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Nos Lecteurs ont la Parole

Le marionnettiste et les marionnettes

Le titre de cet article rend bien compte de la triste réalité du non-État libanais soumis au diktat de la République islamique d’Iran.

Le seul marionnettiste est bien évidemment le Hezbollah.

Les marionnettes sont, vous l’avez deviné, les soi-disant leaders qui entassent leurs fans (“glandulairement’’ attachés à leur demi-dieu) dans des soi-disant partis qui sont en fait l’étable d’une famille politique pseudo-organisée. Certains d’entre eux sont inféodés au parti de Dieu ; les autres sont les souverainistes d’antan qui ont voté pour Michel Aoun et concocté et/ou accepté la loi électorale qui lui a permis de s’assurer la majorité parlementaire.

La position de cette classe politique soumise n’est pas sans rappeler l’attitude laxiste d’une partie de la classe politique en France face à la montée de l’islamisme dans le fameux roman de type fiction-politique intitulé Soumission, paru en janvier 2015 et écrit par Michel Houaellebecq.

Conséquence : aujourd’hui, le Hezbollah contrôle tout l’appareil d’État : ses institutions constitutionnelles (Parlement, présidence de la République, gouvernement), les appareils administratif et judiciaire ainsi que les services de sécurité.

Dans un contexte international complaisant vis-à-vis de l’Iran (l’administration Biden, l’UE, la Russie, la Chine…) et un contexte arabe et moyen-oriental inquiet et dans la tourmente, le Hezbollah a le vent en poupe et ne se gêne pas de réprimer les patriotes, les souverainistes et les révolutionnaires, et même, si besoin est, d’assassiner pour semer la terreur.

Non, il n’est pas plus faible aujourd’hui. C’est le Liban qui est moribond. Il y a péril en la demeure. Les aspirines pour un cancéreux ne sont pas le bon remède, quoique ceux qui les prescrivent pourraient être de bonne foi ou un peu trop près de leurs intérêts stratégiques et économiques mal compris. Bien au contraire, cette prescription pourrait être fatale au Liban qui deviendrait ultimement une province de la République islamique. C’est bien le but stratégique du Hezbollah et de l’Iran au Liban, mais aussi dans les autres pays, parallèlement ou dans une étape ultérieure, qu’ils soient musulmans ou pas.

Le gouvernement baptisé au départ gouvernement de mission s’est muté en gouvernement du possible. C’est que le Hezbollah, non seulement veut être représenté dans le gouvernement, mais il veut le phagocyter et le placer à son service. Première victoire !

La seconde consisterait pour lui à obtenir les subsides internationaux et arabes sans passer par les réformes dites structurelles et par le FMI. C’est que les réformes détruiraient ses outils de travail (la classe politique de truands) et le FMI contrôlerait ses trafics multifonction (armes, combattants, aides à son allié Assad…) à travers les frontières terrestres, navales et aériennes, sous prétexte de vouloir empêcher la contrebande. Il veut leur argent sans obtempérer à aucune de leurs conditions.

Mais, en tout état de cause, il ne permettrait pas la formation du gouvernement avant que l’administration de Biden n’obtempère, par des mesures concrètes, aux desiderata de l’Iran.

Cela étant, les marionnettes continueraient de se quereller pour agrandir leurs quotes-parts respectives aux miettes du pouvoir, tout en feignant de servir leurs sponsors extérieurs. Ils connaissent bien les intentions du marionnettiste et gigotent, se battent et se débattent dans la période d’attente.

Est-ce à dire que la situation du Liban est désespérée ?

Non. Les Libanais ont démontré leur détermination à confronter le pouvoir en place avec ses deux composantes : l’occupation iranienne via Hezbollah et la classe politique voyou qui lui est soumise. Le communiqué des composantes principales de la révolution du 17 octobre concernant le courageux souverainiste Lokman Slim en est l’illustration. L’appel répété du patriarche Béchara Raï pour une internationalisation de la cause libanaise et la neutralité du Liban qui sauvegarderait l’entité et l’État libanais ainsi que le cri d’alarme du Saint-Père sont autant d’éléments de réponse positive.

Mais clairement, cela est insuffisant pour engager les puissances dans le processus de sauvetage du Liban.

Un travail essentiel de lobbying diplomatique et la mobilisation de la puissante diaspora libanaise de par le monde sont absolument nécessaires. Le but : démontrer que la somalisation du Liban constitue un danger pour la stabilité, la sécurité et la paix régionale et mondiale, autrement dit démontrer aux puissances que leurs intérêts sont menacés.

La feuille de route du sauvetage du Liban est bien étayée et argumentée dans la lettre ouverte adressée au président Macron publiée dans L’Orient-Le Jour le 3 février :

https://www.lorientlejour.com/article/1250527/lettre-ouverte-a-macron-le-probleme-ne-reside-pas-dans-la-constitution-de-taef.html ? fbclid=IwAR17rwX4Z5KcLmY1c3vwtuQ6uXQ7xW0iHjquf77ty0q1p1csPP28hAwG7z8


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Le titre de cet article rend bien compte de la triste réalité du non-État libanais soumis au diktat de la République islamique d’Iran.Le seul marionnettiste est bien évidemment le Hezbollah. Les marionnettes sont, vous l’avez deviné, les soi-disant leaders qui entassent leurs fans (“glandulairement’’ attachés à leur demi-dieu) dans des soi-disant partis qui sont en fait...

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