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Société - Covid-19

Le Liban devrait pouvoir vacciner 2 millions de personnes d’ici à fin 2021

La vaccination, qui pourra débuter à l’arrivée des premières doses en février, ne suffira pas, à elle seule, pour vaincre la pandémie. Le respect des gestes barrières doit rester de mise.

Le Liban devrait pouvoir vacciner 2 millions de personnes d’ici à fin 2021

Le Liban devrait recevoir les premières doses du vaccin en février, selon la commission chargée des préparatifs du vaccin anti-Covid-19. Francisco Seco/Pool via Reuters

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé, hier encore, que les premières doses du vaccin américano-allemand Pfizer-BioNTech devraient être reçues au cours du premier trimestre de la nouvelle année. « Nous avons réservé près de deux millions de doses, ce qui est suffisant pour vacciner 15 % de la population », a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État, Michel Aoun, qui a officiellement chargé M. Hassan de mener les négociations avec les laboratoires Pfizer « en vue de signer le contrat rapidement ». « Nous avons reçu la permission de négocier quelques modifications au contrat », a-t-il ajouté.

« Le document que le Liban doit signer est une copie conforme des contrats signés dans les autres pays qui ont commandé des vaccins auprès de Pfizer », explique à L’Orient-Le Jour Abdel Rahman Bizri, spécialiste en maladies infectieuses et président de la commission chargée des préparatifs du vaccin anti-Covid-19. « Selon ce contrat, la responsabilité du vaccin incombe à l’acheteur et non au vendeur, poursuit-il. Nous avons donc demandé à ce qu’une introduction soit ajoutée au contrat indiquant que c’est une copie conforme des contrats signés par d’autres pays. Nous avons aussi demandé à ajouter à l’article relatif à la responsabilité du vaccin, que celle-ci incombera à l’acheteur jusqu’à ce que le vaccin obtienne le permis. »

Il est à préciser dans ce cadre qu’une autorisation d’urgence pour la mise sur le marché a été accordée au vaccin de Pfizer par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les Centres de contrôle et de prévention des maladies aux États-Unis (CDC) et l’agence américaine de contrôle des médicaments et des produits alimentaires (FDA). Il n’a toujours pas obtenu la permission clinique.

« Lorsque le monde fait face à une pandémie et que le vaccin préconisé pour lutter contre elle présente quelques effets secondaires, on ne cherche pas à savoir, dans le cadre d’une vaccination de masse, ses effets à une échelle individuelle, souligne à L’OLJ Randa Hamadé, directrice du programme national de vaccination au ministère de la Santé. Ce qui importe, c’est de voir s’il a réussi à faire baisser la mortalité et la morbidité associées à cette pandémie. En évaluant la situation, les autorités sanitaires d’un pays prennent ainsi la décision de faire vacciner la population pour la protéger. Certes, le vaccin aura toujours des effets indésirables, puisqu’il s’agit d’un médicament qui pourrait avoir des complications à n’importe quel moment. Mais il s’agit de l’une des formes d’intervention recommandées pour lutter contre la pandémie. Mais à lui seul, le vaccin ne suffira pas pour vaincre le Covid-19. Il est impératif de continuer à respecter les gestes barrières, à savoir le port du masque, le lavage des mains et la distanciation sociale. Il est important aussi d’éviter les rassemblements. »

Premières doses vers la mi-février

« Le Liban devra signer le contrat avec Pfizer incessamment, affirme encore le Dr Bizri. Nous devrions recevoir les premières doses du vaccin entre le 7 et le 15 février. » Il précise que le Liban a réservé 2,1 millions de doses auprès de Pfizer et près de 2 millions de doses auprès de la plateforme Covax, mise en place par l’OMS pour garantir l’accès aux vaccins aux pays qui s’y sont inscrits. Cela permettra de vacciner près de deux millions de personnes, sachant que chaque individu devra recevoir deux doses du vaccin à trois semaines d’intervalle. La priorité sera accordée au personnel soignant, suivi des personnes souffrant de maladies chroniques et des personnes âgées. Dans ce cadre, M. Aoun a démenti hier les rumeurs selon lesquelles il aurait refusé de se faire vacciner contre le coronavirus. Dans un bref communiqué, le bureau de presse de la présidence a affirmé que « le président Aoun recevra le vaccin, contrairement à ce qui a été dit dans les médias et sur les réseaux sociaux ».

