Le mouvement de ralliement aux propositions du patriarche maronite s’accentue. Un appel à la formation d’un Front national élargi de libération de la légalité a été lancé hier, depuis le siège patriarcal de Bkerké, par une cinquantaine de personnalités appartenant à trois groupes politiques multiconfessionnels, le rassemblement de Saydet el-Jabal (Farès Souhaid), le Mouvement de l’initiative nationale (Ahmad Fatfat) et le Rassemblement national (Radwan el-Sayyed). La constitution de ce front a été annoncée par Radwan el-Sayyed, en présence du chef de l’Église maronite, le patriarche Béchara Raï, dans la salle des conférences du siège patriarcal de Bkerké.
Au nom des intellectuels et des personnalités politiques présents, M. el-Sayyed a lu un manifeste d’appui à la campagne du patriarche Raï en faveur d’une conférence internationale sous les auspices de l’ONU qui conférerait officiellement un statut de neutralité au Liban et rétablirait un partenariat équilibré du pouvoir, loin « du suivisme et de la monopolisation » de son exercice, tel qu’on le constate actuellement.
Les signataires du manifeste proclament leur appui à la neutralité positive défendue par le patriarche, à la formation d’un gouvernement de spécialistes non partisans, à une conférence internationale parrainée par l’ONU et aux « constantes » que sont le document d’entente nationale (l’accord de Taëf), la Constitution et les résolutions internationales.
À l’écoute du vivre-ensemble
« Nous sommes à vos côtés dans l’appel que vous adressez d’une part aux Libanais, d’autre part à la communauté internationale », insiste le manifeste, qui invite les citoyens à « protéger l’État de la faillite politique, financière et morale » et « à se mettre à l’écoute de leur formule du vivre-ensemble ».
À la communauté internationale, le manifeste demande « qu’elle honore ses engagements à l’égard du Liban en agissant en faveur du respect des résolutions internationales qui le concernent », en tête desquelles figure la résolution 1701 qui, précise le manifeste, « cite l’accord de Taëf dans son introduction ».
« Comment peut-on dire un seul instant que vous êtes pour la guerre, l’internationalisation et le dépassement du contrat national, alors même que vous défendez l’idée d’une conférence internationale pour protéger le pacte d’entente nationale et notre État unifié, souverain et indépendant ? » se sont interrogés les signataires du manifeste, en référence à un procès d’intention fait au patriarche par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, et dont les thèmes sont repris dans des déclarations et des prêches par le mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan.
Manifestation à Bkerké samedi
La proclamation d’un Front transcommunautaire s’ajoute à de nouveaux appuis que les propositions du patriarche ont obtenus la veille de la part des Forces libanaises et du Parti socialiste progressiste, et d’une certaine façon hier même de la part du Courant patriotique libre. Propositions auxquelles est également acquis le chef du courant du Futur Saad Hariri.
Samedi, à l’appel du « Mouvement de l’indépendance » de Michel Moawad, député démissionnaire, une nouvelle manifestation populaire d’appui aux positions du patriarche est prévue à partir de 15h, dans la cour extérieure du siège patriarcal. Les organisateurs ont invité tous ceux qui comptent y participer à ne brandir que des drapeaux libanais.
commentaires (5)
Les libanais seraient étonnés de voir la facilité avec laquelle nous allons libérer notre pays. Malgré les vociférations et les menaces des vendus, ils savent très bien que nous sommes dans nos droits et contrairement à nous libanais ils n’ont aucune cause à défendre. Que va prétendre HN? Libérer le Liban des libanais? Résister au peuple pour lui subtiliser sa nation? De quels subterfuges va t-il user pour retourner ses armes contre les citoyens honnêtes qui réclament la libération et la souveraineté de leur pays? Il n’en a aucun. Le seul danger et je le répète pour que ce rentre, est celui d’ouvrir les frontières aux terroristes pour venir lui prêter mains fortes pour détruire le pays, d’où la vigilance accrue que nous recommandons à l’armée d’ores et déjà pour éviter que le Liban ne se transforme en Syrie bis.
Sissi zayyat
13 h 47, le 28 février 2021