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Nos Lecteurs ont la Parole

Aider le pays à ne pas sombrer

Début 1914, alors que l’Empire ottoman entrait en guerre aux côtés de l’Allemagne, mon père qui était pensionnaire à l’École des Trois Docteurs fut contraint d’abandonner ses études par peur de se trouver enrôlé de force dans l’armée turque. Rentré au village, il s’est vu confier une tâche autrement plus ardue que la réussite scolaire. Son père lui fit promettre solennellement, car la famine sévissait à l’époque, de ne laisser aucun membre de la famille ni du voisinage souffrir de la faim. Car, lui dit-il, c’est ton devoir d’homme et aussi parce que sans ta famille et ton voisinage tu ne vaux pas beaucoup. Et c’est ainsi qu’à partir de l’âge de treize ans et jusqu’à a fin de la guerre il s’efforça de pouvoir, par tous les moyens, honorer cette promesse.

Aujourd’hui, le spectre de la faim menace nombre de nos compatriotes qui disent préférer continuer à travailler au risque d’attraper le virus du corona plutôt que de laisser leurs familles souffrir de la faim. Il est aussi notoire que beaucoup de grands notables dans les villes ou les manifestants occupant les rues sont à la tête de fortunes colossales. Aider ces familles à maintenir leur dignité n’est pas uniquement une œuvre charitable, c’est aussi une manière d’aider tout le pays et soi-même à ne pas sombrer. Faire son devoir d’homme parce que toutes ces fortunes n’auront aucune valeur lorsqu’il n’y aura plus un peuple ni un pays pour en être témoin.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Début 1914, alors que l’Empire ottoman entrait en guerre aux côtés de l’Allemagne, mon père qui était pensionnaire à l’École des Trois Docteurs fut contraint d’abandonner ses études par peur de se trouver enrôlé de force dans l’armée turque. Rentré au village, il s’est vu confier une tâche autrement plus ardue que la réussite scolaire. Son père lui fit promettre...
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