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Nos Lecteurs ont la Parole

Le Liban, cimetière des rêves

Je me rappelle d’un temps, avant d’avoir émigré, où j’avais un rêve pour mon Liban. À 8 ans, j’ai rêvé d’une course cycliste dans ma belle Byblos. On a tué mon rêve.

À 15 ans, j’ai rêvé d’un planning urbain pour l’autoroute Byblos-Beyrouth. On a tué mon rêve. Lorsque j’ai émigré à 21 ans, j’ai rêvé de rentrer au pays et d’établir un centre médical, mais l’on a quand même tué mon rêve. Aujourd’hui, je ne rêve que d’un café que je prendrais avec mes parents dans le jardin de mon père, mais l’on continue à tuer mon rêve. Perle tournée en cimetière, le Liban a toujours souffert de ce rift entre la culture des rêveurs et la culture des assassins. Nous, par contre, continuons à rêver, continuons à penser, et continuons à lutter.

Ils pensent pouvoir peut-être nous faire taire et nous imposer le silence à nous, la masse culturelle, académique, politique, et industrielle. Ils pensent pouvoir réussir à nous imposer leur culture de guerres infinies au service d’une idéologie archaïque. Ils pensent que tuer des rêveurs servirait leur cause et effacerait la nôtre.

Mais ce qu’ils ignorent, c’est qu’à chaque fois qu’ils tuent un rêveur, un autre hérite de ses idées. Nous sommes là, et resterons, au Liban et à l’étranger, en train de rêver, et vous ne pourrez jamais nous tuer.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Je me rappelle d’un temps, avant d’avoir émigré, où j’avais un rêve pour mon Liban. À 8 ans, j’ai rêvé d’une course cycliste dans ma belle Byblos. On a tué mon rêve.
À 15 ans, j’ai rêvé d’un planning urbain pour l’autoroute Byblos-Beyrouth. On a tué mon rêve. Lorsque j’ai émigré à 21 ans, j’ai rêvé de rentrer au pays et d’établir un centre médical,...

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