Vers une ouverture des établissements touristiques jusqu’à 3h du matin pendant les fêtes ?

Alors que la courbe des contaminations au coronavirus est repartie à la hausse, avec 2 056 nouveaux cas enregistrés hier, la commission nationale chargée du suivi du Covid-19, réunie hier au Grand Sérail, a émis une recommandation visant à autoriser les établissements touristiques à rester ouverts jusqu’à 3 heures du matin « dans la première semaine qui suit cette décision, à condition que les propriétaires de ces lieux s’engagent par écrit à respecter les mesures de prévention, à ne pas prévoir un espace pour danser et à ne fonctionner qu’à 50 % de leur capacité ». Selon les recommandations de la commission, les contraintes relatives aux horaires dans ces établissements seront revues la semaine qui suit, c’est-à-dire à partir du 28 décembre, pour leur permettre de travailler 24 heures sur 24.

Une décision qui ne manque pas de surprendre, alors que dans plusieurs pays du monde les gouvernements durcissent les mesures de confinement et autres couvre-feux à la veille des fêtes de fin d’année. « Au Liban, dans 70 % des cas, l’infection au coronavirus a eu lieu lors des rassemblements organisés dans les maisons », explique à L’Orient-Le Jour Petra Khoury, conseillère du Premier ministre sortant pour les affaires de santé et coprésidente de la commission nationale. « On est en train d’accueillir trente enfants dans un appartement de 50 mètres carrés, poursuit-elle. De plus, nous avons des informations selon lesquelles les chalets et les appartements meublés affichent déjà complet pour la période des fêtes. Il est préférable donc d’autoriser aux établissements touristiques à ouvrir leurs portes, même tard, d’autant qu’il est possible de les contrôler, contrairement aux maisons qui sont des lieux privés. Par ailleurs, cela permet de dynamiser l’économie en cette période. Comme la semaine dernière, ils se sont conformés aux mesures et conditions préconisées, nous avons donc décidé de prolonger leurs horaires d’ouverture. »

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Quoi qu’il en soit, les spécialistes s’attendent à une importante flambée de cas en janvier. Le cas échéant, « les mesures contraignantes imposées auparavant seront prises de nouveau », affirme Mme Khoury.

Hier donc, le Liban a enregistré 2 056 nouvelles contaminations et onze décès, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé. Ce qui fait grimper à 150 933 le nombre cumulé des contaminations depuis l’annonce du premier cas le 21 février, au nombre desquels 1 234 décès et 103 033 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 1 001 personnes sont hospitalisées, dont 409 en soins intensifs.

Appel à la prudence

Dans ce contexte, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, s’est dit inquiet quant à l’impact que pourraient avoir les fêtes de fin d’année sur les contaminations au Covid-19. « Les effets du bouclage ont été positifs, avec 10 % de taux de positivité des tests PCR (contre près de 13 % actuellement, NDLR) », a-t-il écrit sur son compte Twitter. Cela permet, selon lui, de « retarder de deux semaines le pic » du nombre de cas. M. Hassan a toutefois déploré la hausse des cas notée « dix jours après la fin du bouclage ». « Nous devons être très prudents pendant les deux semaines de fêtes », a-t-il insisté.

Le directeur de l’hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, a lui aussi mis en garde contre un « allègement » des mesures sanitaires pendant les fêtes. « Les gens ont tendance à ignorer les conséquences que peuvent avoir leurs actions à long terme », à savoir une augmentation des contaminations au Covid-19, a-t-il alerté. Il a en outre annoncé que deux employés de l’hôpital Hariri, testés positifs il y a plusieurs mois, avaient à nouveau contracté le virus.