Rechercher
Rechercher

Société - Initiative

Des polytechniciens libanais au secours de leurs compatriotes élèves de l’X

Des polytechniciens libanais au secours de leurs compatriotes élèves de l’X

Le logo de l’École polytechnique de France.

Si les Libanais subissent un État qui bafoue leurs droits minimaux, ils jouissent heureusement d’une solidarité mutuelle visant à pallier cette indifférence criminelle à l’égard de leur quotidien et de leur avenir. Une solidarité qui s’étend au-delà des frontières, plus particulièrement en France, où d’anciens élèves libanais de l’École polytechnique (surnommée l’X), se mobilisent actuellement pour venir en aide à de jeunes compatriotes désireux de poursuivre leurs études dans cet établissement prestigieux, malgré la situation économique catastrophique dans laquelle la classe dirigeante les enlise. Ces polytechniciens ont lancé en décembre dernier un appel à tous leurs pairs libanais de la diaspora, leur demandant d’apporter leur contribution au financement des études de 41 élèves libanais sur les 43 ayant intégré cette grande école connue notamment pour la formation d’ingénieurs.

Lire aussi

L’École supérieure internationale de Paris tend la main aux étudiants libanais

L’initiative prend son origine à partir d’un appel téléphonique. Ne se résignant pas à refuser les élèves pour cause de non-paiement de scolarités, les responsables français de l’X appellent Hadi Farah, membre actif de l’Association des anciens élèves et diplômes de Polytechnique (AX), pour lui exposer le problème. « Quarante-et-un élèves sont dans l’impossibilité de s’acquitter des frais d’études et de vie sur le campus », apprend-il. Une réalité amère que ce conseiller en finances décide immédiatement de combattre. « Aussitôt après avoir entendu la sonnette d’alarme, raconte-t-il à L’Orient-Le Jour, j’entre en contact avec un autre ancien, Lionel Khalil. Nous organisons alors une conférence virtuelle (Covid-19 oblige) avec des membres français de la Fondation de l’École polytechnique (FX), qui se voue notamment à l’accompagnement des élèves et au financement du développement de l’école. » Les interlocuteurs se penchent sur les 41 dossiers, qu’ils étudient un à un. Les comptes sont vite faits. Chaque élève doit payer annuellement une scolarité de 12 500 euros et des frais de vie sur le campus de 15 000 euros, c’est-à-dire s’acquitter de la somme de 27 500 euros. Au total donc, le montant frôle le million d’euros. Comment l’assurer ? Les participants libanais à la réunion prennent la décision de contacter à travers le courrier électronique et la plate-forme professionnelle Linkedin 55 anciens polytechniciens compatriotes. Vingt-neuf répondent présents, assurant en tout une somme de 75 000 euros. Même s’il salue « la grande générosité » des donateurs, Hadi Farah note que « la somme est loin de couvrir les besoins », indiquant que les 26 autres personnes sollicitées seront bientôt relancées.

Solidarité française

Loin de laisser aux seuls bienfaiteurs libanais la charge de se battre pour soutenir ces jeunes, dont les parents sont dans l’impasse car interdits de transférer leurs économies à leur progéniture, la FX a décidé pour sa part de lancer une campagne de levée de fonds auprès de toute la communauté des anciens élèves de l’École polytechnique. « Nous comptons sur votre mobilisation et votre générosité pour aider nos camarades élèves X libanais à surmonter les obstacles et à poursuivre leurs études ; pour aider à bâtir une génération de Libanais patriotes qui se consacrent à montrer la voie et à rebâtir un nouveau Liban », a écrit la fondation française à l’adresse des donateurs potentiels, publiant le lien électronique sur lequel les dons peuvent être faits.

La solidarité française s’est par ailleurs manifestée à travers des réductions de 80 000 euros sur les frais d’études, accordées par l’X à 8 des 13 élèves arrivés cette année sur le campus. Ces 13 nouveaux venus, dont 12 diplômés de l’ESIB et 1 de l’Université libanaise, font partie des 43 Libanais qui se trouvent actuellement à Polytechnique.

De son côté, l’AX, présidée par un Libanais, Marwan Lahoud, n’est pas en reste. L’association des anciens de l’école a ainsi attribué aux élèves des dons, prêts et garanties de prêts atteignant 26 000 euros.

Les Libanais de l’X bénéficient également du soutien du gouvernement français, mais « dans une moindre mesure qu’auparavant », note Hadi Farah. « En 2018, un étudiant libanais a décroché une bourse pour une année renouvelable, suivi par un autre qui a obtenu en 2019 un soutien dans les mêmes conditions », indique-t-il. « J’entends frapper aux portes de l’ambassade de France à Beyrouth, dans une tentative de solliciter une augmentation du nombre de bénéficiaires », confie le polytechnicien, tout en rendant hommage à « la mobilisation exceptionnelle de la France pour aider les Libanais ».

Si les Libanais subissent un État qui bafoue leurs droits minimaux, ils jouissent heureusement d’une solidarité mutuelle visant à pallier cette indifférence criminelle à l’égard de leur quotidien et de leur avenir. Une solidarité qui s’étend au-delà des frontières, plus particulièrement en France, où d’anciens élèves libanais de l’École polytechnique (surnommée l’X),...

commentaires (1)

27500 eur c’est pas beaucoup pour une scolarité du niveau d’X. Donnez à ces étudiants un prêt à la place d’un don , ils le rembourseront très facilement et plus vous pourrez levez les fonds plus vite . Je suis prêt à faire cela. La majorité des étudiants en Europe s’endette pour financer leur études , les élèves de X n’auront aucune difficulté à repayer leur études vu qu’il trouvent immédiatement du boulot dans les plus grand cabinet

Roger Xavier

10 h 28, le 27 janvier 2021

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • 27500 eur c’est pas beaucoup pour une scolarité du niveau d’X. Donnez à ces étudiants un prêt à la place d’un don , ils le rembourseront très facilement et plus vous pourrez levez les fonds plus vite . Je suis prêt à faire cela. La majorité des étudiants en Europe s’endette pour financer leur études , les élèves de X n’auront aucune difficulté à repayer leur études vu qu’il trouvent immédiatement du boulot dans les plus grand cabinet

    Roger Xavier

    10 h 28, le 27 janvier 2021

Retour en haut