les 55-64 ans, pour toute personne du secteur public travaillant dans les ministères, les administrations et les municipalités, pour les personnes à besoins spécifiques, pour les employés des centres de soin, les maisons de retraite, les prisons, ainsi que les personnes âgées entre 16 et 54 ans et souffrant de maladies chroniques", a expliqué le ministre sortant de la Santé dimanche. Toujours à partir du 1er avril, tous les employés du secteur de la santé, privé et public, toutes les personnes de plus de 65 ans et toutes les personnes âgées de 55 à 64 ans et souffrant de maladies chroniques, pourront recevoir le vaccin Pfizer.

"La troisième phase de vaccination commencera en juin et ciblera les employés au sein des écoles et des crèches", a ajouté le ministre sortant. "La quatrième phase vise toute personne souhaitant se faire vacciner, sachant que le nombre total de vaccins réservés et payés s'élève à sept millions, pour trois millions et demi de personnes", a expliqué Hamad Hassan, qui s'attend à ce que 25 à 30% de la population soit vaccinée d'ici fin juin.

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Le ministre sortant a en outre expliqué que les autorités libanaises ne pouvaient acheter des doses des vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm avec le crédit de la Banque mondiale consacré à la vaccination au Liban, "car ces vaccins ne sont pas validés par l'Organisation mondiale de la Santé". "Nous avons toutefois autorisé le secteur privé à importer ces vaccins, a-t-il ajouté", rappelant que le gouvernement avait donné une autorisation urgente pour permettre l'utilisation des vaccins chinois et russe. Ces vaccins peuvent être achetés directement à la société qui les commercialise, par l'État à travers des fonds de son budget, ou par le secteur privé.

Plus de 180.000 personnes ont déjà reçu une première dose du vaccin Pfizer/BioNTech sur 224.640 doses de ce vaccin reçues depuis le 14 février, selon les chiffres du ministère de la Santé.

Bizri déplore la création d'une nouvelle commission

Pour sa part, le président du comité scientifique libanais de la campagne de vaccination, le Dr Abdel Rahman Bizri, a déploré une nouvelle fois un manque de transparence des mécanismes en place pour la gestion de cette campagne dont il est pourtant chargé, critiquant la création d'une nouvelle commission qui vient s'ajouter aux autres déjà en place. "La vaccination est lente en raison du nombre insuffisant de vaccins. La multiplication des commissions fait du tort à la politique de transparence et à l'équité dans la distribution des vaccins. Les règles et recommandations mises en place dans le plan assurent déjà l'administration des vaccins aux citoyens", a-t-il rappelé sur Twitter.

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Selon le journaliste de la chaîne LBCI Maroun Nassif, le Dr Bizri a exprimé son "mécontentement" suite à la création d'une commission "exécutive", elle aussi en charge de la campagne de vaccination, et qui est présidée par Petra Khoury, déjà à la tête de la commission nationale chargée de la lutte contre la pandémie. Le journaliste affirme que le Dr Bizri a même menacé de démissionner. Le responsable avait déjà agité cette menace il y a quelques semaines, suite à un scandale lié à la vaccination non-prioritaire de plusieurs députés, mais avait finalement renoncé à le faire.

"Le but de la commission exécutive est d'accompagner sur le terrain le comité national. Elle a été créée en accord avec le Premier ministre sortant Hassane Diab. Cette commission n'annule pas le rôle consultatif du comité national", a affirmé le ministre sortant de la Santé.

L'importation d'oxygène depuis la Syrie

Hamad Hassan est revenu par ailleurs sur la polémique suscitée par l'importation de d'oxygène depuis la Syrie, sur fond de craintes de pénurie. Des craintes qui n'avaient pas toutefois été partagées par des professionnels du secteur médical. "Mardi dernier, le ministère a reçu de nombreux appels faisant état de pénurie d'oxygène", a souligné le ministre. "Le Liban importe de l'oxygène depuis plusieurs pays, mais mardi soir, un navire en provenance de Turquie avait accusé du retard. Nous n'avions d'autre choix que de nous rendre en Syrie pour discuter avec les officiels et assurer des quantités d'oxygène pour trois jours, en attendant l'arrivée du navire", a-t-il assuré. "Nous n'avons signé aucun accord écrit avec la Syrie. Cet accord était oral", a-t-il expliqué.

Hamad Hassan s'était rendu mercredi dernier en Syrie pour demander l'aide du régime de Damas. M. Hassan avait annoncé au cours de sa visite la livraison de 75 tonnes d’oxygène. Cette visite d'un responsable libanais à Damas a aussitôt été critiquée par les détracteurs du régime Assad au Liban, la question de la normalisation des relations entre les deux pays divisant toujours les milieux politiques et populaires.

Le comité interministériel a amendé, cette semaine, certaines dispositions prises dans le cadre de la quatrième et dernière phase de son déconfinement progressif, entamé début février après un mois de bouclage total. Il a notamment levé le couvre-feu et amendé les horaires d'ouverture des restaurants et commerces, désormais autorisés à ouvrir jusqu'à 21h. Restaurants, garderies, clubs de sport, centres de jeux et le Casino du Liban avaient pu rouvrir selon certaines dispositions dans le cadre de la quatrième phase. Les bars et boîtes de nuit demeurent fermés et les rassemblements sociaux prohibés. Les établissements scolaires sont également fermés jusqu'à nouvel ordre et l'enseignement se poursuit en ligne. Toutes les mesures établies lors des précédentes phases de déconfinement restent en vigueur. Elles prévoient notamment l'obtention d'autorisations sur la plateforme en ligne "Impact" pour certains déplacements, notamment pour se rendre dans des lieux considérés "à risque" comme les supermarchés, les banques et les centres commerciaux.


Le Liban a enregistré 38 décès et 2.724 contaminations au coronavirus au cours des dernières 24 heures, selon le bilan officiel publié dimanche soir par le ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 461.062 le nombre cumulé des cas depuis février 2020, au nombre desquels figurent 6.096 décès. Ces chiffres qui semblent moins élevés que les jours précédents sont dus au fait...

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