Un symbole de paix

Ah ! la Birmanie, quel beau pays ! Tous ses vestiges, ses temples, ses pagodes et son peuple unis contre l’adversité ! Ce n’est pas pour rien qu’il est gouverné par un ancien Prix Nobel de la paix ! Une grande résistante, cette Aung San Suu Kyi !

Le problème de la Birmanie est que, par une nuit sans lune, l’armée a pris le pouvoir mettant cette cause simple en avant : trop de taxes, de corruption, d’insécurité, etc. Bref, ces petits trucs qui font qu’un État perd de son aura. Certes, Aung San Suu Kyi avait quand même été critiquée pour sa gestion du cas des Rohingyas, cette minorité musulmane qui a été pourchassée vers le Bangladesh voisin. Mais qui ne commet pas d’erreurs ? Après tout, l’erreur est humaine. Il y a eu des lois promulguées qui ont altéré sans doute certaines libertés ou appauvrissant un peu – à peine – la population. Mais, dans le fond, n’était-ce pas pour le bien du peuple et pour l’avancée du pays ?

Comment peut-on en vouloir à la présidente dans ces cas-là ? Elle n’a fait que son devoir envers la nation birmane. D’ailleurs, le peuple reconnaissant s’est insurgé contre son emprisonnement forcé, insurrection réprimée durement. Cette unité du peuple face à l’injustice, ou à ce qu’il croit comme telle, est d’une puissance sans pareille. Un pour tous et tous pour un ! Une devise à traduire en birman !

Ils sont tous descendus dans les rues pour lutter contre l’infamie et la cruauté, contre le manque d’action et la fainéantise, contre l’absurdité de leur vie et la dure réalité à subir. Ils sont tous descendus pour croire à un avenir meilleur, aussi bien les pauvres que des membres de l’intelligentsia, aussi bien les esthètes que les gueux. Ils ont été là pour mettre en exergue leurs idéaux contre toute une classe dont ils voulaient finir et dont le remplacement n’a pas nécessairement répondu à leurs aspirations.

Ah ! la Birmanie ! Ils ont réussi tant bien que mal à les faire sortir de leur temple, même si pour certains il s’agissait de remettre ses convictions en doute et rabaisser leurs ego. Ah ! la Birmanie ! Pays en manque de démocratie mais pourtant qui donne au peuple sa voix. Telle est toute la contradiction !

Birmanie ou le pays de la contradiction loin des avatars de ses puissants voisins, îlot de solitude luttant éternellement contre des juntes, contre des injustices, pour ses droits et pour sa survie. Dans un élan solidaire, aimons la Birmanie car, au final, ne contient-elle pas un symbole de paix ?

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