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Quid du paiement ? « Le chef de l’État a déjà signé l’ordre de transférer une somme des réserves du budget au ministère de la Santé pour se procurer les vaccins, répond le Dr Bizri. De plus, une partie de l’argent consacré aux vaccins routiniers a été utilisée pour acheter le vaccin contre le Covid-19. L’Unicef devra combler le déficit occasionné. »

En ce qui concerne le respect de la chaîne du froid, le Dr Bizri assure que le Liban est bien équipé à ce niveau. « Nous avons en principe les réfrigérateurs nécessaires pour stocker ce vaccin », qui doit être préservé à -70 °C, note-t-il. « Nous sommes en train de les examiner, poursuit-il. Des réfrigérateurs identiques sont également disponibles dans les centres médicaux. Au total, nous en avons environ dix-huit. Tous les lots seront munis de thermostats électroniques reliés à des ordinateurs pour être sûrs de la bonne préservation des vaccins. Par ailleurs, nous sommes en train de négocier avec certains des centres médicaux pour les adopter comme centres de vaccination contre le Covid-19 en plus de ceux que nous envisageons. »

Distribution équitable

En matinée, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, avait déclaré que la commission chargée des préparatifs du vaccin anti-Covid-19 développera un mécanisme « pour le faire parvenir aux centres de vaccination accrédités en toute équité ». « Nous insistons sur l’équité dans la distribution et la garantie de la qualité du vaccin », a-t-il poursuivi, appelant la population à « faire confiance » aux autorités pour leur décision car celle-ci « repose sur des données médicales fiables ». Il a enfin souligné que le vaccin semble être efficace contre la nouvelle variante du coronavirus, dont un cas a été détecté au Liban.

Quoi qu’il en soit, « il faut que la population continue de prendre les mesures de prévention, parce qu’il faut au moins un an pour vacciner 50 % de la population », conseille le Dr Bizri.

Pour le Dr Salim Adib, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), « il est inutile de poser des questions anticipées sur des situations hypothétiques ». « Le vaccin n’est pas encore arrivé au Liban, insiste-t-il. En revanche, le virus y est. Par conséquent, il faut continuer à respecter les mesures de prévention. Probablement d’ici à la mi-janvier, nous aurons un pic de cas qui correspondra à tous nos comportements festifs. Mais à partir de la fin janvier, je pense que nous observerons une chute progressive de la courbe avec l’émergence d’une importante immunité collective. »

Quinze décès et 1 594 cas

Le Liban a enregistré hier 1 594 nouveaux cas de coronavirus et 15 décès, selon le bilan publié par le ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 172 820 le nombre cumulé des personnes contaminées depuis l’apparition du virus au Liban en février, au nombre desquelles 1 409 décès et 124 228 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 1 081 personnes sont hospitalisées, dont 420 en soins intensifs. Le président du Conseil central maronite et ancien ministre Wadih el-Khazen a annoncé dans ce contexte avoir été testé positif au Covid-19 après avoir ressenti de légers symptômes.

Par ailleurs, le syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, bars et pâtisseries au Liban a appelé les autorités à « mettre sous scellés les institutions contrevenant aux mesures sanitaires, afin de préserver la continuité du secteur ». Au cours des derniers jours, les forces de l’ordre ont dressé plus de 800 procès-verbaux et mis sous scellés six établissements.

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé, hier encore, que les premières doses du vaccin américano-allemand Pfizer-BioNTech devraient être reçues au cours du premier trimestre de la nouvelle année. « Nous avons réservé près de deux millions de doses, ce qui est suffisant pour vacciner 15 % de la population », a-t-il déclaré à l’issue d’un...

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ET TOUS LES MORTS ENTRETEMPS 3ALA ALLAH !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 08, le 29 décembre 2020

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  • ET TOUS LES MORTS ENTRETEMPS 3ALA ALLAH !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 08, le 29 décembre 2020

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