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Société - Réfugiés syriens

HRW dénonce des conditions de vie « désastreuses » à Ersal

En dépit du froid rigoureux, du spectre du Covid-19 et de l’extrême pauvreté auxquels ils sont confrontés, les Syriens interrogés par Human Rights Watch estiment qu’« un retour en Syrie ne serait pas sûr » pour eux.

HRW dénonce des conditions de vie « désastreuses » à Ersal

Une photo du camp de Ersal accompagnant le rapport de Human Rights Watch sur les conditions de vie pénibles des réfugiés syriens en hiver. Photo HRW

À Ersal, région montagneuse à la frontière libano-syrienne, plus de 15 000 réfugiés syriens n’ont pas d’abri adéquat pour résister aux mois d’hiver rigoureux. C’est ce qu’a affirmé hier Human Rights Watch (HRW), déplorant dans un rapport et dans une vidéo tournée sur place leurs conditions de vie « désastreuses », deux ans après le démantèlement (2019) de leurs habitations en dur, ordonné par les autorités.

Suite aux affrontements en 2014 entre l’armée libanaise et les jihadistes du groupe État islamique et du Front al-Nosra infiltrés de Syrie, les réfugiés de la localité ont été ciblés par de nombreuses perquisitions de l’armée et les camps sont désormais entourés de barrages militaires, rappelle l’organisation consacrée à la défense des droits humains. Cela, bien que les jihadistes aient depuis été chassés par la troupe et le Hezbollah durant les combats de l’été 2017, ajoute-t-elle.

« Les conditions de vie des réfugiés syriens sont désastreuses », s’alarme la coordinatrice senior de l’ONG pour les droits des réfugiés et des migrants, Michelle Randhawa, citée dans le rapport de HRW. « Aggravée par les restrictions de mouvement mises en place pour lutter contre le coronavirus, leur situation menace leur sécurité et leur vie mêmes », avertit-elle.

Moisissure et asthme

Plusieurs réfugiés interrogés par une équipe de HWR ont déclaré qu’« en raison des fortes pluies et des inondations, le bois utilisé pour construire les toits des abris a moisi » et que cette moisissure cause « des problèmes de santé aux enfants et aux personnes asthmatiques ».

Le rapport évoque par ailleurs l’impact « dévastateur » des dures conditions météorologiques qui sévissent à Ersal. « Des réfugiés ne sont protégés de la neige abondante et du vent violent que par des bâches et des toits en contreplaqué. »

Le contexte sanitaire est en outre évoqué dans le document. « Des réfugiés ont déclaré qu’ils manquent d’informations et de ressources pour contrer la propagation du coronavirus. » « Certains d’entre eux ont affirmé que depuis le début de la pandémie, ils ont été visités une seule fois par une association humanitaire. La plupart ne savent pas qui contacter ou que faire au cas où un membre de leur famille développe des symptômes du Covid-19 », indique HRW, citant un réfugié venant de Damas selon qui « si quelqu’un tombe malade, il n’y a pas de médecin qu’on puisse appeler ».

Au froid et à la crise sanitaire s’ajoute l’inflation due à la situation économique et financière dans le pays. Les réfugiés syriens se trouvant sur le territoire sont « à 89 % dans un état d’extrême pauvreté », indique le document. Malgré ces terribles conditions de vie, « aucun des réfugiés syriens interrogés n’a déclaré qu’un retour dans son pays serait suffisamment sûr pour lui », relève le rapport de HRW.

À Ersal, région montagneuse à la frontière libano-syrienne, plus de 15 000 réfugiés syriens n’ont pas d’abri adéquat pour résister aux mois d’hiver rigoureux. C’est ce qu’a affirmé hier Human Rights Watch (HRW), déplorant dans un rapport et dans une vidéo tournée sur place leurs conditions de vie « désastreuses », deux ans après le démantèlement (2019)...

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