Que dire de cette année qui s’est achevée, à part le bonheur de l’avoir vue prendre fin ?
Au monde elle aura apporté une pandémie mortelle non seulement pour le nombre de victimes mais aussi pour avoir paralysé le cours normal de la vie de tout le globe terrestre, pour avoir bouleversé un mode de vie auquel la planète s’était habituée, rendu difficile le contact tactile si nécessaire, une poignée de main, une chaleureuse embrassade, une réunion dans une salle commune, visionner un spectacle, un concert, un événement sportif. Elle aura privé les écoliers, les étudiants des moments essentiels de leur développement que sont les séjours dans les salles de classe ou les amphithéâtres bondés. Elle aura réduit le développement de l’économie, augmenté le chômage et enfoncé encore plus les pays pauvres dans leur pauvreté.
Pour nous, libanais, elle aura été doublement pénible. Commencée dans la liesse d’une révolution que les innommables répressions par les gens au pouvoir ont fait avorter, elle s’est poursuivie dans la séquestration des avoirs de tout un peuple par des banquiers véreux au service de gouvernants mafieux. La tragique déflagration du 4 août, due à l’inconscience criminelle de nos dirigeants, a été le point d’orgue qui a fait culminer nos misères, détruisant en partie notre capitale, pulvérisant le port, faisant d’innombrables victimes et de sans logis.
Ce n’est vraiment pas une année que nous allons regretter. Malheureusement, entre le 31 décembre et le 1er janvier il n’y a pas de miracle et ce n’est pas pour avoir tourné une page du calendrier que tout va rentrer dans l’ordre. L’année 2021 n’apportera que ce que nous y aurons mis, c’est-à-dire pour la lutte contre le Covid-19, précautions, vaccins et soins ciblés, et pour notre pays une véritable opération chirurgicale qui pourrait extraire la gangrène qui le pourrit, celle des personnes au pouvoir lors des trente années qui ont suivi la guerre civile.
