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Nos Lecteurs ont la Parole

Le clan des charognards

« L’État c’est moi ! »

Proclama l’hyène

Aux agnelets

Venus le féliciter

Pour la nouvelle année,

Qui s’entamait

Dans une totale opacité.

Scandalisé,

Par tant d’inanité,

Le zèbre

Médita tout outré,

« Des siècles se sont écoulés,

Les temps ont changé,

Des peuples se sont révoltés

Et de leurs chaînes se sont libérés,

Mais ici, nous restons prisonniers

D’un système gangrené. »

Parti à la recherche du crapaud,

Il trouva ce dernier

Terré sous un roseau,

Et de le questionner :

« Après ta déculottée

Pour ce maroquin tant convoité,

Mais qui semble à présent

Hors de portée,

Que peux-tu encore espérer ? »

Décontenancé, l’amphibien

Voulant se justifier,

Usa du même refrain :

« Il faut œuvrer

Pour l’intérêt

De nos communautés. »

« Et le bienfait du pays

Y as-tu pensé ? »

L’interrompit le zèbre,

Ébahi de constater

Que rien en fait n’avait changé,

Et que la même bouillie

Lui était encore servie.

Écœuré par ces propos

Il s’éloigna illico,

« Décidément », se dit-il

« La terre a beau tourner,

Et le monde évoluer,

Tous ces gueux sont si embourbés

Dans leurs propres saletés,

Qu’il ne sera guère aisé

De nous en débarrasser. »

À quelques lieues de là se tenait

Une grande assemblée

Par le putois dirigée.

Ce dernier,

Rêvant toujours de postérité,

Pontifiait à coups de logorrhées,

Que loin d’être en danger

Il fallait s’accrocher,

Et que rien ne l’empêcherait

Un jour de présider

Aux plus hautes destinées

De cette jungle écorchée.

Délégué par le renard

Qui était alité,

Le rat, au putois, s’adressa :

« Face à vos difficultés,

Nous sommes prêts

À vous assister.

Toutes les sanctions

N’auront pas raison

De vous.

Nous ferons obstruction,

Et réprimerons toute opposition,

Y compris la justice,

Qui n’est qu’aberration. »

N’ayant cure du prix à payer

Pour ce soutien inespéré,

Le putois redoubla de témérité,

Au grand dam du corbeau

Éberlué par le culot

De son ennemi juré,

À qui il ne vouait,

Que haine et mépris,

Depuis une décennie.

Ô grands de cette jungle meurtrie,

(Ou devrais-je plutôt dire petits ?)

Qui êtes sourds à nos cris,

Sous votre houlette le pays,

Que vous considérez

Comme une chasse gardée,

Finira bien par se relever,

De par notre seule volonté.

Alors vous réaliserez

Maudits pestiférés,

Que la vengeance est un met

Que l’on savoure glacé.

Et à ce moment… rira bien qui rira le dernier

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