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Société - Intempéries

Avec le réchauffement climatique, les cyclones méditerranéens appelés à se répéter

Pluies torrentielles, grêle et bourrasques ont provoqué d’importants dégâts dans la partie nord du pays.

Avec le réchauffement climatique, les cyclones méditerranéens appelés à se répéter

Le déchaînement des éléments au niveau de Manara. Photo Hussam Chbaro

À partir d’aujourd’hui, le soleil sera de retour avec des températures plutôt clémentes pour ce mois de décembre qui a quand même été marqué par deux grosses tempêtes. Des orages forts, des grêlons presque aussi gros qu’un œuf, de violentes bourrasques, des pluies diluviennes, avec leur lot annuel de dégâts et de désagréments... Certes, rien de plus normal pour l’hiver libanais, si ce n’est le changement noté par les météorologistes dans la morphologie des tempêtes hivernales.

Celles-ci s’assimilent davantage à des orages tropicaux ou subtropicaux qu’à des tempêtes méditerranéennes ordinaires. En cause dans ce phénomène constaté depuis quelques années et appelé à se répéter, selon les météorologistes, le réchauffement climatique qui affecte le pourtour de la Méditerranée. C’est ce qui explique principalement ces derniers jours au Liban les précipitations abondantes en très peu de temps ou la chute brutale de grêle, alors même qu’il ne fait pas excessivement froid.

Selon le site météo Lebanon Weather Forecast, il s’agit d’un genre de tornades propres à la Méditerranée, appelées medicane – qui est la contraction des deux mots anglais Mediterranean et Hurricane (ouragan) –, dont les effets ont commencé à s’estomper hier dans la matinée.

Le cyclone méditerranéen était concentré entre Chypre et la côte syrienne, ce qui explique le fait que c’est principalement au Liban-Nord, notamment dans le Akkar, que la grêle, la pluie et le vent violent ont fait d’importants dégâts. Des arbres centenaires ont été déracinés, saccageant des voitures, coupant des routes et sectionnant des câbles électriques. Plusieurs villages sont restés des heures sans électricité. Les rafales ont aussi emporté des serres alors que la grêle s’est chargée de détruire des cultures. La foudre a provoqué un incendie dans le Akkar et des maisons ont été inondées. L’activité portuaire a été suspendue à Tripoli et n’a repris qu’en fin de matinée hier. Des images satellite relayées sur les réseaux sociaux montraient l’œil du cyclone méditerranéen, non loin de la côte syrienne.

Une image satellite publiée par Lebanon Weather Forecast montre l’œil du cyclone non loin des côtes syrienne et libanaise. Photo tirée de la page Facebook de LWF

Sur l’ensemble du pays, plus de 100 mm de pluie sont tombés en très peu de temps, selon Lebanon Weather Forecast, provoquant des inondations sur de nombreux axes routiers. Hier matin, les équipes du ministère des Travaux publics ont dû intervenir sur l’autoroute de Saïda-Beyrouth, au niveau de Rmeilé, pour dégager les caniveaux et tirer les voitures tombées en panne dans des ornières cachées par l’eau de pluie. L’eau potable, devenue boueuse, était coupée dans plusieurs régions du pays.

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C’est la seconde fois ce mois que ce phénomène se produit. Au cours de la première semaine de décembre, une chute brutale de grêle suivie de pluies torrentielles avait pratiquement paralysé Beyrouth et ses environs pendant quelques heures, alors que le ciel était dégagé en montagne.

En septembre dernier, un cyclone méditerranéen avait dévasté les côtes ouest de la Grèce, provoquant des inondations, des coupures de courant et des chutes d’arbres. Les « medicanes » ne sont pas nouveaux en Méditerranée, mais jusqu’à l’an dernier, ils représentaient un phénomène rare.

Les températures qui restent au-dessus de la normale pour la saison font qu’ils sont devenus plus fréquents. Scientifiquement, pour simplifier, il s’agit du choc entre une masse d’air très froid avec une autre chaude, qui provoque une instabilité atmosphérique, surtout lorsque la température de l’eau de mer est supérieure à 20 degrés, ce qui est le cas ce mois-ci. Rappelons que la tempête avait commencé dimanche, alors que le thermomètre affichait 24 degrés et qu’un vent chaud soufflait sur le pays.

À partir d’aujourd’hui, le soleil sera de retour avec des températures plutôt clémentes pour ce mois de décembre qui a quand même été marqué par deux grosses tempêtes. Des orages forts, des grêlons presque aussi gros qu’un œuf, de violentes bourrasques, des pluies diluviennes, avec leur lot annuel de dégâts et de désagréments... Certes, rien de plus normal pour l’hiver...

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